Après le sommet
Aujourd’hui c’est mardi, et Nicolas Sarkozy redescend des sommets où il sauvait l’Europe et le monde pour tenter de se réintéresser aux soucis quotidiens de son bon peuple. Il doit se rendre ce matin à Sallanches chez le numéro un du ski pour réinventer le label France et, à la suite de François Bayrou, inciter à acheter français. Histoire aussi de se mettre en piste… (Un dessin par jour, Catherine Créhange, aujourd’hui, sur son blog)
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Il vaut mieux qu’il ne regarde pas en bas, effectivement, notre grand oligarque… Car après le Portugal, le Royaume-Uni, la Grèce, la Belgique la semaine dernière et maintenant l’Italie, c’est au tour de la France…
Aujourd’hui, les syndicats et les partis de gauche veulent dire au gouvernement qu’il fait fausse route, qu’un autre monde est possible.
Tout économiste sensé vous le démontrera, et c’est pourquoi tant sont atterrés, il est trompeur de laisser croire aux français, et plus largement aux peuples d’Europe, que le budget d’un état est semblable au porte-monnaie de tout un chacun. Car là où un particulier se doit d’économiser pour financer ses projets, un état se doit d’investir dans de grands projets pour démultiplier sa mise initiale et doper l’économie nationale, et non réduire si massivement les dépenses, comme tant le croient si spontanément… (voir fausse évidence n°5 notamment)… C’est ce que l’on pourrait dire en gros pour synthétiser les travaux de nombreux économistes. Dont Joseph Stiglitz, pas l’un des moindres, à moins de considérer qu’on lui ait offert le prix nobel d’économie sans raisons, ou simplement pour lui faire plaisir…
Les mesures de rigueur « antisociales » « ne vont pas résoudre la crise » et mener à une récession, a jugé lundi, sur RMC, le leader de la CGT, Bernard Thibault. En disant cela, ce responsable syndical ne fait que porter haut et fort la voix des plus grands économistes. Hier, sur France Info, j’ai entendu jusqu’au très libéral Minc dire Stop à l’excès d’austérité, c’est pour dire ! Et même Emma Marcegaglia, l’équivalente transalpine (en plus jolie…) de notre Parisot nationale, déplore elle aussi dans la Tribune ”une Europe qui ne jure que par l’austérité, risquant une récession prolongée” et estime que “Nicolas Sarkozy devrait convaincre Angela Merkel de faire un geste“. Lequel ? “Le président français devrait chercher à transférer l’attention sur la croissance économique et des instruments européens communs comme les eurobonds, sinon au bout du compte cela restera une position allemande”.
Et oui, Nicolas, c’est ce que tout le monde pense à présent de toi, en France, à part quelques irréductibles sarkozystes dont le temps est compté et qui ont peur de braver ton caractère notoirement irrascible en te disant la vérité : ce n’est pas toi qui porte la culotte... Et si tu continues sur cette voie, cette austérité à outrance, c’est la voix des sans (culottes et voix) qui risque fort de se faire entendre un peu plus distinctement… quitte à piller les banques à l’origine de ce marasme par leur voracité sans limites à laquelle tu n’as pas su opposer des garde-fous malgré ta formule lettre morte de la moralisation du capitalisme. Dans ce cas, laisse donc d’autres s’en charger pour toi, qui ont un peu plus de… cojones.
Pour information, voici le texte de l’intersyndicale qui fonde l’action d’aujourd’hui :
Communiqué des organisations syndicales du 18 novembre 2011
Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA, dénoncent fermement les plans d’austérité et de rigueur décidés et imposés par le gouvernement.
L’austérité en France et en Europe n’est pas la solution à la crise. Au contraire, elle risque d’entraîner la récession.
Le gouvernement décide de mesures dans le domaine social sans rencontrer ni entendre les organisations syndicales. Il fait porter les efforts sur les salariés, ce qui creuse les inégalités et plonge des milliers de familles dans les difficultés sociales
Après la taxe sur les complémentaires, les déremboursements, l’instauration de forfaits et franchises, les ponctions sur le budget de l’assurance maladie, la diminution des prestations sociales, le gouvernement s’en prend aux salariés malades, potentiellement « fraudeurs » et « responsables des déficits publics », en instaurant un jour de carence de plus dans le privé et un dans la Fonction publique et en tentant d’opposer les uns aux autres.
Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA décident d’agir ensemble pour s’opposer à ces mesures et obtenir d’autres solutions. Avec un appel commun, elles s’adresseront aux salariés pour interpeller le gouvernement, les élus et les responsables d’entreprises dans la période du 1er au 15 décembre. Dans ce cadre, le 13 décembre sera un temps fort de mobilisations interprofessionnelles, notamment avec des rassemblements.
Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA, se retrouveront rapidement après le 15 décembre, afin d’en tirer le bilan et d’envisager, ensemble, de nouvelles initiatives en janvier.