Réflexion deux (2 janvier 2008)
L'incompréhension et la mauvaise foi des fumeurs
Tous les fumeurs ont tous aujourd'hui les mêmes mots à la bouche ... Ils sont exclus de ces lieux de convivialité que sont les cafés, bars, restaurants et boîtes de nuit, parce qu'ils ne pourront plus y griller leur petite cigarette impunément, comme ils en ont pris l'habitude depuis des décennies si ce n'est des siècles.
Convivialité ... Pour être à l'aise, ils ont besoin de nous enfumer. Les présentateurs de télévision s'y mettent aussi. On les soupçonne immédiatement d'être des fumeurs concernés par cette interdiction, prêchant pour leur propre paroisse. Des docteurs, telle Micheline Benatar dans un point de vue dans le Monde, aussi ... La France deviendrait une société totalitaire parce qu'elle excluerait ses fumeurs de ses bars et restaurants ...
Restons sérieux ... Les fumeurs ne sont pas exclus des bars et restaurants parce qu'ils mettent leur santé en jeu ... La fumée des cigarettes est exclue des bars et restaurants parce que les fumeurs mettent en danger la santé des autres en les enfumant. Si tous les fumeurs étaient capables de respecter les autres (tous les autres ... pas uniquement leurs voisins de table immédiats), cette loi n'aurait pas été nécessaire. Mais je n'ai pratiquement jamais rencontré un fumeur respectueux des autres, de ceux que sa fumée incommoderait ... Le plus souvent, les fumeurs n'en ont rien à foutre des autres ... Qu'ils crèvent, doivent-ils penser ... fort à propos d'ailleurs ...
En tant que non-fumeur, cette loi me permettra enfin de pouvoir repartir au restaurant sans demander à être parqué dans une zone non-fumeur stigmatisée, et même pas respectée par certains fumeurs ... Alors vive cette loi ... Et n'oublions pas que cette loi a du être édictée parce que les fumeurs sont incapables de respecter les autres, ceux qui ne tiennent pas à être empoisonnés ...
Et même si on en arrivait un jour à faire porter un badge aux fumeurs ... puis qu'on les gazait ... malgré les horribles souvenirs que cela rappellerait à certains d'entre nous ... et les risques de totalitarisme qui en découlerait cette fois-ci à raison ... Cela ne serait toutefois que juste réciprocité, pour toutes les fois où ces fumeurs nous auraient empoisonnés l'existence et nos repas !
Je sais qu'il ne faut pas rire de cela ... Allez, bonne et heureuse année à tous ... sans fumée de cigarettes ...
Réflexion une (1er février 2007)
Le droit des non-fumeurs enfin reconnu
Aujourd'hui entre en application le décret anti-tabac. Les réactions d'un certain nombre de fumeurs restituées dans les médias, par les conversations des uns ou des autres, me donnent envie de réagir également, de donner mon opinion. Je suis heureux de cette interdiction, et je ne regrette qu'une chose ; qu'elle ne soit pas déjà étendue aux bars, restaurants et boîtes de nuit.
J'entends les fumeurs (occasionnels ou gros fumeurs) se plaindre de ce décret, qui limiterait leur (petit) droit de fumer (c'est eux qui utilise souvent ce terme de petit, d'une certaine façon pour relativiser mais aussi légitimer cette atteinte à leur liberté ... d'emmerder les autres).
Ils ne parlent que de leur propre liberté, et aucun cas de celles des autres non-fumeurs. Certains, sous prétexte qu'ils ne fument que rarement, estiment ne pas mettre en danger la vie de ceux qu'ils fréquentent.
Et pourtant, pour un non-fumeur, rentrer dans un restaurant ou un bar est un véritable calvaire. Vous avez l'impression d'étouffer avec ces nuages de fumée qui vous entourent. C'est souvent les meilleurs endroits des restaurants ou des bars qui sont réservés aux fumeurs, et les non-fumeurs qui sont parqués dans les coins les plus pourris ... La dernière fois, j'avais l'impression de ressentir cette fumée entrer dans mes poumons.
C'est un exemple parfait de droit de l'environnement, d'externalités négatives.
Les fumeurs produisent une externalité qui est supportée par les non-fumeurs. Comme il est impossible d'indemniser l'atteinte causée aux non-fumeurs, il est obligatoire d'imposer une norme aux fumeurs, leur interdisant de réduire ces externalités. L'interdiction de fumer dans les lieux publics permet d'arriver à limiter cette atteinte. Il faut cependant que les fumeurs comprennent que même chez eux, dans leur famille, ils empoisonnent leur entourage. Nul ne leur conteste le droit de se tuer à petit feu. Mais moi, je leur conteste le droit de me contaminer, de m'empoisonner avec leur addiction.
Dans les interventions médiatiques, les fumeurs interviewés comparent souvent la fumée de leurs cigarettes avec la pollution atmosphériques qui règne dans nos villes, du fait des gaz d'échappement (autre externalité négative produite par d'autres usagers). Mais cette atmosphère polluée ne se retrouvent pas véritablement dans nos maisons, dans nos bureaux, dans les batiments publics.
Ils comparent aussi le fait de fumer au fait de boire. Cette comparaison a une certaine validité. Ce sont toujours les externalités négatives causées par ces 'occupations' qui sont contrôlées par la législation. Boire en soi ne cause pas d'externalités, si on n'a pas l'alcool trop violent. L'externalité causée par l'alcool concerne la conduite en état d'ivresse, c'est-à-dire la moindre rapidité de réaction face à l'alcool. Il en est de même pour la cigarette. Ce sont les externalités causées à l'environnement qui posent problème, et face à l'irresponsabilité collective des fumeurs, il est obligatoire de légiférer pour protéger des zones des fumeurs.
Certains fumeurs préconisent le port du masque à gaz pour les non-fumeurs ... pourquoi pas une étoile de David tant qu'on y est ...
Pour conclure, en tant que non-fumeur, je me réjouis de cette loi anti-tabac et ne pense pas que l'on ait restreint les droits des fumeurs, mais au contraire, il me semble que l'on y reconnaît le droit des non-fumeurs. Il reste tout de même aux fumeurs l'ensemble de l'extérieur de notre environnement, où ils peuvent encore nous empoisonner tout leur saoul.
Saucratès