Ok, à l'intérieur de l'expo, les inscriptions étaient en Anglais. Cependant leur utilité (en Tchèque comme en Anglais) pouvait se comparer à celle d'une trayeuse à boeufs au Rajasthan. C'était genre "la Vierge Marie et l'enfant Jésus, milieu du XIXe siècle". La suivante, "scène de la vie de St Georges, XVIIe siècle". Une autre "Vierge Marie avec des
Coup de gueule # 1
Bref, et j'en arrive donc à mon coup de gueule. Samedi, l'on se présente devant l'entrée du palais "Rožmberk" vers 15:30, à la recherche du guichet pour acheter nos tickets. Rien, guichet vide à droite de l'entrée, alors qu'une pancarte indiquait bien l'exposition là d'où qu'on se trouvait. Bon, ben l'on s'en alla demander les instructions auprès du p'tit vieux de garde devant l'entrée du palais.
Lui: "Les tickets? Ben n'importe où que c'est marqué "vente de tickets", mais aujourd'hui c'est plus la peine, on ferme à 16h."
Moi: "Comment ça vous fermez à 16h? Mais sur le site Internet comme sur les brochures c'est marqué 18h!?" (cf. mes photos)
Lui: "Ah oui, mais maintenant c'est l'heure d'hiver."
Moi: "!?!? L'heure d'hiver? Ne me dites pas que l'imbécile qui a accouché ces brochures ignorait qu'en novembre l'on serait à l'heure d'hiver. Et quand bien même il s'agirait de l'heure d'hiver, la fermeture serait à 17h et non pas 16h?" A moins que cette graine de courge surgelée de Tatav eût instauré une heure spécifique au château de Prague (comme Hugo Chavez au Venezuela, seul pays au monde à GMT -4:30) pour faire ch... l'Europe?
Lui: "Je ne sais pas, mais on ferme à 16h."
Bon, du coup, l'on se rendit quand même au point de vente principal, sur le parvis en face de la cathédrale, pour se renseigner sur le prix, l'option photo (et dieu sait que je ne suis pas croyant), et quelques autres menues questions d'ordre technique. "Ah oui, les icônes bulgares, ben oui mais non, c'est pas ici. On vend bien ici tous les tickets pour le château, sauf pour les icônes bulgares, que vous pouvez acheter n'importe où que c'est marqué "vente de tickets", sauf ici, bien entendu." Et comme ça commençait à sentir le Kafka à plein nez, c'te histoire ravpou, l'on décida d'en rester là pour ce samedi, qu'on verrait demain, et l'on alla s'en jeter quelques unes dans mon caboulot préféré au bas du castel maudit.
Alors chais pas pourquoi, mais ça devait être la journée qui va bien. Genre "j'te dis pas mon cochon d'la force avec laquelle le bondieu va t'pourrir ton samedi". Ainsi le hasard de l'infortune voulut que mon caboulot fut encombré d'une paire de couple de PLonais. De "Kraków" plus spécifiquement, comme on l'apprit ultérieurement (mais c'est sans importance). A peine assis, n'voilà t'il pas qu'un Piotr me lance en PLonais, sans pause plein pot: "salut, tu viens souvent dans ce bistrot? Et qu'est-ce que tu manges quand tu viens ici? C'est bon? " Alors surpris par son invasion verbale, pris au dépourvu, et ayant démêlé seulement 25% de la question, lui retournais-je "désolé, mais je ne parle pas Russe". C'est un truc classique pour calmer les effrontés. Les pays "satellites" qui durent supporter l'occupation con-muniste d'avant 1989 entretiennent généralement une dent cariée contre l'envahisseur, et s'il est un truc qu'un PLonais, un Tchèque, un Slovaque... ne supporte pas, c'est qu'un pignouf (comme moi, par exemple) aille confondre sa belle langue nationale avec le jactebaragouin du Popof. Aussi le Piotr vachement surpris, sans se démonter, toujours en PLonais sans pause et plein pot me lança: "c'est pas du Russe, c'est du PLonais, c'est pareil comme langue, les Tchèques comprennent le PLonais." Eh ben non. Moi je ne comprends pas le PLonais. Enfin pas tout, et surtout pas avant d'être assis et d'avoir commandé ma première bière. Je comprends le Turc lorsqu'ils me passent les roupettes au grille-pain. Je comprends le Chinois Mandarin lorsque ma belle-mère envahit la maison. Mais je ne comprends pas entièrement le PLonais avec l'accent de "Kraków", même après 5 bières (alors j'te dis pas à jeun). Aussi la conversation se poursuivit en Anglais. Bon, mais là où c'est moi qui fut surpris, c'est lorsque les 2 goinfres mâles s'enfilèrent 200 gr de harengs fumés à l'huile, 300 gr de collet grillé de porc, et 1 kg de jarret, tout ça dans le même temps que j'eus, moi, pour m'enfiler seulement 2 bières (et je ne vous parle pas du pain. C'est dingue ce qu'un PLonais bouffe comme pain avec sa viande). Aussi me tournant vers Piotr, lui lançai-je "dis-donc, j'ignorais que vous aviez la famine en PLogne. Le typhus et la variole oui, c'est dans tous les journaux tchèques, mais la famine non?" On finit par faire ami-ami, trinquer quelques bières en discutant de la pluie et du mauvais temps, cliquer 2 photos de l'os de porc pour faire saliver les enfants affamés restés au pays, puis l'on s'en rentra chez nous.
