Après une carrière fameuse dans l’informatique, Bill Gates s’est reconverti dans la présidence d’une fondation qui porte son nom, et qui poursuit des objectifs de développement à travers le monde.
Bill Gates
Ce qu’on sait moins, c’est qu’il est également membre de l’American Energy Innovation Council, et qu’il investit un peu de sa fortune dans des start-up innovantes du secteur de l’énergie. C’est à ce titre qu’il a publié un éditorial dans le fameux magazine « Science » du 18 novembre 2011, où il appelle le gouvernement américain à investir massivement dans la recherche de nouvelles solutions de production d’énergie.
Pour Bill Gates, l’énergie et le développement des pays les plus pauvres sont d’ailleurs intimement liés, comme il l’explique dans cette vidéo.
Un de ses projets, porté par TerraPower, une société basée à Washington, c’est la mise au point d’un réacteur nucléaire de quatrième génération, qu’il a présenté cet été à l’entreprise publique China National Nuclear Corporation, et également en Inde.
Il s’agit d’un projet encore jeune, débuté en 2006, et qui demanderait selon lui 1 milliard de dollars pour arriver à un stade mature. L’idée est d’obtenir un réacteur automatisé, très sécurisé, autonome en ce qui concerne son refroidissement, et surtout utilisant comme carburant un des déchets nucléaires des réacteurs conventionnels : l’uranium 238. Les technologies actuelles utilisent une forme plus rare, l’uranium 235.
L’ancien dirigeant de Microsoft s’intéresse également à Liquid Metal Battery, la société d’un professeur du Massachusetts Institute of Technology, Don Sadoway. Ce chimiste veut construire des batteries électriques géantes de façon industrielle, en s’inspirant des hauts-fourneaux de transformation de l’aluminium pour obtenir des économies d’échelle.
Le saut technologique qu’il se propose de franchir, baptisé Reversible Ambipolar Electrolysis, c’est de remplacer les électrodes solides par des métaux sous forme liquide, choisis parmi les plus abondants et les moins chers. Ainsi, on gagne en coûts de fabrication, mais également en robustesse. Les batteries pourraient fonctionner plusieurs décennies.
Liquid Metal Battery a déjà réalisé plusieurs prototypes. La batterie doit atteindre une température comprise entre 400 et 700 degrés Celsius pour fonctionner. Lorsqu’elle se décharge, les électrodes perdent un peu de leur matière, et relâchent des électrons. Lorsqu’elle se charge, les électrodes, formés de magnésium d’une part et d’antimoine d’autre part, se reconstituent, un peu comme une goutte d’huile dans de l’eau. Cette innovation a convaincu également la société Total et le gouvernement américain, qui ont apporté plus de 10 millions de dollars.
Les efforts d’un seul homme, fût-il milliardaire philanthrope, ne suffiront sans doute pas à révolutionner la production d’énergie, mais Bill Gates a le mérite de rappeler, par sa ténacité, que le sujet est au centre de l’avenir de l’humanité.
Remonter à la source :
The Energy Research Imperative, Science 18 November 2011
Via greentechmedia et cnet.