1000 Names est un duo de DJ bulgares Electro-Hip Hop composé de « Casino Basters », batteur de funk et de jazz à la base et de « 99 Mistakes ».
Le set commence par des cuivres Swing annoncés par une voix de DJ radio américain des années 50s, bientôt saucissonnés par des beats. Puis court intermède vocal Calypso "Rhum With Coca-Cola" (Harry Bellafonte ?). Des bouts de Funk, de Soul, de voix Wave ou Pop, même les thèmes sont triturés, passés à la moulinette des Beats Electro.
Les samples se chevauchent en s'échangeant leurs ambiance par delà les époques et la géographie, et y retrouvent une unité supérieure qui leur est propre. Une voix Bluesy-Soul flirte avec une guitare qui se fait sytnthé pour plonger dans les profondeurs abyssales d' un Beat sub-aquatique dont émergent jusqu'à la surface de petites bulles groovies, où nage une voix entourée de violons flottants interrompus par des fragments intermittents. Même les comptines de Walt Disney (en Chinois ?) y passent, ralenties de Beats hypnotiques et de planants sériels répétitifs à la Philippe Glass.
La douceur pop d'un riff de clarinette est tirée en longueur sur fond de beats, ce qui était court est rallongé, le long se fait bégaiement, sample répétitif, des voix Soul assurant le liant, la cohésion, l'âme de l'ensemble. Même les standards américains des crooners les plus ringards sont relevés, remis au goût du jour par des claviers électroniques qui les font chevroter comme dans un stromboscope d'un prisme vocal sur les beats, tandis que des violons discos redessinnent d'autres mélodies sur d'autres rythmes en courant contraire. Le Funk, le Rock, le Hip Hop, rien n'échappe à ce traitement. L'ami de Charlotte, renarde blonde aux yeux bleus très purs et doux amie d'un chien polaire comme le sont les ours blancs, "Pile Poule", qui se targue d'avoir une "oreille absolue", évoque "Massive Attack" (qui reste pour moi, au moins pour les deux premiers albums, la référence du miracle d'une trip-hop marriant harmonieusement des voix soul à fondre et des impros jazz cool sur des rythmiques dub rêveuses sans aspérités arrivant à recréer une unité à partir d'éléments disparates).
Un Blues électro lent, sur deux temps, avec des flûtes au vent ou voix pygmées comme celles de la version de "Watermelon Man" d'Herbie Hancock avec ses Headhunters sur l'album du même nom. Je pense qu'elle était presque plus révolutionnaire pour l'époque que la version d'US3 de "Cantaloupe Island". Coolio me répond que c'est un "Gangsta Paradise" piqué à Stevie Wonder et le saxe surfant au-dessus me dit que c'est de bonne guerre. Comme quoi il y a encore des musiciens électroniques qui allient culture musicale et talent rythmique, assez pour rendre musicales une paire de platines et un sampler, pour nous faire redécouvrir l'histoire des musiques noires et autres remis au goût des beats modernes de notre monde contemporain, comme Birdy Nam Nam ou 1000 Names.