
Deux visites éclaires dans la région de plateaux et collines.
La gloire mêlée de honte. Le voyage plus que la destination.
1968 et 1983.
Novembre/Décembre 1968
Le printemps de Prague, Mai 68 en France, l'album Blanc des Beatles, la Saint-Jean Baptiste au Québec qui le 24 juin, n'est pas en reste. C'est une époque au complet qui change.


Il ne tient pas en place et puisque Montréal est pleine de ressources, la ville ne lui tente pas. C'est en Abitibi qu'il croit moins équipé qu'il file pour déployer son idée. Première surprise, Noranda est équipée. Il veut mener une expérience révolutionnaire de télé citoyenne en direct pendant 10 jours. Il est entouré de toute une équipe, des français et quelques collaborateurs québécois. Pierre Harel, jeune cinéaste pas encore membre d'Offenbach(à la guitare) est parmi eux. L'impatience, le caractère naturellement brouillon, l'incapacité de rassembler ses idées, son équipe, de mettre de l'ordre dans la cuisine, son idée tombera à frette. C'est justement le froid à -25, froid non calculé, qui le décourage. Après 30 minutes de télé, le projet s'éteint. Godard fausse compagnie à tout le monde et se sauve sans avertir qui que ce soit avec comme filon l'idée d'écrire un livre sur le maoisme en rapport avec le climat (!).

Noranda (distinctes de Rouyn à l'époque) a vu passer le fantôme d'un demi-Dieu.
Dans le brouillard de sa tête agitée.
Mai/Juin 1983
Blues post-référendaire au Québec. Les taux d'intérêts sont à 24% les obligations du Québec à 19%, la baisse du prix des métaux oblige un sérieux ralentissement économique dans la région du Nord-Ouest. Toutefois c'est bien en Abitibi que se tiendront les Championnats Sportifs du Québec. Faut donc les financer ces championnats. L'idée du souper-bénéfice avec une personalité sportive fait surface. Après-tout la région à produit Réjean Houle, Serge Savard, Rogatien Vachon, Jacques Laperrière, André Savard, et plusieurs autres sont tous des athlètes de la LNH originaires de la région, on pourrait facilement trouver un joueur de hockey.

"The Greatest?" dans notre ti-coin?
Dans-Vos-Rêves
Et bien le rêve deviendra réalité. Ali accepte l'invitation et arrivera à la mi-juin. La démarche elle-même est extrèmement naive mais elle fonctionne. On lui fait visiter les installations des barrages de la Baie James en s'y rendant par avion. Ali n'est que depuis deux ans à la retraite. L'année suivante, en 1984, il sera diagnostiqué de la maladie de Parkinson. Affable et beaucoup moins flamboyant que le personnage auquel il a habitué son public, il sera toutefois très disponible. Au souper qui coûte 50$ et pour lequel Ali exige 15 000$ des organisateurs, il entre sur la musique du film de boxe de la série Rocky.

Mais ils avaient devant eux...chez eux...Muhammed Ali!

Mai en Décembre de Julie Perron raconte en 25 minutes 50 secondes l'épisode Godard.
Sont venus, zont vus, zont rien vaincus.
Les deux vedettes mourront probablement d'ici peu.
Le mythe restera toujours vivant en Abitibi.