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Les 13 raisons pour lesquelles Sarkozy sera candidat

Publié le 14 décembre 2011 par Juan
Les 13 raisons pour lesquelles Sarkozy sera candidat Nicolas Sarkozy est candidat à sa réélection. Il ne l'annoncera que tardivement, ce qui lui permet de faire campagne en refusant le débat sur son bilan, d'éviter de parler d'un éventuel projet pour le prochain quinquennat, et de discourir sans limite de temps de parole dans les médias audio-visuels.
Il est candidat mais n'ose le dire. A y regarder de près, les raisons sont pourtant nombreuses pour qu'il aille jusqu'au bout. 
1. Pour éviter ses affaires
Mardi, notre estimé confrère Ruminances avançait quelques motivations Nicolas Sarkozy à se représenter, et en particulier les affaires. Le mandat présidentiel a ceci de confortable qu'il vous rend intouchable par la justice. Jacques Chirac en sait quelque chose. Il avait même renforcé cette impunité par la réforme constitutionnelle de février 2007. Tout récemment, le parquet de Paris avait étendu cette immunité à l'entourage direct du Monarque, dans l'affaire des sondages élyséens.
Son témoin de mariage avec Carla Bruni, Nicolas Bazire, a été mis en examen. Tout comme Ziad Takieddine, cet homme d'affaires franco-libanais sur lequel il a beaucoup compté depuis 1993, et Thierry Gaubert, un ancien confident, ex-secrétaire de sa marie de Neuilly. Tous les trois sont sous le coup d'une enquête des juges Roger Le Loir et renaud van Ruymbeke dans le le volet financier du Karachigate. Les juges traquent des rétrocommissions versées à l'occasion de ventes d'équipements militaires au Pakistan et à l'Arabie Saoudite.
Mardi 13 décembre, un quatrième complice est tombé, Renaud Donnedieu de Vabres, éphémère ministre de la Culture sous Chirac, mais surtout ancien conseiller spécial de François Léotard au ministère de la Défense en 1995, a été placé en garde à vue. On attend sa mise en examen ce mercredi, après une nuit dans les locaux de la brigade financière de Nanterre. RDDV est celui qui a imposé deux intermédiaires, dont Ziad Takieddine, dans la finalisation des contrats de ventes d'armements au Pakistan (Agosta) et à l'Arabie Saoudite (Sawari II).
2. Pour protéger ses amis
L'affaire de Karachi concerne directement Nicolas Sarkozy, depuis ce temps où il valida les montages financiers nécessaires quand il était ministre du budget, jusqu'à un passé plus récent de négociation avec les Saoudiens et le colonel Kadhafi quand il était ministre de l'Intérieur. Mais d'autres affaires impliquant ses proches ont fait surface: ainsi, « l'ami Guy » Wildenstein a-t-il été mis en examen pour détournement d'héritage.
D'autres amis sont tout autant exposés si Nicolas Sarkozy échouait en mai prochain. Nicolas Sarkozy a placé nombre de proches, d'abord dans les rouages de l'administration policière (Frédéric Péchenard, Bernard Squarcini) puis, à compter de 2007, plus largement: banques, justice, administration... Sans attendre l'alternance, certaines de ces nominations peuvent être retoquées par d'autres voix. Par exemple celle de Dominique Tibéri, fils de Jean, propulsé en janvier dernier contrôleur général économique et financier, contre l'avis négatif de la commission d'évaluation, pourrait être invalidée par le Conseil d'Etat.
3. Pour protéger ses supporteurs
En 2006, il avait créé le Premier Cercle, avec l'aide de son fidèle trésorier Eric Woerth. En Suisse, où il avait quelques liens et habitudes de son expérience d'avocat d'affaires, Nicolas Sarkozy pouvait compter sur l'un des plus solides comité de soutien à sa campagne de 2007. A peine élu, le Président des Riches a pleinement joué son rôle de protecteur pour les plus fortunés du pays: il a renforcé le bouclier fiscal, créé sous Dominique de Villepin (que ce dernier recommandait depuis de supprimer); il a allégé leurs droits de succession; il a limité leurs contributions fiscales à l'effort de redressement des comptes publics; quand le bouclier fiscal fut supprimé sous la pression, Sarkozy rendit 2 milliards d'ISF à titre de dédommagement.
Craignent-ils déjà l'alternance ou la rigueur ? Il paraît que « les ouvertures de comptes par les Français se multiplient » dans certaines banques suisses.


4. Parce qu'il est ambitieux
Il aime le pouvoir. Il rêvait de la présidence de la République depuis son plus jeune âge. En 2005, il avait confié qu'il pensait à l'élection « pas seulement en se rasant le matin ». Et cinq ans, c'est vraiment trop court. Pourquoi se priver ?
