"Enrichissons-nous!" : le nouveau mot d'ordre du patronat et de Sarkoléon
Publié le 01 mars 2008 par Agitlog
Les "caisses de l'Etat sont vides" mais celles des patrons du CAC 40 ne cessent de se remplir. Ces derniers seraient ainsi, selon l'étude annuelle de Hay Group publiée mardi 12 février par La Tribune, les mieux payés d'Europe. Cette étude affirme que 77 % des PDG des entreprises du CAC 40 ont vu leur rémunération médiane (salaire de base, bonus et stock-options) augmenter de 40 % en 2007. Elle s'élèverait ainsi à 6,175 millions d'euros. Le seul salaire de base de ces dirigeants d'entreprise a augmenté de 10%, à comparer à l'augmentation moyenne de 2% des salaires dans le secteur privé... Quant à la rémunération des patrons des plus petites entreprises du SBF 120, elle atteint 882 000 euros, selon les chiffres de Hay group qui a analysé les comptes de 135 sociétés (CAC 40, SBF 120, plus quinze entreprises telles que ASF, Colas, Latécoère, Sanef, Airbus et DCNS). Tandis que les caisses des patrons et des actionnaires enflent à vue d'oeil, les salaires de la grande majorité des Français - le salaire médian s'établit en France à 1300 euros nets - n'ont connu aucune amélioration ; leurs salaires réels ont même tendance à se détériorer en raison de l'augmentation du coût de la vie. Face à l'accroissement des inégalités de revenus entre une poignée de patrons et d'actionnaires, soutenue par un gouvernement docile, et la grande majorité des Français, face à la spoliation d'une part croissante de la richesse produite par le capital au détriment du travail, la riposte des travailleurs commence à s'organiser. La grève historique du 1er février dernier dans le secteur de la grande distribution pour exiger une revalorisation des salaires et un réaménagement des horaires de travail a ainsi permis de mettre en lumière l'exploitation dont sont victimes l'écrasante majorité des 600 000 salariés de ce secteur : au moment où Sarkozy appelle les Français à "travailler plus pour gagner plus", 37% des salariés de la grande distribution, soit 230 000 salariés, sont employés, pour des raisons de "souplesse horaire", à temps partiel sur la base du SMIC pour une durée de travail moyenne de 26,5 heures hebdomadaires. Plutôt que de "travailler plus pour gagner plus", ces salariés préféreraient déjà, pour commencer, travailler à temps plein, sur la base d'un salaire convenable, pour vivre mieux. Les dispositifs d'exonérations de charges sur les heures supplémentaires (pour les salariés à temps plein) et complémentaires (pour les salariés à temps partiel), prévus par la loi du 21 août 2007 dite "en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat", dévoilent ici leur véritable objectif, sinon leur insondable absurdité. D'une part, ces salariés ne choisissent pas de faire des heures supplémentaires puisque les horaires de travail leur sont imposées et, d'autre part, s'ils sont utilisés, ces dispositifs ne feront que produire un magnifique "effet d'aubaine" pour les groupes de la grande distribution au détriment des contribuables et des assurés sociaux. La situation des salariés employés à temps plein n'est guère plus enviable puisque pour la plupart d'entre eux leur salaire atteint à peine le SMIC. Ce dernier est en effet calculé dans de nombreuses enseignes de la Grande Distribution en intégrant le forfait pause de 5% prévu par la Convention Collective. Les salariés ne touchent ainsi que 95% du SMIC auxquels s'ajoutent 5% de forfait pause! Ce mode de calcul du salaire est contraire aux dispositions de l’article D. 141-3 du Code du travail. Pour la vérification du respect de l’assiette minimale des cotisations de sécurité sociale, la rémunération à comparer au salaire minimum de croissance doit être calculée sur la base du nombre d’heures de travail effectif à l’exclusion des temps de pause. Cette disposition a été renforcée par la jurisprudence de la Cour de Cassation le 1er février 1989 : « Qu’en statuant ainsi après avoir relevé que l’horaire de travail incluait des temps de pause alors que la rémunération à comparer au salaire minimum de croissance doit être calculée sur la base du nombre d’heures de travail effectif à l’exclusion du temps nécessaire à l’habillage et au casse-croûte, la cour d’appel a violé les textes susvisés (ensemble les articles L. 212-4 et D. 141-3 du Code du travail) » (Cass. Soc., 1er février 1989, N° de pourvoi : 86-15766) A Marseille, au Carrefour Grand Littoral, la lutte des salariés se poursuit depuis deux semaines malgré les tentatives de la direction de casser le mouvement de grève en assignant mercredi plusieurs salariés au tribunal de grande instance de Marseille pour "atteinte à la liberté de travailler". Les salariés n'exigent pourtant qu'une augmentation de 1,5 euros de leur ticket-restaurant journalier et un aménagement de leurs horaires de travail, certains salariés étant tenus de travailler à des heures tardives dans des conditions de stress imposées par l'exigence d'augmentation de la productivité (contrôle des pauses à la seconde près, flicage permanent, etc.). La gourmandise des chefs d'entreprises et de leurs actionnaires ne connaît plus de limites et les dispositifs fiscaux mis en place par Sarkozy et son gouvernement n'ont pour objectif que de renforcer leurs intérêts et de modérer la rémunération des salariés faisant appel pour cela à de vieux tours de passe-passe idéologiques de la pensée néo-libérale sur l'augmentation de la compétitivité des entreprises ou les risques d'inflation "salaires-prix "dues à l'augmentation des salaires. Face aux appétits du patronat et de ses valets au gouvernement, exigeons une augmentation des salaires! mots-clés
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