Dimanche midi j'invitai ma tendresse au petit bouddha, avant d'aller retenter notre chance auprès des icônes bulgares. Alors je ne fais pas souvent la promotion de restaurants sur Prague, mais aujourd'hui c'est jour d'exception. Les plats du petit bouddha sont succulemment goûteux, les prix sont plutôt bon marché, l'endroit est non fumeur, et l'ambiance "foire asiatique" imprègnent ce restaurant d'une odeur de "reviens-y". Je ne puis que vous le recommander, le plus assurément possible et sans restriction aucune.
Bon, puis nous revoilà au château devant l'entrée du palais "Rožmberk", dimanche donc vers 14:30. A nouveau, guichet vide à droite de l'entrée, alors qu'une pancarte indiquait bien et toujours, comme la veille, l'exposition là d'où qu'on se trouvait. Du coup, nous évitâmes cette fois-ci le p'tit vieux, et nous rendîmes en face du palais, dans un café devant lequel se trouvait une énorme pancarte "tickets". L'ordinateur et l'imprimante étaient bien là, mais personne pour officier les lectroniques. Je le poussai donc au bar du café avec l'évidente question aux lèvres, quid des tickets? "Ah oui, c'est bien là, mais depuis quelques jour il n'y a personne" me répondit le loufiat. Bon, à seulement 25 m se situait un autre café devant lequel s'affichait une autre énorme pancarte "tickets". Tickets? "Ah oui, les icônes bulgares, ben oui mais non, c'est pas ici. On vend bien ici tous les tickets pour le château, sauf pour les icônes bulgares, que vous pouvez acheter en bas à gauche, où c'est marqué "tickets"." Et c'est en arrivant en bas à gauche, qu'on se rendit compte que nulle part, mais alors vraiment nulle part, ne se trouvait la moindre pancarte laissant supposer la vente de tickets. Juste en face se trouvait le palais Lobko. Sachant pertinemment qu'ils ne pouvaient vendre les entrées au palais "Rožmberk" parce que le palais Lobko a été restitué aux Lobko et qu'il est donc privé, tandis que le palais "Rožmberk" reste encore la propriété de l'état, sous gérance de ces $&#*!@ de l'administration du château ("Správa Pražského hradu"), je me rendis tout de même au palais Lobko, la larme à l'oeil, la sueur sous l'bras, et l'esprit en compote, afin de demander l'aide ultime avant le nervous breakdown. Et là, j'eus l'agréable surprise d'être pris en charge par une très affable bonne dame. La langue sèche, je lui expliquai nos déboires, notre quête du ticket, les désinformations absolues, bref le Franz Kafka auquel je devrais pourtant être habitué, depuis le temps que j'habite en ce pays. Et parce qu'elle même avait déjà invité l'exposition, elle me prit par la main, et m'emmena personnellement jusque devant l'entré du palais "Rožmberk". Là, plutôt que de m'orienter vers la droite où se trouvait le guichet vide, elle m'emmena vers la gauche, où ne se trouvait pas la moindre flèche, pas la moindre pancarte "tickets", mais l'inscription "café-restaurant". Ben croyez-le ou non, c'est bien dans ce recoin anonyme qu'on finit enfin par me vendre ces foutus tickets pour ces foutus trésors de ces foutues icônes bulgares. Je baisai les mains de la brave dame, je voulus lui laver les pieds, couper les ongles et tondre le maillot en reconnaissance de sa bonté bienveillante, mais il était 15h, et il ne nous restait plus qu'une 1h afin de compléter notre visite.
