A l’attention des Parisiens (ou tout Homme pressé) : ATTENTION, il y a environ 7.47 minutes de lecture, courage!
Dimanche dernier, à la même heure, je quittais le centre de méditation de Villiers le bel, près d’Auxerre.
Ce centre existe depuis belle lurette et continue de s’agrandir, fort de son succès. Il faut s’inscrire bien à l’avance pour être sûr d’avoir une place quand on est peu disponible, victime de son boulot, surtout pendant la période des beaux jours.
Depuis une dizaine d’années, la pratique de la méditation est en pleine expansion en Europe et, plus globalement, en occident et je comprends pourquoi depuis que je pratique.
Il existe de nombreuses manières de méditer. Dans ce centre c’est la méditation Vipassana qui est enseignée. En 12,5 mots (deux c’est pas assez), c’est la technique pure enseignée par le Bouddha Gautama il y a 25 siècles.
Il faut, à ce stade, signaler que la technique enseignée par le Bouddha est totalement pragmatique, scientifique et totalement athée. Cette technique est destinée à tous. Face à une souffrance universelle le remède doit être universel. La méditation est un simple entraînement de l’esprit qui mène à la libération de la souffrance. Cela n’a absolument rien à voir avec une pratique religieuse. Le principe d’une religion est (Amphore euh…en fort euh…en gros, pardon, v’là t’y pas qu’ça me reprend) qu’un messie nous délivre une bonne parole, une loi qu’il nous faut respecter pour être récompensé. Et si l’on faute, alors gare à nous, l’enfer nous est promis.
Les paroles du Bouddha sont toutes autres ; il invite tout ceux qui l’écoutent à ne pas le croire sur parole, sans broncher, mais au contraire, à se responsabiliser, à chercher et à essayer par eux même, pour qu’il découvre, par eux-même, la véracité de ses propos et l’efficacité de sa technique de méditation qui, selon lui, mène à la libération. Pour le Bouddha, chaque être humain est maître de son esprit, de sa vie.
Cette technique est basée sur deux piliers. Le premier est la conscience attentive (concentration de l’esprit, acuité de l’esprit, capacité d’observation de l’esprit) et le deuxième, l’équanimité (neutralité de l’esprit, équilibre, non implication, non réaction, acceptation de la réalité telle qu’elle est).
Pour résumer la technique (de mon œil de novice ! Je ne suis pas enseignant et je pratique depuis un an seulement), l’idée est d’apprendre une simple technique de travail de l’esprit qui consiste à observer les sensations de son corps, à apprendre à reconnaître que tout est impermanent, en changement perpétuel (loi de la nature) et à apprendre à ne plus réagir par du désir ou de l’aversion (colère, haine, etc) et de rester neutre face à ces sensations, calme, serein, équilibré, équanime.
Pendant ce stage de dix jours, les conditions sont idéales pour découvrir à travers sa propre expérience (notion importantissime !) que tout est changement, que l’on ne cesse, dans nos vies, de réagir par du désir ou de l’aversion pour toutes choses et que c’est précisément cela qui entraîne notre esprit vers les sommets et les bas fonds, ce qui a pour résultat de nous rendre esclave de notre esprit, d’être ballotté comme un vulgaire ballon de baudruche que notre esprit promènerait au bout d’une ficelle.
Avec cette technique l’on découvre la réalité des choses, de la vie. L’on découvre que l’on est accroc au désir, que le désir est synonyme de souffrance et donc que nos vies sont souffrances. Le désir, c’est comme boire de l’eau de mer, plus on en boit et plus on a soif. On passe nos vies à vouloir ce qui n’est pas et quand de temps en temps on obtient ce que l’on souhaite, on tremble de peur de le perdre.
Ce désir, cet attachement, cette aversion et l’ignorance de la loi de la nature (l’impermanence de tout) sont les raisons de nos souffrances. L’on découvre surtout que tout ceci est le fruit de notre esprit qui fonctionne « mal », que tout dépend de notre esprit et que donc, le bonheur en dépend également. On découvre que l’on possède la clef du bonheur en nous même et qu’elle n’est pas à l’extérieur de nous (chez les autres, dans un métier, dans l’amour, le pouvoir, etc) comme on le croit. Cette clef, c’est notre esprit.
Avec la pratique de la méditation Vipassana, l’on apprend qu’être heureux est avant tout ne pas être malheureux et que l’on peut entraîner son esprit à analyser et à voir les choses sous un autre angle, l’angle de la vérité. C’est comme si l’on ôtait la paire de lunettes, aux verres teintés en jaunes, rivée sur le nez d’un homme sans bras. Il découvrirait d’un seul coup que le monde n’est pas jaune comme il l’a toujours cru.
Avec la pratique de la méditation Vipassana, l’on apprend à sortir de la souffrance, à ne plus être malheureux, on apprend à construire une paix, une sérénité, un bonheur qui dure.
En apprenant à ne plus s’attacher à nos désirs, à ne plus en être dépendant, en apprenant à ne plus être impacté négativement ou positivement par les vicissitudes de la vie, grâce à la connaissance (fin de l’ignorance), par l’expérience direct (sensations sur le corps) de la réalité (que tout est changement permanent) et en apprenant à rester neutre, équilibré, stable, l’on apprend à être heureux, serein. Le tout grâce à notre travail, grâce à un outil si peu utilisé : notre esprit.
