Il n'est jamais trop tôt pour éveiller l'intérêt des enfants aux arts premiers ...
Les jeunes générations sont fans de mangas mais ne connaissent pas souvent les grandes lignes de la culture japonaise. Voici une occasion de leur faire effleurer quelques principes de base de l’art de la guerre nippon, à travers l’équipement guerrier des SamouraÏ, et de leurs chefs les Daïmyos.
Cette exposition rassemble d’exceptionnelles armures de guerriers japonais appartenant à la collection de Gabriel Barbier-Mueller, dont la majorité date de l’ère Tokugawa (Période Edo, 1602-1867).
Armures complètes, casques et armures de cheval illustrent l’évolution de l’« omote dogu » (« apparence extérieure et l'équipement du guerrier ») du XIIe siècle au XIXe siècle, époque à laquelle la caste des guerriers du sang noble disparaît pour se fondre dans le Japon moderne.
Les samouraïs appartenaient à l’élite intellectuelle de la société japonaise et pratiquaient souvent des disciplines contrastant avec la violence de l’art du combat, telles que la calligraphie, la poésie et la littérature.
Leurs armuriers effectuaient pour eux un véritable travail d'artiste, créant des pièces d'une grande beauté et d'un grand raffinement de détail – les protégeant néanmoins au plus fort des plus violentes batailles.
Les armures, en particulier les casques en métal laqué, aux ornements et cimiers souvent inspirés par la nature, avaient pour autres fonctions de signaler le statut du guerrier, de différencier chaque samouraï dans le chaos des combats, mais aussi d’effrayer l’ennemi sur le champ de bataille.
Difficile pour un non initié de distinguer l’époque de fabrication de ces splendides armures. Leur style est d’une très grande constance. Il s’agit d’assemblages subtils de plaques de métal, agencés avec art de lacets de soie qui leur donne une grande souplesse. Le plus souvent, le fer est recouvert de laque, destiné à l’ornementation mais surtout à protéger de l’humidité.
Le visage est recouvert de masques, et coiffé d’un casque qui représente à lui seul une œuvre d’art, comme en Occident. Les chevaux sont aussi caparaçonnés et leur chanfrein protégé par des pièces de bois en forme de dragons.
L’ensemble est destiné à effrayer et y parvient sans aucun doute. Mais au fil des années, comme chez nos chevaliers, l’armure devient un signe de puissance. On se transmet les armures de parade de génération en génération. Plusieurs écoles célèbres fournissent les grandes familles. Les artisans se spécialisent dans la fabrication de pièces différentes, signent leurs œuvres afin d’en garantir l’authenticité. C’est absolument superbe …
Exposition "Samouraï - armure du guerrier" au musée du quai Branly, jusqu’au 29 janvier 2012