Supergrass : "Diamond Hoo Ha" nouvel album le 25 Mars

Publié le 03 mars 2008 par Eparsa

Des villes et des faits...
  • Gaz Coombes – Chant et guitare
  • Mick Quinn – Basse et chœurs
  • Danny Goffey – Batterie et chœurs
  • Rob Coombes — Claviers
Oxford : Les musiciens de Supergrass sont assis dans un pub. Ils ont six albums derrière eux et à peine trente ans. Ils viennent d’achever l’enregistrement de “Diamond Hoo Ha”. Supergrass est de retour. Il y a une douzaine d’années, les adolescents de Supergrass s’étaient invités à cette fête qu’était la britpop. Ces gamins avec des guitares avaient décidé de montrer aux papys du rock comment on s’y prenait pour écrire des chansons pop qui déménagent. En 2008, avec leur sixième album, ils sont prêts à affronter le futur.
“Diamond Hoo Ha” permet d’entendre le groupe à son meilleur. C’est un disque de chansons rock tapageuses, brillantes et glam, qui ont la pêche et du cran. C’est le son d’un groupe qui n’a que quatorze ans, et continue d’écrire des chansons de qualité sans âge, qui lui a permis de survivre à la britpop. Oasis, Dave Grohl ou les Artic Monkeys comptent parmi leurs fans les plus ardents. Quel autre groupe anglais leur arrive à la cheville ? Qui d’autre est capable de conjuguer si bien enthousiasme, humour et créativité ?
“Nous voulions faire un disque qui englobe tout ce qu’est Supergrass, dit le chanteur-guitariste Gaz Coombes. La joie, l’intensité et les mélodies ont toujours été primordiales pour nous, et le sont encore.”
“Diamond Hoo Ha” est un album particulièrement nerveux qui doit beaucoup de son énergie au fait que Supergrass a énormément tourné, en Angleterre et dans le monde, et glané son inspiration un peu partout.
Rouen : Il y a trois ans, peu après la parution de leur best of, les musiciens de Supergrass se sont retirés en Normandie où les frères Coombes possèdent une grange. Ils y ont monté leur propre studio et ont décidé de repartir de zéro. C’est là qu’est né “Road To Rouen”, un album de folk psychédélique aux textes souvent sombres. De son propre aveu, le batteur Danny Goffey, co-compositeur du single “St Petersburg”, s’est senti un peu à côté de la plaque durant l’enregistrement du disque. Il a préféré rester à Londres. Pour autant, la chanson “Is Rebel In You”, une des tueries du nouvel album écrite deux ans plus tard à Berlin, ne parle pas de lui. “Il y est question de ces amis qui se mettent parfois à déconner un peu trop avec leur vie… précise Danny. Le genre qui rend dingue parce qu’on sait qu’on ne peut rien en tirer. J’ai des amis qui m’appellent à neuf heures du matin et qui sont déjà saouls.” Finalement, le groupe a survécu et Danny Goffey est rentré au bercail comme il en était parti. Les chansons très personnelles de “Road To Rouen”, en partie inspirées par le décès de la mère de Gaz et Rob, tout comme la tournée acoustique effectuée par le groupe pour promouvoir l’album, ont remis la formation sur les rails.
Berlin : En 2007, le quatuor s’est rendu à Hansa, le légendaire studio de Berlin dans lequel David Bowie, entre autres, a enregistré quelques-uns de ses disques mythiques : “L’endroit n’a pas beaucoup changé depuis les années 70 et il nous a fallu trois ou quatre jours pour enregistrer le premier titre car la console débloquait.” Auparavant, le groupe a travaillé sur des démos et des textes, à deux le plus souvent. Puis Supergrass a décidé de faire appel au producteur Nick Launey (Nick Cave, PiL, Gang Of Four), impatient de se pencher sur son cas. “Il savait que Danny se comportait comme un animal derrière sa batterie, que Rob n’arrêtait jamais d’expérimenter aux claviers et ce que Mick était capable de faire à la basse, reconnaît Gaz Coombes. Il aime notre groupe depuis longtemps et en apprécie l’énergie comme en atteste sa contribution à ‘The Return Of’, par exemple.”
