PROSTATE et test PSA: Les médecins réduisent déjà le nombre de biopsies – American Journal of Preventive Medicine

Publié le 13 décembre 2011 par Santelog @santelog

Répondant au débat actuel sur la nécessité ou non de poursuivre un dépistage systématique du Cancer de la prostate chez les hommes, cette étude publiée dans l'édition de janvier de l'American Journal of Preventive Medicine montre que, même avant la recommandation de U.S. Preventive Services Task Force (USPSTF) de ne plus effectuer le test PSA en raison d'un rapport bénéfice-risque jugé négatif, en pratique clinique, les médecins américains ont précédé la consigne en n'orientant les patients qu'a minima vers la biopsie.


Rappelons que le groupe d'experts américains USPSTF, avait en effet banni le test sanguin PSA pour détecter le cancer de la prostate recommandant de ne plus effectuer ce test aux hommes en bonne santé. L'USPSTF se prononçait contre son utilisation, quel que soit l'âge du patient, parce que les risques dépassent les avantages. Pour ne citer qu'une des études prises en compte par le groupe d'exerts, une étude, publiée en avril dernier dans le British Medical Journal (BMJ) suggérait que le dépistage des hommes pour ce cancer ne semble avoir aucun impact significatif sur la mortalité par cancer de la prostate : Pour prévenir 1 décès par cancer de la prostate, il faut dépister 1.410 hommes et en traiter 48. Les experts apportaient également de nombreuses preuves scientifiques sur la détection de nombreux cas de cancer de la prostate asymptomatiques par test PSA. Ils ajoutaient que le test PSA produit souvent des résultats faussement positifs associés à des effets psychologiques négatifs, à des tests supplémentaires, dont les biopsies et les sur-traitements.


Des médecins très prudents : Dans cette nouvelle étude, les chercheurs montrent que spontanément, les praticiens ont eu tendance, durant ces 10 dernières années, à réduire d'eux-mêmes le nombre de biopsies. L'auteur principal, le Pr. Steven Zeliadt, du Département des Anciens Combattants du Centre Médical de Seattle (Washington) confirme que cette tendance prudente reflète une prise de conscience croissante des médecins des problèmes de surdiagnostic et de surtraitement et que de nombreux hommes meurent avec le cancer de la prostate, mais à cause du cancer.


La prise en compte d'un ensemble de données : La norme généralement acceptée, pour orienter le patient vers une biopsie, est un seuil de PSA de 4,0 ng / mL. Certains experts ont demandé l'abaissement du seuil à 2,5 ng / mL. Le Dr Zeliadt et ses collègues ont cherché à déterminer si les pratiques réelles avaient changé en réponse à de nouvelles recommandations, sur la base de données PSA correspondant à 111.369 tests et 54.831 patients. Les chercheurs constatent que 28% des tests avec une valeur de PSA supérieure à 4,0 ng / mL ont conduit à une biopsie dans les 12 mois, 38,6% ont donné lieu à un suivi par un urologue, mais n'ont pas abouti à une biopsie. En pratique, la vélocité du PSA qui calcule la vitesse d'augmentation du PSA à intervalles réguliers, est un facteur très largement pris en compte pour décider d'une biopsie ou non.


Cette étude souligne l'importance de bien surveiller la réalité des critères sur lesquels les patients sont orientés vers une biopsie. Une étude récente, financée par le National Cancer Institute montre que combiner le test sanguin PSA avec d'autres données simples comme la taille de la prostate, le poids du patient et ses antécédents familiaux, pourrait éviter la biopsie à un homme sur 4 qui devrait « normalement » y avoir droit en ne prenant en compte que les résultats du test PSA.


Source: American Journal of Preventive Medicine, Volume 42, Issue 1 (January 2012),doi: 10.1016/j.amepre.2011.08.024 “Biopsy Follow-Up of Prostate-Specific Antigen Tests" via Eurekalert (AAAS) “Biopsy referral after PSA screening stays consistent over time »


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PROSTATE: Combiner le test PSA avec quelques données pour limiter les biopsies -