Joseph Cardella, philosophe et responsable de l’UPIM
Le XVIIIe siècle européen est le siècle qui a été baptisé de « Siècle des Lumières », et la philosophie, qui a joué un grand rôle, a été
appelée dans le même élan de « Philosophie des Lumières ». Les idées issues des « Lumières » n’ont toujours pas fini de briller, tel un phare qui oscille
périodiquement entre lumière et obscurité : que retient-on du phare, si ce n’est justement sa lumière ? Liberté, émancipation, égalité, concorde, fraternité mais aussi esprit
critique, esprit d’examen, citoyenneté, tous ces mots, qui résonnent encore aujourd’hui, font partie de la face lumineuse de cette philosophie.
Mais le revers des Lumières a son lot d’obscurité, et ceux qui se revendiquaient de ce courant n’ont pas empêché l’esclavage, le colonialisme et le
racisme. Bien plus, ils l’ont parfois justifié et répandu. Parmi les nombreux philosophes de cette période, il en est quelques-uns qui peuvent être considérés comme matérialistes. Poussant la
critique politique et surtout religieuse assez loin, ils peuvent être considérés comme des révolutionnaires avant l’heure… et encore aujourd’hui.