Une femme discrète et sans histoire part régulièrement de chez elle pour s’en aller sur les routes à la recherche de son mari mort à la guerre.
C’est officiel. On est venu lui annoncer sa mort mais son corps est resté en Allemagne, au nord de Munich. Elle ne l’a jamais revu.
Alors elle devient Eurydice cherchant à ramener à la vie son Orphée.
Elle part au printemps, toujours et reconstitue son parcours et quand elle revient chez elle, on la regarde bizarrement.
De Jacques, son mari, employé de la SNCF qui fabriquait des fausses cartes d’identité pour les juifs et dénoncé par un jeune mécanicien récemment embauché, on ne parle plus depuis longtemps dans la famille.
Elle, Féli, dans les hôtels où elle descend, prend toujours le même livre : un roman de George Sand ou une bibliographie de cette femme écrivain dont elle admire l’indépendance et la force d’autonomie puis le lendemain, elle reprend le train.
Dans la seconde partie du récit apparaissent trois autres femmes, la narratrice tout d’abord, la nièce de Féli et la grand-mère
Je sais que nous n’en aurons jamais fini
Ni Féli
Ni Jacqueline
Ni moi
3 femmes qui n’ont pas fait la guerre, elles
Mais qui comme bien des femmes font l’après-guerre
Sont là pour panser
et penser (J’ai respecté et la disposition des phrases et la ponctuation.)
C’est une histoire émouvante, présentée comme une histoire vraie et écrite de façon légèrement incantatoire, récit et poème à la fois.
Mes réactions ? Déconcertée au début par le style et finalement séduite par un charme certain et une tendre nostalgie émanant de ces trois femmes simples et exemplaires.
Plusieurs mois d’avril de Françoise Henry, (Gallimard, sept. 2011, 132 p)