Le stage dure dix jours car il faut un certain temps pour permettre à notre esprit de sortir des ses schémas habituels. Les trois premiers jours sont consacrés à la concentration de l’esprit en vue d’être capable de pratiquer la méditation Vipassana qui consiste à observer les sensations sur son corps et de rester neutre face à ces sensations.
Le stage se passe en silence complet (pas le droit de parler ni de communiquer avec les autres élèves mais on peut parler à l’enseignant) pour la simple et bonne raison (il y en a d’autres que vous découvrirez) qu’une seule phrase peut perturber l’esprit pendant très longtemps. Le silence permet une concentration puissante pour pouvoir observer correctement le fonctionnement de notre esprit et on apprend tant, pendant ces dix jours (si l’on joue le jeux, si l’on travaille), que ce stage devrait être obligatoire !
Une équipe de volontaire (tous d’anciens élèves qui souhaitent faire profiter aux autres ce dont ils ont profité plus avant)) s’active en cuisine pour préparer de bons repas composés de produits de qualité. Le repas du soir n’en est pas un, c’est plutôt une collation et c’est très bien ainsi.
La journée commence de très bonne heure, à 4h30 et se termine à 22h00. Après une journée de méditation, on est ravi de retrouver son lit (dortoir ou chambre individuelle). Je conseille au couche-tard de se lever très tôt le matin de leur départ pour le centre pour avoir sommeil le premier soir et partir sur un bon rythme.
C’est un gong qui rythme la journée et, pour moi, lui donne son charme.
Il est évident que ce stage ressemble à une retraite. Pendant dix jours, déconnecté du monde, on vit un peu une vie monacale (je rassure tout le monde : ce n’est pas mortel !)
Pour certain il est difficile de se retrouver face à la vérité, face à soi. Pendant ce stage, un grand ménage est fait dans notre esprit et parfois, c’est compliqué ! Ça pique un peu ! Nous passons tous par des hauts et des bas pendant ce séminaire, certains se découragent et quittent le stage (ne faîtes pas ça!) avant son terme. C’est dommage car lorsque l’on va au bout (environ 2 ou 3 départ sur 100 élèves par stage), la récompense est énorme. En effet si une journée est difficile, la suivante, pour peu que l’on travaille, sera propice à une avancée considérable. L’enseignement se fait sur dix jours, pas sur deux. On comprend la « leçon » du 6ème jour que si on a vécu le 5ème et la leçon du 7ème jour si on a vécu le 6ème, etc. Il faut être déterminé à aller jusqu’au bout. Pas la peine de venir si ce n’est pas le cas. Attendez plutôt quelques temps de plus pour conforter votre détermination et lancez vous, au bon moment, vers cette fabuleuse aventure qui vous apportera tant.
A la fin du séminaire, lorsque que la communication entre les élèves est rétabli, l’on constate que tout le monde est ravi de ces dix jours de stage. L’on constate que toutes les couches de la société sont présentes que tous les âges sont représentés ! N’ayez pas peur, il n’y a que des gens comme vous là-bas, des gens normaux qui cherchent, comme vous, un moyen de prendre les commandes de leur vie. Et il n’est jamais trop tard pour ça. Même si cela devait être fait la veille de mourir, il ne faudrait pas hésiter à le faire… pour mieux partir.
L’enseignement reçu là-bas est si simple, si sain, si clair et si fort que lorsque que l’on en a bénéficié, l’on ne souhaite qu’une chose : que nos proches (et les autres) y aillent au plus vite. C’est la raison pour laquelle je vous parle de ce stage. J’aimerai tant que tout le monde découvre cette technique.
Depuis un an que je pratique, je peux simplement constater que ma vie c’est grandement améliorée, grandement. Je suis chaque jour un peu moins malheureux donc chaque jour un peu plus heureux. J’apprends, grâce à la méditation, à construire, pas à pas, mon bonheur. Et ce bonheur, je le souhaite à tous ceux qui liront ces lignes et aux autres aussi…
Il est important de ne pas prendre mes impressions comme argent comptant. L’unique vérité sera la vérité que vous découvrirez vous même, par vos efforts. Cette vérité est la seule qui compte vraiment. Je ne vous donne aucun conseil, les conseils sont vains. Je vous montre seulement un chemin que l’on m’a montré et qui s’avère être un chemin très enrichissant. Ce chemin a mené, depuis 2500 ans ans, des millions d’êtres humains vers le bonheur. A vous de choisir. Votre vie est entre vos mains, vous en faîtes ce que bon vous semble.
Si vous lisez cette ligne, c’est que le sujet vous « parle ». Je vous invite donc, si vous ne l’avez pas fait (quoi vous l’avez pas fait ! Je rêve!), à lire la page, en haut du blog, intitulée : « Pourquoi méditer ». Le sujet y est plus profondément traité, poils au nez.
Pour finir, n’hésitez pas à laisser un commentaire sur cet article à propos de vos expériences ou si la méditation vous tente ou encore à poser des questions, peut être pourrais-je y répondre (ou quelqu’un d’autre) !
Je vous laisse le lien du site internet du centre de méditation. Tout y est : http://www.mahi.dhamma.org/
Voyagez plus pour vivre plus !
Nicolas