Aucune ivresse, bien sûr, ne remplacera jamais le vertige de l'été. Nulle libellule ne se pose sur la mare asséchée. Il m'arrive de me perdre en songeant qu'on ne peut retenir le vent. Pour R., qui n'est plus qu'azur et nuages, aujourd'hui, soupçon de neige et racines d'acacia, ceci, d'Arthur Rimbaud, ça va de soi :
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue,
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,
Mais l'amour infini me montera dans l'âme;
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, heureux comme avec une femme.