La Terre reçoit du Soleil 100 000 térawatts d’énergie par an, bien plus que ce que nous consommons sur la période, estimé à 15 térawatts. Le potentiel de l’énergie solaire est donc loin d’être épuisé mais la recherche fondamentale n’a pas encore permis le saut technologique attendu par tous, qui rendra la récolte de cette énergie facile et bon marché.
Les panneaux solaires actuels s’améliorent de jour en jour, mais ils restent fragiles et relativement difficiles à fabriquer et à installer, si on les compare avec une bonne vieille couche de peinture, comme celles qui recouvrent tous les bâtiments de la planète. Et évidemment, ils reviennent beaucoup plus cher au mètre carré.
La quête du Graal en matière d’énergie solaire, c’est donc de trouver une matière « tartinable » capable de recueillir les électrons excités par la lumière du soleil, et de les conduire gentiment vers les fils électriques. L’équipe de chercheurs de Ted Sargent, à l’université de Toronto au Canada, est persuadée de pouvoir trouver la solution dans les vingt années à venir.
Ils affirment pouvoir d’ores et déjà produire une peinture fourrée aux semi-conducteurs photovoltaïques, pour quinze dollars le mètre carré. Une espèce de confiture qui comprend des petits cristaux de quelques nanomètres assemblés avec des molécules de bismuth, de plomb, de soufre et de sélénium, baptisés points quantiques (quantum dots).
Photo CC Flickr Muehlinghaus
Pour l’instant, le rendement maximum constaté plafonne à 6 % de l’énergie reçue. Bien moins qu’un panneau solaire solide, qui atteint désormais plus de 30% d’efficacité, mais on se rapproche d’une valeur qui peut intéresser les industriels. D’autant que la technologie de Ted Sargent peut recueillir également l’énergie infrarouge, invisible mais très présente.
Ce spécialiste habitué des publications dans « Nature » a convaincu fin septembre l’Université de Sciences et Techniques du roi Abdallah d’Arabie Saoudite de continuer à financer ses travaux, après un premier chèque de 10 millions de dollars, en échange de quoi les saoudiens se réservent le droit utiliser les applications de ces découvertes dans les pays de la région et dans d’autres pays en développement.
En effet, plus de 2 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’énergie, et seraient les premiers intéressés pour transformer leur façade en usine solaire avec quelques coups de pinceau. Il leur faudra patienter encore un petit peu, mais les chercheurs pensent très fort à leur changer la vie.
Remonter à la source :
Colloidal Quantum Dot Photovoltaics: A Path Forward
Illan J. Kramer and Edward H. Sargent and
ACS Nano 2011 5 (11), 8506-8514
King Abdullah University of Science and Technology (KAUST) Brings University of Toronto Solar Technologies to Saudi Arabia via Vancouversun