Je kiffe le folk. Celui chanté par des hommes barbus. Celui qui fait pleurer. Celui qui hérisse les poils des avant-bras. Moi je kiffe le folk quand il parle d’histoires tristes. D’amour foireux, perdu, gâché. Quand il parle de personnes disparues aussi. Quand il défend des jolies causes. Quand il n’est pas gâché par trop d’orchestrations. Quand il est pur. Quand les instruments qui le composent = une guitare et un banjo. J’aime quand c’est simple. Quand le chanteur te fait fermer les yeux quand il chante. Comme Fitzsimmons. J’aime le folk quand le singer débranche le micro et la guitare, saute dans la fosse pour chanter ses chansons pour toi. Rien que pour toi. Comme Fitzsimmons. J’aime quand le folk s’installe dans des petites salles dans lesquelles le public s’assoit en tailleur pour écouter de manière rêveuse dans un silence émerveillé et religieux. J’aime quand le folk sort de la bouche de William Fitzsimmons.
Hier, il prenait ses quartiers à la Maroquinerie, sans doute l’une des meilleures salles de concerts à Paris. Elle n’est pas remplie la salle, mais c’est tant mieux car chacun prend ses aises et s’installe à même le sol pour profiter de chacun des titres du barbu américain. Hier, c’était un peu comme à la maison.
Tableau parfait : pas trop de photographes pour te gâcher la vue, des visages illuminés de sourire niais, des amoureux qui se bécotent, quelques groupies qui rigolaient bien trop forts aux blagues pas drôles de William, mais ce n’est qu’un détail. Un pur moment suspendu, plein de grâce. Hier, à 21h, le temps s’est arrêté. A l’entrée de la Maroquinerie, on avait oublié nos problèmes. On était là pour prendre un bol d’air pur. Merci William.