Coup de gueule # 2
Second coup de gueule afin de vous épargner une autre publie. On s'en était terminé la visite des icônes aux alentours de 15:48, et en récupérant mes frusques au vestiaire, je demandai à la dame la direction des toilettes. "Elles sont fermées. On a des toilettes dans le café-restaurant, mais il ferme à 15h, et les toilettes avec". Délirystérique, sans dec. Strogoff chez les loufdingues! Bon, l'on sortit dans la rue, et juste en face, dans les escaliers qui mènent de la rue Georges vers la ruelle d'or se trouvait une grande pancarte WC. Cool! Ben oui mais non, pas cool du tout: il fallait s'acquitter de 10 CzK pour aller pisser (0.40 € équivalent si vous payiez en CzK, mais il fallait glisser 0.50 € si vous décidiez de payer en Euro). Quoi? Mais c'est nouveau c'te invention, y a encore 6 mois les aisances étaient gratuites au château? Mais qu'est-ce que c'est que c'te foutre d'idée de faire payer les gogues dans le monument culturel le plus visité du pays par des millions de visiteurs étrangers? J'ai jamais vu ça ailleurs, ni chez les Germains, ni chez les PLonais, ni chez les François, que j'ai visités récemment, ni même ailleurs plus loin, autant que je me souvienne?
Devant l'entrée, la concierge ukrainienne harnachée de moufles en caoutchouc, la tringle à serpillère dans la main telle une hallebarde, s'assurait méthodiquement que tout le monde paie. Et le monde avait plutôt intérêt à payer, s'il ne voulait pas tâter du torchon humide parfum Javelle.
Moi: "Bonjour madame, je sors de l'exposition et leurs toilettes sont fermées, tiens, regardez, voilà le ticket..."
Elle: "10 kourrrronnes."
Moi: "Je comprends bien, mais moi je sors de l'exposition..."
Elle: "10 kourrrronnes." (ah la conne!)
Moi: "J'ai pas de pièce de 10, vous me faites de la monnaie sur 20?"
Elle: "Pas monnaie."
Ah et puis merde me dis-je, d'abord j'ai pas si envie que ça, et ensuite y a d'autres chiottes 100 m plus loin. Ronchonnant comme une bête et furieux contre moi-même de ne pas lui avoir richement moutravé le carrelage, je m'en pressai le pas vers là d'où que vous imaginez. Bien qu'il n'y avait personne, la foutue boîte à pognon, elle, était bien là, également. J'entrai cependant gratos, me soulageai, et pour bien marquer le coup de mon mécontentement doublé de ma catégorique opposition, j'en profitai pour colombiner une prune. Gratos. En sortant, la barbaudière de pissoir était de retour à son poste (partie aux toilettes?) et râpait les bonbons d'une famille ritale qui ne voulaient pas (ou ne pouvaient pas, monnaie?) lâcher l'grisbi. "30 kourrrronnes." (ils étaient 3) insistait-elle lourdement, comme si sa retraite en dépendait. Pauv' gens, j'te dis pas l'opinion qu'ils dussent se faire du pays?
Alors vous pourriez me traiter de resquilleur, de voyou, de bon-à-rien et même de sale con. Et vous auriez sans doute raison, maintenant laissez-moi vous démêler mes raisons. Premièrement l'aspect vitrine honteuse. Le visiteur qui se rend au château est déjà surtaxé sur tout. Sur la boisson, sur le casse-croûte, sur tout ce qu'il consomme dans l'enceinte. Tout est 2 à 3 fois plus cher qu'en ville. Lorsqu'il s'offre la petite visite à 250 CzK (10 €) ou la grande visite à 350 CzK (14 €) du monument historique, il est légitimement en droit d'estimer avoir payé sa tournée de chiotte, non?
Deuxièmement, l'entretien du château comme de tout monument culturel du pays est déjà payé par nos impôts. Maintenant attends, tiens, permettez-moi un rapide calcul:
- il est au château 3 toilettes publiques dont je connais l'existence, mais comptons en 10 pour faire sérieux.
- disons que chaque toilette possède 4 cabines dames, 2 cabines messieurs, et 4 pissotières (messieurs uniquement).
