Lundi 12 décembre, à l'occasion de l'ouverture à Papeete (Tahiti) d'un colloque sur le réchauffement climatique, des scientifiques de plusieurs pays ont rappelé que certaines îles de la Polynésie française risquent de disparaître sous les eaux.
Le colloque réunit des scientifiques de la région Pacifique, de métropole et de l'Union européenne, et aussi des élus politiques locaux. L'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc) et le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) y participent.
Les 118 îles de Polynésie française sont réparties sur une surface comparable à l'Europe, dans le sud de l'océan Pacifique. Leurs 270.000 habitants seront touchés, probablement avant la fin du siècle, par [article=2083]la montée des eaux[/article]. Celle-ci est évaluée à environ 50 centimètres d'ici à 2100, en estimation basse, si le réchauffement climatique ne s'accélère pas.
L'archipel des Tuamotu, où les atolls culminent souvent à un ou deux mètres au-dessus de la surface de l'océan, pourrait être rayé de la carte. A Tuvalu, autre île du Pacifique, les produits agricoles sont déjà devenus impropres à la consommation en raison de la salinité qui touche les terres. Même les îles plus élevées, les plus peuplées, comme Tahiti, Moorea, Raiatea ou Bora Bora, seraient aussi très affectées par une hausse du niveau de l'océan de plusieurs dizaines de centimètres. Leurs infrastructures, comme les ports, les aéroports, les routes et les bâtiments scolaires, sont situées sur le littoral, où sont aussi concentrées les populations.
"La sécurité civile et la sécurité alimentaire sont en jeu, et nous préparons un plan climatique, que nous déposerons au sommet Rio +20, en juin 2012" a déclaré Jacky Bryant, le ministre de l'Environnement de la Polynésie française. "Le déplacement des populations est une piste tout à fait sérieuse de ce plan". "Il est encore temps d'agir sur le développement du littoral", affirme Alexandre Magnan, chercheur à l'Institut du développement durable et des relations internationales (Idri). "Le vrai problème, c'est que ces questions de changement climatique se posent sur des temps assez longs, alors que les politiques d'aménagement, elles, sont des questions d'aujourd'hui".
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