Il est grand temps, je pense, de revenir sur un lieu commun qui voudrait que Nicolas Sarkozy n'ait pas tenu ses promesses de campagne. C'est peut-être vrai sur l'ensemble de ce qu'il avait promis, tant il avait effectivement promis, mais ce n'est pas vrai de ses propositions phares qui correspondaient à ses principaux slogans ("Travailler plus pour gagner plus" ; "Une France de propriétaires"), ni de son discours sécuritaire.
Le "Travailler plus pour gagner plus", Nicolas Sarkozy l'a mis en place dès les premiers mois de son arrivée à l'Elysée. Quand même, les fameuses exonérations de charges sociales sur les heures supplèmentaires qui aujourd'hui font tant de dégâts sur le chômage, c'est bien dans cet objectif qu'elles ont été créées. De même, sur la politique du logement, l'extension du prêt à taux zéro avait bien pour objet de favoriser l'accès à la propriété. il en va tout autant de la réforme des droits de succession. Quant à la politique sécuritaire, il serait malhonnête de dire qu'elle n'a pas été une priorité du gouvernement. On ne compte plus les lois, les discours. Chaque fait divers est l'occasion d'une réforme.
Non, non, les principales promesses, Nicolas Sarkozy les a tenues, on ne peut pas le lui reprocher. Mais alors, où est le problème ? Ben justement, le problème, c'est qu'il les a tenues et que l'on s'aperçoit que tout cela ne marche pas.
Face à l'échec total du sarkozysme sur à peu près tous les sujets, nous avons de la part de ceux qui y ont cru deux réactions tout aussi paradoxales l'une que l'autre. La première, au vu du fiasco de la libéralisation du marché du travail ou de la politique sécuritaire, consiste à proclamer que cela vient du fait que le président de la République n'est pas allé assez loin dans les réformes et qu'il faut donc pousser encore plus fort. Plus de dérégulation économique, plus de lois sécuritaires. Une sorte de cécité jusqu'au boutiste en quelque sorte.
La seconde, qui peut être parfaitement complèmentaire de la première, provient surtout de sarkozystes honteux, qui plutot que d'admettre qu'ils se sont trompés (ou fait avoir, c'est selon), préférent se voiler la face et déclarer que le candidat de 2007 a menti et n'a pas tenu ses promesses.
C'est faux évidemment. Nicolas Sarkozy a tenu ses promesses. Nier cela, c'est ne pas reconnaître son échec total, c'est donner des gages aux libéraux de tous poils qui trouveront toujours que le peuple n'est jamais assez tondu. Il faut le marteler haut et fort : la politique voulue par Nicolas Sarkozy est en grande partie responsable du marasme politique, social, moral et économique que nous connaissons.
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