Mission Impossible : Protocole Fantôme réalisé par Brad Bird, 2011
(Exclusif en supplément gratuit : retour rapide sur la saga MI)
Avant-propos : j’appellerais Tom Cruise : Tom, dans cette critique (parce qu’il le vaut bien)
Synopsis :
Impliquée dans l’attentat terroriste du Kremlin, l’agence Mission Impossible (IMF) est totalement discréditée. Tandis que le président lance l’opération « Protocole Fantôme », Ethan Hunt, privé de ressources et de renfort, doit trouver le moyen de blanchir l’agence et de déjouer toute nouvelle tentative d’attentat. Mais pour compliquer encore la situation, l’agent doit s’engager dans cette mission avec une équipe de fugitifs d’IMF dont il n’a pas bien cerné les motivations…
En 1996 sortait sur les écrans le premier Mission Impossible, réalisé par Brian De Palma, une des premières adaptations de série sur grand écran (hormis Le Fugitif, quatre ans plus tôt). La force du 1er film était d’avoir su garder le « squelette de la série » mais en implosant complètement le concept puisque l’équipe IMF était décimée dans les 15 premières minutes. Le héros Ethan Hunt, alors discrédité, devait dénouer le complot s’abattant sur lui et Brian De Palma se jouait d’un script particulièrement intelligent pour le genre, répondant parfaitement au canon du genre d’espionnage même s’il fut injustement critiqué à sa sortie. Après tout à par Jean Reno complètement foireux, le reste du casting s’en tire particulièrement bien, les seconds rôles surtout et le tout sur une musique signé Danny Elfman elle aussi très réussite.
Tom (Cruise) prenant du grade et étant de nouveau producteur, conçu une suite à sa gloire reprenant le pire du cinéma de John Who, pensant que prendre des poses stylées, c’est cool… total le film à 10 ans et il paraît déjà vieux. Le script étant totalement annexe, pour faire simple les scènes d’actions étaient prévu avant, le scénariste a dû tant bien que mal essayé de bricoler quelque chose multipliant les twists complètement idiots, personnage féminin complètement transparent, méchant caricatural et second rôle inutile (allo Anthony Hopkins ?) et l’équipe, euh, quelle équipe ?
Bon pour le 3, Tom prenant cette fois une bonne « paire de melons » décide de construire un film entier à sa gloire, pour qu’il soit encore plus LA tête d’affiche. Il prend un jeune réalisateur créateur de séries pour bien l’avoir sous sa coupe (Fincher et Carnahan ont tour à tour quitté le navire). Coup de peau c’est pas un tâcheron, il a créé Alias (série d’espionnage WTF) et soyons clair, MI3 c’est Alias sur grand écran mais avec Tom Cruise en tête d’affiche, Tom en contre plongée (tout le temps), Tom qui lit sur les lèvres, Tom qui réfléchi et pleure (un peu), bref un peu trop de Tom. L’histoire est encore une fois accessoire, (oh, un rendez-vous au Vatican trop crédible ?), mais c’est Alias sur grand écran on vous dit, cherchez pas du crédible ! Mais bon, si on n’est pas allergique à Tom, le film est plutôt réussi, ne serait-ce pour une introduction totalement dans l’esprit Alias puis la musique signée Michael Giacchino (réutilisant des thèmes de la série originale) et un méchant vraiment psycho, Philip Seymour Hoffman. Bon l’équipe, c’est juste des faire-valoir pour Tom, Simon Pegg tirant lui, son épingle du jeu avec le rôle de « Marshall d’Alias » sur grand écran.
Et bien figurez-vous que Tom c’est pris un vent, sévère celui-ci médiatiquement, trop de Tom tue le Tom, scientologie, interview WTF etc. finissent par mettre Paramount dans l’embarras qui le vire à l ‘amiable. Entre temps Tom n’a pas abandonné les MI. Comme dans toutes les belles histoire de remontés héroïque du héros tombé à terre voici Mission Impossible Gost Protocol !
C’est ironique comme un film peu ressembler à la carrière de son acteur, quelque fois. Regardez « The Wrestler » par exemple. Et bien MI4 c’est un peu pareil dans une moindre mesure évidemment. Paramount ne voulant pas perdre la poule aux œufs d’or, (plus d’1 milliard de recette) décide de lancer une nouvelle mission. Cette fois-ci Tom devra la mettre en veilleuse et ne plus être la (seule) star, il partage désormais l’écran avec son équipe, petit retour aux sources de la série en somme. Plus de plan bien huilé qui fonctionne au poil, plus de masques, plus de mise en valeur démesurée.
L’histoire de cet épisode est simple, un méchant (il en faut toujours un) discrétise l’organisation MIF et tous les agents sont abandonnés. Tom et son équipe devront agir sans soutien (mais bon avec quelques gadgets parce que bon c’est Mission Impossible quand même) ! Le réalisateur prend un malin plaisir à dynamiter les conventions amenées dans les précédents volets, oublié les masques pourtant si pratique mais trop utilisés et là même « l’annonceur de mission » a des ratés (une scène particulièrement cocasse) ! L’humour est régulièrement présent avec Simon Pegg, promu cette fois-ci agent de terrain, bien sur des situations toujours plus folles et peu crédibles mais ici assumées avec humour. En effet le réalisateur, Brad Bird (dont c’est le premier film live, réalisateur de talent chez Pixar, au hasard The Incredibles et ses nombreux hommages aux films d’espionnage) ne prend pas le public pour un idiot, il sait qu’il fait du divertissement, n’essaie pas de se prendre trop au sérieux et fait des clins d’œil aux spectateurs en l ‘étonnant régulièrement. Ce film arrive souvent à surprendre dans sa mise en scène endiablée et dans son urgence, de ce côté là le script est très efficace car on est maintes fois interloqué par les retournements de situations et ces plans « pas » sans accro.
Tom n’est pas infaillible il vieillit, encore une fois le parallèle avec l’acteur est palpable, il a besoin de compter sur son équipe et se met moins en avant. D’ailleurs Jeremy Renner lui vole même la vedette par moment (y compris dans l’humour). Enfin pour une fois le personnage féminin (Paula Patton) est un peu plus construit, bon c’est encore assez sommaire puisqu’elle cherche simplement à se venger, mais c’est toujours mieux que les potiches des 3 premiers et en plus il y a même une méchante française, Lea Seydoux, assez transparente ne valant pas Vanessa Redgrave de Mission Impossible, le premier (le personnage sympathique de « Max »). Les scènes d’actions très attendues (et incarné par Tom, himself) même s’ils elles ont été montrées dans de trop nombreux trailers réservent bien des surprises et le découvrir en IMAX est un plus. En conclusion, Tom n’est pas fini, il réussi un retour fracassant alors que personne n’aurait parié un kopeck dessus un an avant et rien que pour ça, j’adhère !
Aterraki
Ps : la musique de Giacchino est encore plus réussie que précédemment, il s’amuse avec particulièrement avec le célèbre Thème de la série (en bonus c’était déjà le compositeur de … film de Brad Bird)
© Paramount Pictures France
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 01 janvier à 12:21
Excellent! Ce "Ghost Protocole" se rapproche beaucoup plus du premier opus signé du maître "De Palma". L'intrigue sur fond de guerre froide est excellente et particulièrement inventive, l'action est intelligente, les acteurs charismatiques, tout est réuni pour faire de ce "Ghost Protocole" un pur divertissement.