La chair est triste, hélas ..*.
Voici le portrait intime d'un homme malade. On en a d'autres en tête, qui connaissent la même addiction au sexe. Celui-ci est jeune, beau, bien bâti, a un bon job, est performant, habite sur la 28ème rue un bel appartement bien rangé, bien propre, au sud de Central Park.
Mais il est complètement accro au plaisir : solitaire, à deux, à trois, surtout avec des femmes qu'il n'a aucun mal à séduire, mais aussi éventuellement dans les toilettes d'une boîte homo ... Tout y passe : les sites porno en boucle sur son ordinateur professionnel, les prostituées, les femmes levées dans les bars, dans la rue .... sauf que lorsqu'il rencontre une belle jeune femme (Nicole Boharie) prête à lui succomber, il tombe en panne.
C'est un film esthétisant et très "léché" (si j'ose dire). Jamais sordide, mais vrai, terrible...David Sullivan (impeccable Michael Fassbender) a une soeur (vulnérable Cary Mulligan), paumée, qui chante dans les boîtes de nuit. Elle s'accroche à lui, elle lui pèse, il la rejette ...
Sans doute s'est-il passé entre eux, autrefois, des choses inavouables. Et pourtant, ils sont si seuls au milieu de la grande ville si froide. Tout est filmé en bleu et gris.Bref, un film qui secoue, à ne pas mettre sous tous les yeux, qui laisse à réfléchir, très prisé des critiques, primé à la Mostra de Venise.
On connaissait le martyre de l'obèse, on ignorait sans doute celui du pervers compulsif.
* Brise marine