- les cabines consomment 5 litres d'eau (et encore, je vise large, parce que les nouvelles c'est 3 à 4 litres) par usage.
- les pissotières consomment 2 litres par usage.
- 5,5 millions de visiteurs passent au château (en 2010), 1.2 millions payent la petite ou la grande visite, aussi je présume (mais pas sûr du tout) qu'ils font gratuitement dans les locaux (s'ils sont pourvus de toilettes), ce qui n'est pas le cas en la cathédrale, ni en la basilique St Georges, ni au vieux palais royal, d'ailleurs tiens, je ne sais même pas où il y a des toilettes "internes" en dehors des musées, mais bref. Je compte donc 4.3 millions de visiteurs par an, moitié homme, moitié femme.
- dans mon hypothèse, 2/3 des dames se rendent aux toilettes pendant leur visite.
- 1/5 des hommes se rendent aux grandes toilettes, 3/5 aux petites, pendant leur visite.
- les dames utilisent 1 m de papier (c'est une moyenne entre la grande, la petite commission et la surface du tablier de madame).
- les messieurs utilisent 2 m de papier (les messieurs ne vont en cabine qu'à la grande commission, sinon c'est pissoir).
- le lavage des mains, 2 litres d'eau (et je présume que tout le monde se lave les mains, ce qui n'est malheureusement pas le cas), dont 1 litre d'eau froide, et 1 litre d'eau chaude.
- électricité, savon, serpillère, eau d'Javelle, 20% en plus du prix des commodités (ci-dessus).
- Personnel de service: 5 personnes à 25.000 CzK brut par mois + 50% de charges (c'est le salaire moyen à Prague, mais je suis sûr que les dames-pipi touchent nettement moins).
- papier Jumbo 240, 193 m = 18,60 CzK (HT). Et c'est le luxueux, 2 couches de papier. Le simple couche est aux alentours des 12 CzK.
- 1 m³ d'eau potable froide = 60 CzK (HT) soit 1 l = 0,06 CzK
- 1 m³ d'eau potable chaude = 150 CzK (HT) soit 1 l = 0,15 CzK
Et hop, calcul (cf. mon Excel en photo). Si je ne m'est pas trompé, le coût serait de 4,166 M CzK, soit quelques 166.700 € par an. Eh ben tiendez-vous bien messieurs dames, pour quelques malheureux 166 mille kek chose € par an, la République Tchèque s'offre la honte et l'opprobre devant le monde entier en faisant payer ses chiottes du château de Prague. Ca dépasse l'entendement non? Et j'enfonce le clou. L'administration du château ("Správa Pražského hradu") récupère quelques 280 millions de CzK en entrées (petite et grande visites, plus expositions, etc...) et reçoit encore 155 millions de l'Etat (dont une partie de mes impôts, donc). Sur un volume de 435 millions de CzK minimum, ces foireux ne sont pas capables d'absorber 4 millions en chiottes, soit 0.92% du budget?
Troisièmement, lorsque vous jetez vot' pièce dans la caisse, vous ne recevez aucun justificatif. Question: combien de pièces disparaissent, combien de caca-pipi sont déclarés, et combien d'impôts sont prélevés sur ce revenu? Question subsidiaire: que dit l'Union européenne sur le droit aux chiottes gratuites dans les lieux publics?
Et maintenant la cerise sur le gâteau. Combien rapportent ces fameuses 10 CzK que chaque pauv' visiteur doit débourser? Eh bien même avec 40% de resquilleurs comme moi, tiendez-vous bien messieurs dames, c'est pratiquement 19 millions de couronnes tchèques de revenu brut, et 14,5 millions de revenu net avant impôt, soit 350% de l'investissement initial. Eh oui messieurs dames, au-delà d'1/2 millions d'€ par an de bénéfice avant impôt sur la base de la fréquentation précédente. Juste avec des p'tites pièces de 10 CzK.
Je pense que vous aurez dorénavant compris que pour toutes ces raisons, je refuse de payer les chiottes au château de Prague, comme aux palais de Buckingham ou encore à l'Elysée, bien que je ne me rende en ces dernières résidences que de façon éparse: leur bière n'est pas bonne. Et je pense que beaucoup de gens devraient faire de même, et refuser ce racket déshonorant, révoltant et indigne d'un pays civilisé. Du reste, la protestation est sans doute déjà en cours, car depuis quelques années, la fréquentation du château de Prague est en baisse de 10% annuellement. Bien fait moi j'dis, à force de plumer la moule aux yeux d'or...
