The Horrors ( support: Cerebral Ballzy)- Ancienne Belgique, Bruxelles, le 8 décembre 2011

Publié le 08 décembre 2011 par Concerts-Review

Un rosbif au Bataclan, Paris, la veille: the pit is packed but there are seats left on the balcony upstairs!
Ancienne Belgique: même scénario!

Et à 20:00, la salle est quasi déserte pour accueillir Cerebral Ballzy!
Du hardcore punk en provenance de Brooklyn!
What a rubbish name, what a bad taste... mentionne le Guardian, mais sur scène ce quintette déménage méchant et crache un rough punk aux relents metal. Leur hymne le plus long doit faire deux minutes 29 secondes, en 35 minutes impétueuses ils ont balancé 12 bâtons de dynamite, insérant de courtes pauses pour passer à l'abreuvoir!
The new Bad Brains pour citer la presse new-yorkaise, pas uniquement pour leur musique raffinée, mais également car trois de ses membres sont black.
A commencer par le frontman/shouter charismatique, Honor Titus- Crazy Abe ( un B pas un P) aux drums- Melvin Honore à la basse et deux guitaristes fougueux: Jason Bannon et Mason.
Un album chez Cooking Vinyl: 'Cerebral Ballzy' en 2011.
Honor Titus avant de lancer la machine: the harder we play the more fun we have..vous êtes prévenus!
Me demande pas de te citer les titres éructés, les lyrics sont couverts par une façade sonore, bardée de panneaux en fibrociment, qui non seulement isolent mais protègent également contre une éventuelle attaque au bazooka.
Energie brute, acrobaties juvéniles, on saute toutes les 30 secondes sur les retours, foules haranguées, pinard, à 1€50 la bouteille chez Lidl, ingurgité après chaque salve, puis, pris de coliques, je me roule sur le sol ou je hurle de douleur dans la position génisse vêlant... un show coloré et agité.
Un des guitaristes émet quelques doutes sur le bon fonctionnement de son monitor et, tout en malmenant son jouet, l'utilise comme oreiller.
Le roadie après avoir ramassé le Mouton Rothschild millésimé gisant sur le sol et vidé d'un trait la moitié de son contenu, se prenant pour Icare, plonge dans la foule qui se marre et n'a vraiment pas le temps de s'emmerder.
3 ou 4 punks locaux entament un pogo comme en quatorze.

Honor dédie un titre aux Black Flag, un autre à la bière, annonce ' On the run' à genoux face à une punkette ravie, attaque le méchant 'Junky for her' , Brussels this song is about puking: 'Puke song' et pour finir, this one is about pizza!
Une présence scénique tonique, une vitesse d'exécution te rappelant au bon souvenir du old-school hardcore punk de la Big Apple, ou d' ailleurs aux States, un beau plongeon dans les eighties ( Dead Kennedys, Black Flag, Minor Threat, The Dicks...) , sans oublier les pères du punk, les Pistols!
On est à mille lieues du fake, style The Offspring ou autres poppunk outfits à la Blink 182.
Merci de nous avoir supportés, Bruxelles, we were The Junkie Prostitutes...
Auto-dérision en bonus!

Crénom, plus de 40' de glande à guetter le bon vouloir des Britons de Southend on Sea, le matos est disposé depuis vingt bonnes minutes mais nos nerfs devront patienter jusqu'à 21h15' avant de voir The Horrors, enfin, sortir de coulisses!
Le noir et le cuir dominent: Faris Badwan s'en va agripper le micro -Joshua Hayward se charge de l'entrée en matière noisy à la guitare- le métronome, Joe Spurgeon prend place au fond de la scène- extrême droite, claviers, synths, samples: Tom Cowan et à ses côtés, le seul ayant opté pour la couleur, le bassiste Rhys Webb!
Light show atmosphérique, le sombre prévaut, le ton est donné!
Ils amorcent avec ' Changing the rain' qui ouvre leur troisième CD ' Skying' , après l'intro Sonic Youth place aux baggy beats, nappes de claviers ondulants, riffs métalliques qui, malheureusement, occultent quelque peu la voix de Faris.
Un mix My Bloody Valentine/The Smiths, du shoegaze aristocratique.
Même drumming pesant pour ' Who can say', The Horrors s'est éloigné de la mouvance Interpol/Editors et autres férus de Joy Division.
Un break narratif, des guitares brouillées, un brin psychédéliques!
Impressionnant!
Premiers mots de Mr Baldwan, this one is called ' I can see through you'.
Une intro décollage d'hélicoptère et un nouvel acid trip nerveux.
Définitivement plus Stone Roses que post punk.
'Scarlet Fields' ( sur 'Primary Colours') démarre sur une guitare industrielle que n'aurait pas renié Blixa Bargeld, pour virer ballade obscure et lancinante à la, euh oui, Joy Division!
Un plan Primal Scream/The Jesus and Mary Chain pour 'Dive in', aux effets de guitare tailladants.
Le contact avec les fans reste distant, mais ceux-ci ne boudent pas leur plaisir, l'énergie déployée par la basse, la guitare et le formidable travail de Joe aux drums servent de contrepoint aux attitudes un brin poseuses du frontman.
Un morceau marteau-pilon 'Endless blue' sera suivi de ' Sea within a sea' avec son intro interminable, qui à lui seul valait le déplacement: du dantesque post-punk nucléaire!
L' hymne scandé, le single 'Still life', met fin à la prestation.

Chiches les British, à peine 45' et ils se tirent, les horribles nous laissent en compagnie d'un loop tourbillonnant!

Bis

Des samples aquatiques annoncent un ' Mirror's image' en béton, suivi du fiévreux 'Three Decades'.
Derrière toi, des joyeux se bousculent euphoriquement et cognent Ursula, ma voisine, qui peste rageusement contre ces demeurés ayant renversé sa Stella à peine entamée sur ses pompes achetées à crédit, encore trois traites!
Un troisième bis à rallonge, ' Moving further away', repris en canon par l'AB convaincra les plus réticents.
Une plage frénétique, une symphonie New Order/grunge/Krautrock bourrée de feedback sur drumming binaire qui s'attaque fielleusement à tes sens!
Brillante finale!