Car la réalité de la politique gouvernementale à l’égard des plus vulnérables, qui a trouvé son point d’orgue cet été, doit être rappelée. En juillet, après l'annonce de la suppression de 4 500 places d’hébergement, plusieurs centaines de familles, dont des enfants, se sont retrouvées à la rue et dans les urgences des hôpitaux. En raison de sa baisse brutale de crédits, la plateforme téléphonique du Samu social à Paris s’est trouvée sans solution à proposer à ces familles. Jamais auparavant un Président de la République n’avait osé remettre des familles avec enfants à la rue. Face à cette situation inédite, le président-fondateur du Samu social, pourtant ancien Secrétaire d’Etat d’un gouvernement de droite, avait choisi de démissionner en guise de protestation.
Cette annonce incompréhensible et choquante avait été justifiée par l’annonce de la construction de 4 500 logements adaptés qui … n’existaient pas encore !
Permettre à chacun de se loger décemment et durablement doit être un objectif mais compte tenu du coût du logement, de l’accroissement de la précarité, des familles se retrouvent aujourd’hui, très concrètement, sans toit. Il n’est pas acceptable dans ces conditions de supprimer des places pour les sans-abri et rogner sur les crédits qui leur sont dédiés.
Pour François Hollande, hébergement et logement ne s’opposent pas. L’enjeu est à la fois d’assurer un hébergement digne pour ceux qui se retrouvent à la rue, de développer une politique en faveur de l’insertion par le logement avec un accompagnement adapté des publics mais aussi de construire des logements réellement abordables et de réguler les prix immobiliers, premiers responsables du mal-logement. Le candidat à l’élection présidentielle rencontrera le 14 décembre prochain les associations qui œuvrent au quotidien pour accompagner les plus pauvres afin de les écouter et échanger avec elles sur les solutions qui doivent être mises en œuvre.
Nous avons eu 5 ans pour tester le projet social de Nicolas Sarkozy : celui d’une société dure, agressive et égoïste. Il est temps, en mai 2012, de revenir à une société du respect et de la responsabilité.
-
-
Marisol Touraine - Social, santé, personnes âgées, handicap
-
-
-
Thierry Repentin - Habitat, politique de la ville
-