Total Control – Henge Beat

Publié le 14 décembre 2011 par Hartzine

Après quelques singles voilà enfin le premier album de ce groupe de Melbourne formé par des membres de UV Race et Eddy Current Suppression Ring, tous deux symboles de l’effervescence actuelle de la scène musicale australienne. L’intense See more glass qui ouvre le disque est un empilement compact de froideur synthétique, tension bruitiste maîtrisée et chant distancié, un carton d’invitation sobre mais bien épais pour passer de l’autre côté du miroir.
C’est dans une folie Devo-esque toutes guitares dehors que nous sommes alors accueillis avec un enthousiasme ébouriffant. Le diablement accrocheur One more tonight nous donne vite des suées: l’ambiance est électrique et on suit les néons qui clignotent vers ce qui ressemble à une étrange fête foraine (à moins que ce ne soit que quelques guirlandes aux couleurs vives dans un casse auto). On croise un Brian Eno le regard haguard sortant d’un petit chapiteau d’où s’évade une mélodie glaçée. L’endroit est quasi-vide mais dans une semi-obscurité on découvre entre quelques massifs caissons de basse, d’immenses hologrammes représentant des bâtiments métalliques aux contours aiguisés. Déambulant au coeur de cette géométrie acide, on finit par constater médusé que l’une de ces architectures est bien réelle. Son intérieur enfûmé dévoile une incroyable collection de dolmens et de menhirs d’un gris profond sur lesquels sont disposés des centaines de bougies vacillant au son d’un vieux Swell Maps. Accroché par une telle installation on vire dans la salle à frissons au son de l’épique et épidermique Carpet Rash qui fait chavirer corps et esprit et les échoue sur de nouveaux rivages.

Un nouvel environnement s’ouvre alors à l’écoute de la comptine retro Shame Thugs, immédiatement secouée par le synth-punk vrillé de No Bibs dont les bleeps font écho à l’ironie suitante d’un refrain en forme de « ah ah ah ah ». Définitivement désemparé on en vient à suivre la consigne Jason Pierce-ienne du sublime Meds II à savoir: Take pills to remember to take pills to forget. Dès lors tout semble aller mieux et on scrute les astres sous un nouveau jour. Chaque scintillement de la grande coupole est une connexion neuronale rétablie. On balaye, on n’annihile des poussières d’idées noires sur la chaude rythmique kraut-wave de « Love Performance » qui clôt somptueusement ce disque aussi versatile que réussi.

Audio

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Tracklist

Total Control – Henge Beat (2011, Iron Lung Records)

1. See More Glass
2. Retiree
3. One More Tonight
4. The Hammer
5. Stonehenge
6. Carpet Rash
7. Shame Thugs
8. No Bibs
9. Meds
10. Sunday Baker
11. Love Performance