L'histoire: Monsieur Brochant et ses amis ont l'habitude de faire des dîners, le mercredi de chaque semaine, avec des cons en tout genre. Un des amis de Brochant trouve François Pignon, un faiseur de maquettes avec des allumettes et fan de l'AJ Auxerre. Mais Brochant se fait un tour de reins et ne sait pas s'il doit garder Pignon ou pas...
La critique d'Alice In Oliver:
Le Dîner de Cons, réalisé par Francis Veber en 1998, est l'adaptation d'une pièce de théâtre éponyme du même Francis Veber, et dans laquelle on retrouve également Jacques Villeret.
A sa sortie, le film sera un immense succès, à tel point qu'il fera l'objet d'un remake américain, The Dinner, sorti en 2010 dans l'indifférence générale.
La comédie de Veber recevra plusieurs récompenses: césar du meilleur scénario original ou adaptation, césar du meilleur acteur pour Jacques Villeret et césar du meilleur acteur dans un second rôle pour Daniel Prévost.
Toutes ces récompenses sont entièrement justifiées. Le Dîner de Cons reste probablement la ou l'une des meilleures comédies françaises de ces dernières années. D'ailleurs, ce sera aussi le dernier bon film (tout du moins, pour le moment) de Francis Veber, incapable de retrouver l'énergie et le dynamisme de cette comédie avec ses oeuvres suivantes (je préfère ne rien dire sur le remake de L'Emmerdeur). Le Dîner de cons peut s'appuyeur sur quelques dialogues irrésistibles. Deux exemples au hasard:
exemple 1:
- Il s'appelle Juste Leblanc
- Ah bon, il n'a pas de prénom ?
- Je viens de vous le dire: Juste Leblanc. Votre prénom, c'est François, c'est juste ? Et bien lui, c'est pareil, c'est Juste.
exemple 2:
- Qu'est-ce que vous faites mercredi prochain ?
- Mercredi prochain... Rien !
- Parfait ! L'ami chez qui on devait aller ce soir redonne un dîner. Vous êtes bien sûr invité.
- C'est vraiment très gentil ça !
- Non c'est normal, on vous a raté aujourd'hui, on ne va pas vous rater la semaine prochaine !
Et ce ne sont que deux exemples parmi tant d'autres. Vous l'avez donc compris: Le Dîner de Cons peut se targuer d'appartenir aux films cultes et aux grandes comédies du cinéma français. Pourtant, à la base, le scénario est de facture classique. Attention, SPOILERS ! Tous les mercredis, Pierre Brochant (Thierry Lhermitte) organise un dîner de cons avec ses amis.
Chaque personne doit inviter un abruti de son choix.
Pour cela, Pierre et ses amis utilisent même des rabatteurs. Pierre croit avoir trouvé la perle rare en la personne de François Pignon (Jacques Villeret). "Peut-être le champion du monde..." Ce dernier travaille aux impôts et se passionne également pour la construction de maquettes avec des allumettes.
François Pignon se présente donc au domicile de Pierre Brochant, mais rien ne va se dérouler comme prévu.
La femme de Brochant est partie et ce dernier va devoir faire appel aux services de Pignon pour la retrouver.
Pour Brochant, une longue soirée commence. Il devra également affronter un contrôleur fiscal un peu trop pointilleux, un certain Cheval (Daniel Prévost), véritable expert pour dénicher les fraudeurs ("Y avait un bibelot ici... Y avait un bibelot !").
A partir de là, le film multiplie les rebondissements. La véritable star du film, c'est évidemment Jacques Villeret.
Si dans un premier temps, ce dernier se montre pathétique et idiot, son portrait change radicalement dans la seconde partie du film.
Le con n'est pas forcément celui que l'on croit. Telle est la morale de cette comédie, qui égratigne également la bourgeoisie parisienne, fière de ses certitudes, de sa morale et de son intolérance.
Pierre Brochant est probablement le personnage le plus méprisant du film: en dehors de ses fameux dîners, il trompe également sa femme.
Mais lui aussi va être amené à changer et à réviser son comportement au cours d'une soirée très instructive.
Résultat des courses: c'est Pierre Brochant qui deviendra le dindon de la farce et le con à inviter lors d'un prochain dîner.
Voilà pour les hostilités de cette grande comédie, très bien écrite mais peut-être trop courte (le film dure à peine une heure et 15 minutes).
Note: 18/20