Reykjavik : “Bad Blood” est une autre chanson du disque particulièrement puissante qui est née une nuit, dans la capitale islandaise. “On venait de jouer au festival Airwaves, se souvient Gaz Coombes. Reykjavik est tranquille pendant la journée, mais la nuit, les gens se lâchent et picolent comme des trous. ‘Bad Blood’ évoque ce contraste et une autre expérience vécue à New York alors qu’on se baladait un peu imprudemment dans la ville, à deux heures du matin, sans tenir compte du danger.”
Pékin : “Whiskey And Green Tea” parle de dragons chinois, de portes à tambour et d’écolières d’âge moyen, autant de souvenirs embrumés d’une nuit que Supergrass a passée dehors, à Pékin, après avoir joué dans un festival. La chanson se distingue également par une intro de saxophone complètement folle jouée par Pete Wareham, de Acoustic Ladyland. “On a traîné avec des gens bizarres, se rappelle Danny Goffey. Dans le refrain, on mentionne le KTV, un club de karaoké situé au 13ème étage d’un immeuble avec des femmes déguisées en écolières qui n’arrêtaient pas de nous servir du whisky et du thé vert. Je crois même me souvenir que Gaz a pris un coup-de-poing…”
Dublin : L’été dernier, une fois l’album terminé, Supergrass a joué en première partie des Artic Monkeys dans le cadre de grands concerts en plein air. Auparavant, le quatuor s’était produit avec Coldplay. Ce qui prouve bien que Supergrass, une des seules formations à avoir explosé au milieu des années 90 et toujours sur la brèche, est tenu en très haute estime par les nouveaux groupes. “Il faut savoir l’admettre, dit Gaz Coombes. Nous sommes un peu plus âgés, mais nous devons rester pertinents, contemporains…”
Toulouse : Alors qu’il était en vacances en famille dans le Sud de la France, Mick Quinn, atteint de somnambulisme, est tombé par la fenêtre de la maison qu’il louait. A l’hôpital de Toulouse, on lui a appris qu’il avait deux vertèbres et un talon endommagés, et qu’il était passé tout près de rester paraplégique. Deux opérations plus tard, il était en voie de guérison. Le temps qu’il a passé à l’hôpital, Mick en a profité pour regarder des films et écouter des disques, notamment ceux des Stooges et des Pixies, ainsi que du Al Green.
London : Au Barfly, à Camden, deux personnages espiègles en combinaison argentée ont pris possession de la minuscule scène : les Diamond Hoo Ha Men, un duo capable de produire un boogie de derrière les fagots comme celui de leur single éponyme et d’autres classiques modernes. “Les Diamond Hoo Ha Men n’ont existé que le temps d’un single, raconte Duke Diamond, alias Gaz Coombes. On ne voulait pas rester à rien faire.” “C’était bien de sortir un peu et de jouer tandis que Mick était en convalescence” ajoute Randy Hoo, alias Danny Coombes. Toujours est-il que la chanson, qui donne son titre au nouvel album, est une petite bombe.
Oxford : Retour au pub, autour de la table, le groupe réfléchit aux deux années écoulées. Supergrass se réjouit à l’idée de ce qui l’attend. “Les choses prennent parfois une tournure tellement débile qu’on a l’impression d’être démunis, confesse Danny Coombes. Mais je n’ai jamais aimé le groupe autant qu’aujourd’hui. Ce que nous pouvons accomplir et ce que nous accomplissons vraiment… C’est juste génial…” “On se sent comme neufs, conclut Gaz Coombes. Les difficultés auxquelles on a dû faire face nous ont revigorés. Il y a une nouvelle connexion entre-nous, et elle s’entend dans les chansons.”
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