Au bout du RER, mais nous nous y sommes rendus en voiture, le château de Saint Germain en Laye surprend par sa forme biscornue. Un pentagone irrégulier, qui reprend les limites des fondations du premier château fort érigé ici par Louis VI (le Gros) au début du 12ème siècle. Cette demeure royale porte la marque de tous les monarques qui ont eu plaisir à y séjourner.
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Saint Louis y fait construire la Sainte Chapelle en 1238, préfiguration en style gothique flamboyant de celle du Palais de la Cité à Paris, pour y accueillir les reliques de la couronne d’épines et de la vraie croix apportées par Beaudoin II, empereur de Constantinople.En 1346 le Prince Noir le brûle, en 1366, Carles V le transforme en forteresse, François Ier y épouse Claude de France en 1514, Henri II y naît en 1519, Louis XIII y meurt en 1643, entre 1661 et 1682, Louis XIV y séjourne habituellement avant de le délaisser pour Versailles, le fait agrandir par Mansart et demande à Le Nôtre d’en dessiner les jardins, Jacques II Stuart y trouve refuge en son exil et y meurt en 1701, Charles X le fait démolir, on utilise le château en pénitencier militaire de 1836 à 1855 jusqu’à ce que Napoléon III le fasse restaurer par Millet, disciple de Viollet-Le Duc et le transforme en musée des Antiquités celtiques et gallo-romaines.Posé au milieu de ses douves, le château est étrange : avec ses baies rythmées de briques rouges, il domine une imposante terrasse aplanie à main d’homme et qui descend par paliers de jardins jusqu’à la Seine. Il ne reste plus rien du château neuf commandé par Henri II et Catherine de Médicis à Philibert Delorme par un peu plus bas, et c'est bien dommage lorqu'on en voit une gravure réalisée en 1637.Mais la cour du château-vieux et surtout cette merveilleuse et silencieuse chapelle avec sa rosace aveugle donne une impression de sérénité …Le musée, qui accueille environ 100 000 visiteurs par an, est d’un grand calme. En fait, une découverte pour nous, en ce dimanche matin brumeux et froid.