Le réalisateur hongrois dit que ce sera son dernier film , une belle fin émouvante.
Cela commence par le récit écrit en bas de l'écran de l'épisode turinois de la vie de Nietzsche qui , voyant un vieux cheval maltraité par son cocher , court vers lui et l'embrasse.. Début , pour le philosophe de 10ans de mal-être .... Puis le film commence qui imagine ce que peut être la vie du vieux cheval (une jument ) d'un vieil homme et de sa fille dans la plaine hongroise ....Une vie monotone , comme celle de ses maitres. Les 6 jours contés sont les mêmes avec les mêmes gestes , le même emploi du temps (sauf le quatrième et le sixième) .Tous les matins la fille habille son père qui a le bras droit paralysé , le petit déjeuner (de l'alcool ), , la fille va chercher l'eau du puits , puis le repas , une pomme de terre chacun , cuite à l'eau... Même la musique est répétitive , et cela rend le film fascinant , Le grand vent qui souffle en tempête est ponctué d'une phrase musicale de quatre notes , deux montantes et deux descendantes , qui parfois deviennent six ou sept quand le quotidien est bouleversé (le passage des tziganes et la fin où rien ne va plus).... Il semble que le passage des tziganes ait apporté le malheur , la malédiction - à moins que ce ne soit la tempête de vent -: le puits est tari , la jument ne mange plus , la lumière refuse d'éclairer ; un début d'apocalypse ....
Tout dans le film - le beau noir et blanc, la musique - crée une beauté et une poésie émouvantes ....La dernière image : tous les deux à table ,dans l'obscurité, face à face , le visage éclairé qui se fige , et , dans leur écuelle , une pomme de terre pas cuite ... à pleurer...