Magazine Culture

Soulfood équatoriale de Léonora MIANO

Par Lecturissime

soulfood-equatoriale.JPG

♥ ♥ ♥

« Au départ, ça n’a l’air de rien. »

L’auteur :

Léonora Miano est une auteure camerounaise. Elle a reçu un accueil enthousiaste et de très nombreux prix pour L'Intérieur de la nuit (2005). Après Contours du jour qui vient (2006), lauréat du prix Goncourt des lycéens, son troisième roman, Tels des astres éteints (2008), a confirmé la qualité et l'ampleur de son inspiration.

L’histoire :

La soul food est la nourriture de l'âme des Afro-Américains.
Soulfood, nom d'une gargotte qui fut l'âme de Douala, donne son titre à cet " Exquis " d'une grande densité, où Léonora Miano se livre à une réjouissante chasse aux trésors du langage gourmand sur les rivages du Cameroun : le jazz, sauce tomate glissée dans les sandwichs saxophones, le solo, plat de morue présidant à un destin amoureux... Entre légendes intemporelles et saynètes prises sur le vif, entre secrets culinaires et conseils pleins d'humour pour détourner les traditions, nous sommes ici conviés à un envoûtant voyage en Afrique équatoriale. (4ème de couverture)

Présentation de la collection :

Petite bibliothèque gourmande contemporaine, cette collection de livres courts propose
à des auteurs contemporains d’horizons très différents de donner libre cours à leur
imagination gourmande, en s’inspirant d’un jeu à la fois simple et dynamique de mots clefs.

Exquis d’écrivains souhaite rendre hommage à la richesse de la langue française
pour dire les plaisirs de la nourriture et constituer la mémoire littéraire de la gastronomie.

Fictions, rêves et souvenirs, chaque auteur y livre ses voyages personnels au pays de la nourriture, sous différentes formes narratives (récits, nouvelles, dialogues, contes, poèmes…),
qui donnent envie de passer à table ou de se mettre aux fourneaux.

Exquis d’écrivains, première collection demandant à des auteurs contemporains de livrer
leurs plaisirs de table et de bouche, s’adresse à tous les lecteurs gourmands et gourmets
auxquelles elle propose des textes intimistes et variés, émouvants ou drôles,
résolument appétissants et agréables à lire…

Ce que j’ai aimé :

- « Au départ, ça n’a l’air de rien. » : un petit recueil léger comme un soufflé qui nous parle de recettes et de souvenirs culinaires. Mais Léonora Miano a su épaissir ses anecdotes en leur ajoutant le piment nécessaire à une recette réussie. Si bien que bien loin de n’évoquer que des plats et des habitudes culinaires, elle nous convie à un voyage chamaré au cœur de son univers.

« Ce que sont les peuples, cela ne s’écrit pas dans les livres, et c’est d’ailleurs sans rapport avec leur production en la matière. La civilisation est avant tout dans l’assiette. » (p. 15)

«  La sève des plantains tache les vêtements, difficiles à ravoir après. Pendant la préparation, la pluie continue de tomber. On a ouvert la fenêtre de la cuisine.

Une odeur de terre mouillée se mêle à celle des beignets ou à celle des plantains coupés en fine rondelles avant d’être plongés dans l’huile chaude.

Au moment de la dégustation, accoudé sur le rebord  de la fenêtre, on se dit que c’est beau, un orage, quand on n’est pas dessous. » (p. 25)

« Dans les BH [beignets-haricots], il y a l’endurance joyeuse de nos peuples. La capacité à fabriquer de la vie avec ces petits riens. Le désir de savoir ce que demain apportera. La foi dans la vie. » (p. 36)

- Les récits et les personnages sont variés : un jeune voleur qui fantasme sur un avocat ou un plat de gari aux crevettes, une jeune femme sommée de choisir entre deux prétendants et qui les départagera en les faisant cuisiner un plat typique, explications sur l’origine de certains plats, conseils matrimoniaux cocasses « Nul ne doit goûter de votre ndole sans avoir fait ses preuves au préalable. Dans tous les domaines. » (p. 69)

Ce que j’ai moins aimé :

-   J’attends maintenant l’invitation dans mon restaurant africain préféré car toutes ces nouvelles m’ont mis l’eau à la bouche… 

Premières phrases :

« Il est des jours comme celui-ci, où une fringale de rivage me prend. En un rien de temps, je l’aperçois. Le voici. Là, sous mes mains qui cherchent, dans le placard de la cuisine, le gros palet plat et sa petite pierre ronde. Une pierre dense et solide. Elle sert à écraser, une fois posés sur le galet, les ingrédients de la sauce qui me ramènera chez moi. Je la laisse épouser parfaitement le creux de ma main.



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lecturissime 4403 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines