Mardi dernier, le WWF lançait officiellement son Pandathlon cru 2012, retour sur cette conférence de presse organisée à La Géode, à laquelle nous étions présente et debrief.
13 millions d’hectares de forêts disparaissent chaque année se désole Serge Oru, directeur général du WWF France, dès l’introduction de son discours. Ainsi le WWF, investi dans une mission de protection et de restauration de la biodiversité, organise depuis deux ans le Pandathlon, autre forme de militantisme, permettant d’allier solidarité (avec une collecte de dons) et évènement sportif, le tout dans un contexte très convivial. Pour cette édition 2012, l’évènement sera placé sous la haute préservation des forêts.
Mais le Pandathlon, késako ? Il s’agit de l’ascension du Mont Ventoux, soit 1600m de dénivelé sur 27 km, rythmée par l’effort physique et le plaisir de contempler la biodiversité environnante. Il faut donc être un minium sportif et curieux pour s’aventurer dans cette expérience humaine.
Jean Bakouma, responsable des programmes forêts du WWF France, a ensuite rappelé qu’un des objectifs de cette ONG militante était de restaurer les massifs forestiers dégradés et nous a alors dressé un panorama de l’état de nos forêts partout dans le monde.
Parmi les 4 milliards d’hectares de forêts qui couvrent la Planète, 20% sont situées en Russie, 31% sont des forêts primaires, et 38% appartiennent à la forêt amazonienne (premier poumon du monde, avant celle d’Afrique Centrale, dans les pays du bassin du Congo, constituant le 2ème poumon mondial).
La forêt représente 80% de la biodiversité terrestre, mettant ainsi en exergue l’ampleur de nos enjeux face à la déforestation massive. Les principales et plus grosses pertes de forêt se situent au Latam (région du Nord-Est), Afrique Centrale et en Australie, s’expliquant par la circulation aisée du bois par flottage.
En revanche, dans les pays du Nord, les forêts tendent à reprendre du terrain, avec un taux de croissance de 2% en France, on en compte aujourd’hui 16 millions hectares. Malgré cette luxuriance émanant de la replantation, les forêts voient leurs valeurs écosystémiques (la diversité de l’écosystème) décroître, montrant ainsi certaines limites de la (re)plantation humaine…
Aussi, il ne faut pas oublier que des Hommes dépendent de la forêt, ils sont 1.2 milliards sur Terre a en vivre dans le Sud et 1.8 toutes surfaces confondues. Sans compter les 7 milliards que nous sommes à qui elle permet de respirer…
Si nos besoins à l’égard des forêts sont indéniables, il n’en demeure pas moins que la déforestation continue de sévir dans le monde, principalement pour satisfaire un autre besoin, celui de se nourrir, entraînant ainsi la conversion des surfaces forestières en terres agricoles (et depuis peu destinées aux agro-carburants). A l’aube d’une augmentation de 3 milliards d’habitants, estimée pour 2050, ce phénomène ne devrait pas se résorber…
Au terme de son exposé, Jean Bakouma insiste donc sur la nécessité de restaurer les fonctions écologiques des forêts dégradées : la mission du Pandathlon s’inscrit dans cette démarche. Et il terminera par cette allégorie, « cette marche du Pandathlon incarne la symbolique de l’effort à faire pendant l’ascension du Mont Ventoux parallèlement à celui à faire pour restaurer ces forêts ».
La parole fut ensuite donnée à Frédérique Chegaray et Jérôme Lachaze, responsables du Pandathlon, qui nous ont expliqué le principe de ce dernier.
Cette année, les fonds récoltés par cet évènement permettront de financer deux programmes : l’un lié à la restauration de la forêt en Nouvelle Calédonie et l’autre, la préservation des forêts Méditerranéennes. Il s’agit donc pour chaque équipe inscrite de récolter 1600 euros (soit 1 euro/mètre de dénivelé). Particuliers et entreprises sont invités à relever ce défi. L’an passé, 19 entreprises ont participé à ce challenge, dont Ikéa, Sodexo, Castorama, IDTGV, Air France et L’Occitane.
Le Padanthlon, c’est donc un moment sportif et physique qui se déroule dans un climat de grande convivialité où les amoureux de la Nature se retrouvent ensemble pour fêter la biodiversité du Mont Ventoux. Dans ce site Natura 2000 classé par l’Unesco, tout élément de balisage est ramassé pendant l’évènement qui a été éco-conçu en amont. Alimentation locale, pas de logique chronométrique (juste un challenge contre soi-même, se dépasser pour la Planète), des massages réalisés par des malvoyants font partie du volet social. Côté environnemental, transports par train et en navette obligatoires, rampes à eau et gourdes, produits locaux, médailles en bois géré durablement pour les vainqueurs, et quasi aucun déchet généré (la plupart repartant dans les sacs à dos de ces messieurs-dames responsables). Retrouver plus d’informations sur son éco-conception ici.
Et pour cette édition du Pandathlon 2012, en tant que membre de l’association SVPlanète (un Sport Vert pour ma Planète bleue qui accompagne l’eco-conception de cet évènement) et Ambassadrice ECOlympienne, je ferai partie de l’expédition pour laquelle, il faudra un peu de préparation tout de même ! Si l’aventure vous en dit, rejoignez-nous !
La conférence s’achève. Je rencontre Nicolas, rédacteur chez Marcel Green, site Internet Ecolo pour lequel j’écrivais l’an passé. Et place à la projection du film documentaire « Born to be wild », consacré à deux femmes qui vouent leur vie aux animaux, et élèvent ainsi des bébés singes et éléphants orphelins avant de les relâcher dans la nature. En somme, une matinée vraiment très green !