Si on écoute les médias, le Président, le Premier ministre, les députés UMP, il y a le feu dans la maison. Demain nous aurons un Président étranger à la tête de la France ! Et bien, je ne sais pas si on a récupéré des journalistes et conseillers politiques lybiens ou Tunisiens récemment mais c’est un peu gros comme ficelle et fort comme désinformation.
Les faits :
La gauche a proposé que soit étendu aux étrangers sans distinction un droit qui a déjà été accordé aux à tous les ressortissant européens depuis 1992 et le traité de Maastricht ! « Les citoyens de l’Union européenne résidant en France, autres que les citoyens français, peuvent participer à l’élection des conseillers municipaux dans les mêmes conditions que les électeurs français, sous réserve des dispositions de la présente section. » C’est actuellement dans le code électoral Français !
Je suis choqué de voir, alors que personne ne peut méconnaitre ces dispositions qui découlent du très célèbre traité de Maastricht, notre premier ministre nous dire la main sur le coeur « Dissocier le droit de vote de la nationalité française, c’est prendre le risque de communautariser le débat public, a-t-il poursuivi. Je ne suis pas prêt à en courir le risque. » Et on fait quoi depuis 20 ans et ce traité qui a pourtant été soutenu par l’actuelle majorité (pas unanime à l’époque mais défendu par un certain… Nicolas sarkozy alors que justement d’autres opposaient le risque de perte de souveraineté nationale…) si ce n’est justement donner le droit de vote dissocié de la nationalité française à des millions de personnes ???
Comme il faut ratisser large chez Marine on laisse courir la peur d’un futur élu étranger… A t’on depuis qu’ils ont le droit de vote un maire Grec ou Polonais ? Non, tout simplement car ils ont le droit de voter mais pas d’être élu à un plus haut mandat que conseiller municipal. Ils ne peuvent pas être maire, ni grands électeurs « Les conseillers municipaux et les membres du conseil de Paris qui n’ont pas la nationalité française ne peuvent ni être membres à un titre quelconque du collège électoral sénatorial ni participer à l’élection à ce collège de délégués, de délégués supplémentaires et de suppléants. » c’est déja prévu dans le code électoral depuis bientôt 14 ans !
Et quelle hypocrisie : «nous perdrions beaucoup si nous voyions fleurir des listes de candidats se réclamant de leur nationalité étrangère pour briguer des voix (…). Il n’est sans doute pas de pire ferment du communautarisme que l’onction du suffrage universel donné à des candidatures qui seraient tentées de miser sur leur caractère ethnique» dit François Fillon. Car jamais il n’y a eu une mise en avant de la diversité, d’une origine européenne donnée (espagne, portugal, allemagne, etc), d’une religion sur une liste électorale pour satisfaire une communauté implantée localement ?
Que prévoit la proposition de loi déposée par la gauche sénatoriale qui fait tant réagir le premier ministre ? « Le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales peut être accordé aux étrangers non ressortissants de l’Union européenne résidant en France. Ils ne peuvent exercer les fonctions de maire ou d’adjoint, ni participer à la désignation des électeurs sénatoriaux et à l’élection des sénateurs. Une loi organique détermine les conditions d’application du présent article. » C’est à dire d’étendre aux autres étrangers habitants dans notre pays les mêmes droits mais avec des restrictions plus fortes malgré tout car il a été question de nombre d’années de présences sur le territoire ce qui n’est pas du tout le cas pour les européens, qui peuvent s’inscrire dans une ville avec une facture de téléphone seulement ! Et on ne parle ici que d’élections locales, pas nationales ou régionales…
Je n’ai pas l’impression que depuis 1998, François Fillon ou d’autres aient crié au scandale, aient contesté ces dispositions… Pourquoi ce qui est bon pour un Roumain ne le serait pas pour un Suisse ou un Islandais ? Pour moi: Soit personne ne peut voter car la Nation est en danger comme le laisse entendre l’UMP qui chasse l’électeur FN et dans ce cas on profite des nombreuses réunions européenes qui ont lieu en ce moment pour régler la question. Ou alors un étranger qui vit dans une ville, y a ses enfants à l’école, y paie des impôts locaux, y développe un commerce, gère une société, peut aussi décider quel maire il souhaite et quelle orientation il veut pour sa ville. Il n’y a pas d’autres solution si on veut être logique. Il reste encore une petite porte de sortie pour ceux qui ne voudraient pas de certains étrangers comme électeurs, c’est demander la réciprocité. Mais à ce compte là les réfugiés de pays où règnent des dictateurs ne sont pas prets d’avoir un jour leur mot à dire, sauf à quitter leur natonalité pour en prendre une autre. Mais doit on quitter sa nationalité juste pour pouvoir dire qu’on souhaite des trottoirs plus propres, une ville plus dynamique…
Parmi les pays d’europe, c’est désormais une minorité qui refuse tout droit de vote à des étrangers comme la France, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, la Bulgarie, la Lettonie, laPologne, la Roumanie, Chypre et Malte. Les autres intègrent l’opinion des habitants sans distinction de nationalité à condition qu’ils soient là depuis suffisamment longtemps (en situation régulière cela va sans dire…).
Quand je vois combien nos ministres en mal de circonscriptions se battent pour devenir députés des « Français de l’étranger » c’est à dire ceux qui ont quitté la France pour aller vivre à l’étranger, y payer leurs impôts, y faire leur vie… je suis étonné qu’aucun ne demande à devenir député des étrangers de France… ça pourrait permettre de placer un élu incapable d’être élu mais bien ami avec le Président…
« A titre personnel, je considère qu’il ne serait pas anormal qu’un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales » (Nicolas Sarkozy – 2005)