Xéno faux bi
Sinon j'en entends déjà certains, me peindre en xénophobe patenté: les PLonais d'abord, les Ukrainiens ensuite... Alors non, je ne suis pas xénophobe. Du tout. Pour preuve, j'ai des copains plonais ici à Prague (mais je les vois rarement depuis qu'ils ont fait leur coming-out après avoir trop regardé les Teletubbies). J'ai des collègues de bureau plonais (et je leur dis même bonjour le matin, quand ils arrivent avant midi). J'ai même des lecteurs plonais de mon blog (mais chuis pas sûr qu'ils le comprennent, c'est plus pour les images). Et j'ai même failli avoir une copine plonaise de 35 ans (mais ça a capoté le soir même, lorsqu'après avoir essayé de l'embrasser sur la bouche, elle m'annonça "pas avant le mariage et seulement pour faire des enfants"). Quant aux Ukrainiens, je n'ai rien contre eux non plus. J'ai d'ailleurs des copains ukrainiens... attends, non, même pas, Dmitrij est Kazakh... ou Zbek, mais pas Ukrainien. Bon, mais j'ai des collègues de bureau ukrainiens... attends, non, parce que les dames de service ne sont pas employées par ma boîte. Je n'ai d'ailleurs même pas de lecteur ukrainien de mon blog (que je sache). Et je n'ai même pas failli avoir une copine ukrainienne parce que Mila Jovovich et Alona Bondarenko étaient déjà prises. Mais ça ne veut vraiment rien dire, j'aime tous les peuples et tous les gens, surtout lorsqu'ils sont blondes avec des gros...
Et justement, afin de bien vous prouver que je n'ai rien contre la PLogne et les PLonais, sinon de l'amour pour ce beau pays et ses sympathiques habitants, je fais une énorme exception à la philosophie de mon blog qui se veut uniquement Tchèque, accessoirement Praguois. Fin de cet été, nous visitâmes "Wrocław" (à voir assurément) et ses environs. Au retour vers Prague, nous fîmes halte à "Jawor", en PLogne et plus particulièrement en Basse-Silésie, qui somme toute n'est pas spécialement éloignée du Royaume de Bohême puisqu'elle (Basse-Silésie) en faisait partie pendant plus de 400 ans (du Royaume de Bohême), avant que les Prussiens ne viennent chercher des poux à Marie-Thé. Et donc à "Jawor", il se trouve une fabuleuse splendeur, qui, d'extérieur, ne ressemble à rien d'exceptionnel, mais qui dedans... les mots me manquent (et dieu sait que ça ne m'arrive pas souvent). Lorsque j'entrai et lorsque je vis ce que je pus voir, j'en fus stupéfait. Imaginez, une église luthérienne, tout en bois, ornée de centaines de panneaux peints de fresques et de décorations diverses. Enorme. Enorme lorsque vous imaginez qu'elle survécut 360 ans aux guerres, aux incendies, aux intempéries et aux imbéciles. En fait, il y en avait 3 des églises de la paix. Une seconde se trouve à "Świdnica", 35 km au Sud-Est de la première, fabuleuse aussi mais différente architecturalement (j'en fus tout autant stupéfait), et une troisième à "Głogów", mais qui n'est plus. Alors je ne vais pas vous en parler plus, de ces églises, parce comme-dit, mon blog se concentre sur la République Tchèque et Prague, mais vous pouvez lire tous les détails là. Je ne puis que vous exhorter à visiter ces églises de la paix, et tout particulièrement l'église de "Jawor", parce qu'à nouveau, j'ai rarement vu quelque chose d'aussi époustouflant, et aussi parce que j'ai promis au fort affable monsieur gardien du temple de "Jawor" de lui faire de la publicité. Cette publicité promise est totalement désintéressée financièrement, et au delà de la parole donnée, elle est motivée essentiellement par l'exceptionnalité de cet édifice (comme de l'autre itou). Par ailleurs, et outre iceux édifices, la Basse-Silésie regorge d'autres sites touristiques remarquables (téléchargez là, en Français), alors si vous êtes fatigués des pissoirs payants tchèques, de la (fréquente) mauvaise humeur des habitants, du sentiment de pigeon-touriste-trais-pognon, n'hésitez pas à vous rendre en Basse-Silésie, c'est fantastique aussi. Et tiens, puisque je vous parle du sentiment de pigeon-touriste-trais-pognon...