5. Parce qu'il n'est président que depuis peu
Arrêter si près du but, ce serait rageant. Depuis quelques mois à peine, Nicolas Sarkozy croit avoir trouvé la bonne posture: plus économe de sa parole publique, avare en promesses en apparitions, il intervient rarement dans les sujets d'actualité nationale (sauf par allusion), et laisse son gouvernement, Fillon en tête, annoncer les mauvaises nouvelles et mauvaises mesures.
6. Parce qu'il ne veut pas finir comme Giscard. 
Ils ont tous réussi à se faire réélire, tous sauf deux: George Pompidou, qui est décédé en exercice, et Valérie Giscard d'Estaing. François Mitterrand, en 1988, a été réélu avec un meilleur score qu'en 1981. Et Jacques Chirac, l'épouvantail de Sarkofrance, l'ancien père spirituel contre lequel Nicolas Sarkozy s'est défini depuis 1995 l'a emporté avec un score hallucinant de 82% des voix en 2002, dans les circonstances que l'on sait. Nicolas Sarkozy a une trop forte estime de lui-même pour accepter de laisser une si courte trace personnelle dans l'histoire.
7. Parce qu'il est encore jeune
S'il est plus âgé que VGE en mai 1981, il reste plus jeune que Mitterrand et Chirac à leur premier mandat. Nicolas Sarkozy n'aura que 57 ans l'an prochain. Il vient d'être papa pour la quatrième fois, s'affiche en bicyclette dès qu'il le peut; va courir presque chaque après-midi qu'il a de disponible. Bref, qu'on se le dise, Nicolas Sarkozy pète la forme.
8. Parce qu'un second mandat pourrait être plus tranquille.
S'il gagne en mai 2012, il est possible qu'il perde ensuite les élections législatives. Depuis 2007, Nicolas Sarkozy n'a pas gagné une seule élection intermédiaire (régionales, municipales, européennes, sénatoriales). Une cohabitation le placerait dans la solution idéale du Monarque immobile, une posture qu'il a largement empruntée depuis 2007 malgré son agitation prétendue réformatrice...
9. Parce qu'il aura réussi à diviser le pays
L'ampleur de la crise rend le jeu très ouvert. Impopulaire très tôt, Nicolas Sarkozy a stabilisé sa cote vers les 30% d'opinions favorables. La multiplication des candidatures à gauche comme à droite lui est finalement plus favorable qu'aux autres, puisqu'elle disperse l'antisarkozysme.
Cette division accroît ses chances. Et il s'en félicite. Des années qu'il y a travaille...
10. Parce que la droite n'a plus le choix
Nicolas Sarkozy aura passé l'essentiel de son quinquennat à décourager toute concurrence à droite. Il s'est rallié Alain Juppé, a neutralisé François Fillon; débranché Jean-Louis Borloo. Jean-François Copé a commis l'erreur de diriger l'UMP trop tardivement pour la transformer en machine personnelle. A moins de 5 mois du premier tour de la présidentielle, l'UMP n'a ni programme ni candidat. Sarkozy a promis une déclaration de candidature fin février. S'il décidait de ne pas y aller, qui serait le candidat de substitution ? Villepin ? Bayrou ? Le Pen ?
11. Parce que ses courtisans lui disent qu'il va gagner
Nicolas Sarkozy vit dans une tour d'ivoire. Le phénomène de cour est si prégnant à l'Elysée qu'il en amuse la presse de droite comme de gauche depuis la première année de son mandat. Après un léger mais court passage à vide, Nicolas Sarkozy croit à nouveau en sa belle étoile puisque ses courtisans lui répète que l'élection présidentielle est « jouable ».
Arnaud Danjean, député européen, ex-agent secret et candidat UMP aux législatives en Saône-et-Loire commente : « Après les cantonales, quand je prononçais le nom de chef de l'État, je me faisais huer. Aujourd'hui, c'est la standing ovation. La présidentielle, c'est franchement jouable ! »
12. Parce qu'il dispose d'une machine de guerre électorale performante
Au fil des mois, Nicolas Sarkozy s'est construit une véritable machine de guerre électorale. Pourquoi la laisser au garage ? Sondages confidentiels, déplacements provinciaux, veille du Net et Web-TV, subventions et équipe de campagne, ces moyens semblent sans limite.
Cette machine s'accompagne aussi d'un système à évincer les gêneurs, par menaces occultes ou humiliations publiques. A l'occasion, les service secrets peuvent être mis à contribution.
13. Parce qu'il est sûr de lui.
Nicolas Sarkozy ne change pas. Il est toujours sûr d'avoir raison, convaincu que les autres se trompent. Son narcissisme l'a toujours égaré, en toutes circonstances. Jamais ne se reconnaît-il une erreur. Comment pourrait-il accepter qu'on ne veuille plus de lui ?
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