Plaisirs du soir dans les Pyrénées
Nous allions nantis de pots de zinc
Chercher le bon lait cru fermier
Faisant tournoyer à tout berzingue
Nos bidons dont l’anse en bois pivotait.
Jamais au grand jamais
Nous n’avons perdu goutte
Nous étions devenus experts
A faire tourner le lait en route
Sans le faire cailler
Les vaches nous regardaient passer
Notre entrain les amusait
Nous leur cueillions des fleurs de pré
Histoire de les faire ruminer
Ca aurait pu être bien pis !
Puis nous cheminions de ruelles en ruelles
L’obscurité hivernale devenait mystère
Nous pressions le pas, nos ombres irréelles
Nous surprenaient, nous imaginions des cerfs
Quand à bout de souffle le lavoir nous accueillait
Sur la Grand-Place éclairée
Maurice forgeait ses fers à cheval
Tandis que les boulistes jouaient
Nous entamions quelques pas de sardane
Avant de mettre nos pichets au frais.