Au cours de la dernière décennie, les taux de mortalité par le paludisme auront diminué de plus de 25% et de 33% dans la Région africaine de l'OMS grâce à l'extension des mesures visant à combattre le paludisme telles que les moustiquaires, l'accès aux outils de diagnostic et aux antipaludiques. 50% des familles d'Afrique subsaharienne possèdent aujourd'hui une moustiquaire imprégnée d'insecticide et 96% l'utilisent. Les achats de tests de diagnostic rapide (TDR) et de combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine (CTA) sont en augmentation.
Cependant, depuis plusieurs années, se dessine l'émergence de résistances de P. falciparum. Les premiers cas de résistance ont été identifiés au Cambodge, Myanmar, Thaïlande et au Vietnam. Résistance au traitement de départ, aux monothérapies à base d'artémisinine pas systématiquement encore remplacé par les combinaisons thérapeutiques. L'OMS signale ainsi qu'en dépit de ses recommandations, 28 laboratoires pharmaceutiques distribuent encore des traitements qui devraient être retirés et 25 pays les autorisent.
Un nouveau degré de résistance : Si les CTA restent d'une grande efficacité clinique et parasitologique dans la plupart des régions, on commence à relever des taux élevés d'échec au traitement dans le cas de plusieurs CTA, en particulier avec l'une des plus récentes, l'association dihydroartémisinine-piperaquine, au Cambodge. La surveillance doit donc être maintenue ren particulier sur les médicaments utilisés en combinaison avec les artémisinines. Cela passe par l'accès aux tests de diagnostic du paludisme et par l'investissement dans la recherche sur la résistance aux artémisinines.
Les insecticides responsables de nouvelles résistances ? : Le problème de la résistance du moustique aux insecticides s'aggrave. Aujourd'hui, 45 pays ont constaté une résistance à l'une au moins des quatre classes d'insecticides utilisées pour la lutte antivectorielle, dont 27 en Afrique subsaharienne. Ce type de résistance est signalé par toutes les régions sauf en Europe. Un plan mondial de gestion de la résistance aux insecticides sera diffusé par l'OMS début 2012.
Le « hic », le financement : La baisse prévue du financement remet en question ces progrès, explique son Directeur général Margaret Chan, qui indique que «Des signes inquiétants semblent indiquer le rythme de progression pourrait ralentir ». Selon l'ONU, les projections concernant les diminutions à prévoir en matière de fonds disponibles pour financer la lutte contre le paludisme ne sont pas bonnes. Les financements internationaux culminent à 2 milliards de $, alors que 6 milliards seraient nécessaires. Ces financements pourraient être réduits en 2012 à 1,5 milliard de dollars. Comme pour le VIH, la réduction des ressources disponibles dans le cadre du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, menace la pérennité des actions engagées et à renouveler (remplacement de millions de moustiquaires, renforcement de l'accès aux tests et aux traitements).
Le paludisme tue toujours un enfant par minute, et c'est encore trop, a dit Raymond G. Chambers, envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le paludisme. Pour info, une moustiquaire coûte 5 dollars, un antipaludique un dollar et un test diagnostique 50 cents.
Source: OMS Rapport 2011 sur le paludisme dans le monde
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