Vannerie dans l'exposition d'artisanat d'art à Chilly-Mazarin (91)
Publié le 14 décembre 2011 par Onarretetout
Il y a, dans l'exposition présentée hier sur ce blog, de la vannerie, des paniers. En écoutant l'un d'entre eux, j'ai entendu ceci:
J’ai été posé là, à l’entrée, derrière la porte. Mais ça me convient, cette discrétion. Personne ne me remarque en entrant. J’ai toujours été comme ça. Pas timide, non, mais presque effacé. F – A – C. Trois lettres, trois tiges d’osier tressées. Fragile – Ajouré – Contenant. Car même si ma nature n’est pas pleine, je peux recevoir des fruits, des fleurs, des feuilles et même des branches. C’est d’ailleurs une branche dénudée qui me tient ou par laquelle on me tiendra. Je suis ouvert. Dans l’atelier où j’ai été façonné, unique, dans l’atelier où ma nature s’est pliée aux mains qui m’ont caressé et donné forme, les odeurs de bois fraîchement coupé régnaient. Bientôt, je prendrai les senteurs de ce que je recevrai, les fruits, les fleurs… mais je me répète, excusez-moi. C’est que je les attends, je suis impatient. Mon voisin déjà, je ne sais pourquoi, a reçu des coloquintes en résine, mais c’est pour moi presque trop abstrait. Je veux du vrai, du frais, de l’organique. De la laine ou du fil dont est faite la tapisserie au mur. L’entrelacement qu’elle montre est ma nature. J’attends qu’on me remplisse, et qu’on me transporte. Je sais bien qu’un jour, je finirai sur une table ou sur un guéridon, mais, pour l’heure, j’attends qu’on me fasse craquer. Je suis léger comme l’air, je veux être alourdi. Je suis vide aujourd’hui, je veux être gravide. Moi, qui fus ramassé ou cueilli, je serai accueillant où que je sois posé. Je suis fait pour l’amour depuis mon origine. Et même si vous ne me remarquez pas en entrant dans cette pièce, vous penserez à moi quand vous en sortirez. J’attends que votre main me saisisse et constate qu’en mes fibres il y a la chaleur qui lui convient.