Maintenant, rejoignez une nouvelle génération d’hommes et de femmes qui font face avec courage à d’incroyables dangers, à des chances de succès impossibles, et au défi de l’ultime machine de guerre – MEKTON II. (1)
En s’ouvrant à la culture anime à travers un ensemble d’œuvres comprenant des titres tels que Robotech, Voltron ou Transformers, les États-Unis donnèrent la part belle au genre mecha dès le début des années 80, et entre autres parce qu’il s’affirme technophile à bien des égards le public nord-américain devint vite assez friand de cette branche de la culture populaire japonaise. Son succès en Amérique – même s’il reste incomparable à celui qu’il connait au Japon – se mesure entre autres aux différentes productions qui se basent sur ce genre, qu’il s’agisse de comics – dont la plupart adaptent les diverses licences déjà évoquées – mais aussi de magazines (Mecha Press, à présent disparu) et même de films à l’occasion (Robot Jox ; Stuart Gordon, 1990).
Voilà pourquoi une des caractéristiques de Mekton II consiste à permettre aux joueurs d’échafauder tout un background, un passé complet pour leur personnage – background ici appelé Lifepath, pour « chemin de vie ». Ceci afin de leur permettre d’implémenter dans leurs parties ce qui reste deux éléments-clé de la culture manga : le développement des personnages et de leurs relations entre eux. Ainsi, ce Lifepath comprend-il aussi bien l’aspect familial que les amitiés et les inimitiés, ou encore la vie romantique et les détails physiques ainsi que la personnalité : en tout, quatre pages de tableaux dans lesquels puiser à coups de dés ce qui fera les spécificités de votre personnage et de quelle manière il agira avec les autres.
D’ailleurs, on retrouve aussi une certaine similitude avec Battletech dans le système de création des mechas, toute la différence étant que la construction se montre ici bien plus versatile et souple. De plus, le nombre d’équipements et d’options, mais aussi de configurations finales des engins s’avère sans aucune commune mesure avec celui de FASA. En fait, on ne choisit pas dans Mekton un type de mecha de départ, humanoïde ou quadrupède, volant ou sous-marin, on assemble simplement les différents composants dont on estime avoir besoin en laissant ainsi la forme définitive de l’engin se révéler en quelque sorte d’elle-même… C’est donc un système de construction unique en son genre, et qui se montre très vite addictif.
En dépit du focus que fait Mekton II sur la branche du genre qu’on appelle real mecha, car elle tente de se cantonner au réel, comme son nom l’indique, ce titre n’en reste pas moins un objet de culte auprès des rôlistes (2) fans d’animes depuis sa première parution il y a plus de 25 ans : en raison de sa souplesse et de sa versatilité, tant sur le plan du système de règles que de la construction des mechas comme de l’univers du jeu qu’il n’impose pas et au lieu de ça encourage les joueurs à créer le leur, Mekton II demeure une référence incontournable, et même le meilleur dans sa catégorie – pas moins.
(1) la traduction de ce quatrième de couverture est de votre serviteur. ↩
(2) terme désignant les joueurs s’adonnant aux jeux de rôle sur table. ↩
Note :
Les connaisseurs parmi vous savent que Mekton II finit par laisser place à Mekton Zeta, qui présente une sophistication extrême par rapport à son prédécesseur : en raison de cette sophistication, j’ai préféré commencer par une itération plus simple afin de ne pas décourager les lecteurs désireux de tenter l’expérience Mekton mais qui auraient pu se trouver rebutés par la complexité de sa dernière version. Quoi qu’il en soit, Mekton Zeta fait l’objet d’un autre billet.
Mekton II, Mike Pondsmith
R. Talsorian Games Inc., 1987
94 pages, env. 30 € (import seulement)
- le site officiel de R. Talsorian Games (en)
- Mekton Zeta.com, site de fans et de ressources de jeu (en)