Coup de gueule # 3
Allez, hein, j'en suis plus à ça près, alors j'vous en gratifie d'un autre, de coup de gueule, histoire que vous ayez de quoi lire à Noël parce qu'avec les conneries qu'ils vont nous passer à la télé... Alors vous n'êtes pas sans ignorer que c'est la saison du mar-chier de Noël (sans vouloir être grossier), et que les Strasbourg, Nuremberg, Vienne, et autres Prague débordent des ces petites cabanes en bois qui vendent de tout et de rien entre le quelconque du n'importe quoi. Le premier week-end de cette abomination mercantile, ma tendresse d'amour et moi-même allâmes rendre un dernier hommage au grand sapin assassiné comme chaque année pour célébrer la naissance du Christ, sapin dont la carcasse fumante est exposée sur la grand' place de la vieille ville à titre d'exemple et d'intimidation des hérétiques effrontés (les enfants, n'essayez pas ça à la maison). Passant parmi les cahutes, et alléchée par les odeurs de caramélisé sucré, ma sale bête de chérie d'à moi eut soudainement l'envie de friandise ("dobroty" comme elle dit). Et quand c'est comme ça, c'est même pas la peine d'essayer de l'en dissuader. Quand l'envie de friandise lui vient en bouche, c'est en intraveineuse qu'il faut la rassasier, l'intoxiquée. Hop, premier stand venu, remplissage à la pelle du sachet qui va bien. Et là, je mis un oeil sur le prix unique affiché en gros: 24,80 CzK les 50 gr (quelques 1 €). Alors déjà, généralement, c'est le prix au Kg, ou aux 100 gr, mais les 50 gr, c'est la nouveauté de l'année (z'ont qu'à nous le faire en once la fois prochaine, sûr qu'on aura du mal à se faire une bonne idée du prix). Bref, alors je me mis rapidement à faire mon calcul mental, 25 CzK x 2 = 50 CzK, x 10 = 500 Czk, et hop, en gros, 20 € le kilo de saloperies sucrées. Alors messieurs dames, je vous pose la question: combien coûte 1 kg de faux-filet de boeuf sans hormones? Combien coûte 1 poulet fermier (dans les 2,5 Kg) label rouge nourri
Mais ce n'est qu'après avoir payé, qu'on vit la mention (en petit) sous le prix au 50 gr: "sachet: 4,80 Czk" (0,20 €). Ouais, formidable. Alors à nouveau, ce n'est pas le prix... c'est le principe (je ne vais pas vous refaire le calcul comme avec les chiottes ci-dessus). Mais sans dec, où va le monde? Avant, Noël c'était la fête du partage, des cadeaux, du "j'fais plaisir". Aujourd'hui, c'est la fête de la vaseline. Et encore, vaseline... Tiens, marché de Noël à Prague, mode d'emploi: munissez-vous d'une large pancarte au bout d'un manche et apposez sur icelle la formule "A votre bon coeur messieurs dames". Ensuite rendez-vous en plein centre du marché de Noël (à Prague), baissez votre pantalon jusqu'aux genoux et penchez vous en avant tout en prenant appui sur le manche de votre pancarte (et n'oubliez les gants, il fait froid ici en hiver). Vous verrez, la première année ça surprend. Mais après, soit vous en prenez l'habitude (et peut-être même vous y prenez goût), soit vous n'y retournez plus, au marché de Noël à Prague. Et pour avoir vu (parfois même plusieurs fois) les marchés de Noël à Strasbourg, Nuremberg, Vienne, Salzbourg, Dresde... ben s'il en est un que je puis vous recommander et qui sort un peu de l'ordinaire pour son atmosphère comme pour ses artefacts cucul(s?), c'est celui de "Seiffen".
Bon, mais on ne va pas jeter le p'tit Jésus avec l'eau de sa crèche non plus. Si vous oubliez les prix des articles, l'ambiance est quand même sympa à Prague, en cette période (quand y a de la neige). Faut juste éviter d'acheter, éviter les touristes, éviter les magasins, éviter les transports en commun, réserver les restos 3 semaines à l'avance, et ne pas penser aux cadeaux qu'on n'a pas achetés. Maintenant rassurez-vous, dès le 1er Janvier tout ira mieux.