Dans ma chambre d’hôpital Ma mère se mit à crier de joie en me voyant ouvrir les yeux puis pleura de toutes ses larmes lorsque je les fermai à nouveau. Le staff
médical changea radicalement de discours à mon égard ; les différents requiem chantés auparavant par le médecin-chef se changèrent en une ode joyeuse remplie de bonheur et d’espoir. Je fus
le centre des conciliabules pauses-café et aussi l’adolescent de l’espoir pour certaines familles qui piaffaient d’impatience elles aussi le retour d’un proche qui fut assis sur le mauvais
barreau de la courte échelle de Glasgow ; quant aux autres… les placoteurs ; ce récent souffle soudain, brusque, leur indiqua tout simplement qu’il devrait bel et bien être le
dernier, l’ultime, la dernière buée sur les vitres sans teint de cette vie. Les infirmiers alternèrent leurs façons de me laver. Ils échangèrent tout d’abord l’eau de Cologne lavande (parfum
vieux dominé) qu’ils me passaient régulièrement au niveau du cou et des joues pour un « mentholé- désodorisant- dominé » que je ne pus refuser, puis, optèrent définitivement pour
le vrai spray musqué. (parfum mâle dominant.)