Le congrès de Durban se termine, sans surprise, sur une déception générale. Les bonnes intentions ne manquent pas, mais les engagements fermes sont absents et remplacés par des promesses d’un avenir meilleur. Et, comme d’habitude, les trois plus grands pollueurs de la Planète que sont la Chine, l’Inde et les Etats-Unis refusent toute mesure d’actions concrètes. La Chine et l’Inde ont besoin de consommer de plus en plus de charbon pour alimenter leurs usines et les exportations chinoises, les USA, cédant à la pression des lobbys militaro-industriels, se justifient en niant la responsabilité humaine sur le réchauffement et en invoquant la volonté divine !! On se demande qui, au milieu de la crise mondiale actuelle, se préoccupe encore du réchauffement climatique. Plus soucieux de leurs tractations et de leurs marchandages électoraux, les écologistes français se sont complètement désintéressés du congrès de Durban. Et pourtant, la situation est grave. Le réchauffement général, sur la base de mesures locales et régionales, océaniques et continentales, atteint au moins un degré centigrade pour le XX et le début du XXI siècle. Pour le XXIe siècle, le GIEC envisage une hausse possible des températures de 5 degrés à l’horizon 2050, comte tenu du fait que rien de sérieux n’a été entrepris par les nations. Ce réchauffement concerne essentiellement la basse atmosphère terrestre, ce qui permet de penser que l’accroissement du rayonnement solaire n'est pas en cause car son influence devrait affecter l'ensemble de l'atmosphère et non pas seulement les basses couches de celle-ci. En plus de l’atmosphère, les océans se réchauffent, en particulier depuis une cinquantaine d'années, ce réchauffement entraînant une dilatation du volume d’eau. Le réchauffement fait reculer les glaciers dans le monde entier pour la presque totalité d'entre eux et, pour certains d’entre eux, de façon dramatique car ils constituent les seules réserves d’eau potable pour la région. Les glaciers alpins régressent comme les autres et perdent de l’épaisseur depuis les années 1930. Les glaces de l'Arctique, du Groenland et de l’Antarctique rétrécissent de façon considérable. Ces eaux sont des eaux douces (sauf pour l’Arctique) et leur fonte contribue à augmenter le volume d’eau des océans. Cette double contribution (dilatation et apport d’eau douce) a provoqué une élévation du niveau des mers de l'ordre de 1 à 2 millimètres par an au cours du XX siècle et le rythme de cette élévation tend à augmenter. En plus de l’élévation du niveau des océans, le réchauffement a d’autres conséquences. On assiste à la migration vers l’hémisphère nord d'un grand nombre d'espèces animales, comme les oiseaux migrateurs, les papillons et des insectes porteurs de maladies. Les sols se réchauffent également en profondeur, entraînant le dégel du permafrost en Sibérie et ailleurs. Ce dégel provoque, non seulement l’émission de CO2, mais également de méthane, gaz dont l’effet de serre est près de 100 fois supérieur à celui du dioxyde de Carbonne. Ces évolutions climatiques risquent d’avoir des conséquences sociales importantes. A la fin du XVI siècle et jusqu’en 1850 environ, une période de refroidissement important, dénommée « le petit âge glacière », a été accompagnée par de mauvaises récoltes et des famines. Les catastrophes climatiques, les crises, les guerres ont atteint un paroxysme dans les années 1640. Les deux années particulièrement froides qui ont précédé la Révolution Française sont considérées, par certains historiens, comme une des causes de cette révolution. Il est légitime de se demander si, de manière analogue, le réchauffement excessif ne va s’accompagner, en diverses régions de la planète, de migrations de masse, de guerres, de troubles sociaux graves, voire révolutionnaires. Les évènements climatiques récents entraînent une menace de disparitions des iles pacifiques, une augmentation du nombre et de la puissance des ouragans, des inondations catastrophiques, des tempêtes d’une rare violence, ainsi que des sécheresses mortelles pour cause de crise alimentaire (dans certaines régions de la corne d’Afrique, plus de 10 millions de personnes sont frappées actuellement par la pire sécheresse des 60 dernières années), tous ces évènements ayant provoqué des milliers de morts. Des migrations massives, des révoltes meurtrières, des guerres pour la survie, ne sont pas à exclure si cette tendance au réchauffement non contrôlé perdure, du fait de l’égoïsme mortifère et à courte vue des nations développées et en voie de développement. Déjà, aujourd’hui, les peuples du Pacifique crient à l’aide en constatant que leurs iles disparaissent dans l’océan, dans l’indifférence de la communauté mondiale. Il ne faut pas oublier qu’en 2050, la planète comptera 9 milliards d’habitants dont la grande majorité peuplera les pays pauvres. Les pays occidentaux ne sont préoccupés que par leur triple A, la Russie par la réélection de V. Poutine, la Chine et l’Inde par leur commerce extérieur, le Brésil par la compétitivité de son agriculture, les Anglo-saxons par eux-mêmes. Aux différentes crises qui secouent le monde, risque de s’ajouter une crise humanitaire mondiale.