Plusiers aficionados s'interrogent sur le comportement à avoir envers ceux qui se sont prêtés au simulacre tauromachique de Quito.
D'abord un rappel : C'est suite à un référendum présenté par le président équatorien Correa que les mises à mort publiques ont été interdites à Quito, et non dans d'autres villes du Pérou. Si on connait l' inimitié règnant entre Correa et l' empresa des arènes, si l' on peut juger que le résultat d' un référendum est fortement liée à la forme de la question posée, le peuple a néanmoins décidé. Mais décidé quoi ? Que le toro ne serait plus l' objet des "sanguinaires" aficionados ? Non, il continuera à être soumis aux piques et banderilles, et sera tué à l' abi des regards dés sa rentrée au toril. Je ne vois pas en quoi ceux qui sont contre la corrida peuvent en tirer satisfaction, sinon celle d' emm... les aficionados. Mais c'est oublier que le toro en reste la première victime, car ce combattant est caché dans son suprême instant, tel un vulgaire boeuf d'abattoir.
Reste l'essence même de ce qu'est la corrida, et je citerai à ce sujet ce que dit Paul Hermé sur torofiesta.com dans son édito d' hier :"Et si l’on consulte n’importe quel traité sérieux de tauromachie, on y lira que tout ce qui concerne la lidia, et encore plus la faena de muleta, tient sa justification par la préparation de la suerte suprême, à savoir le coup d’épée. Même si la corrida actuelle est davantage basée sur l’esthétisme, le spectacle, cette vérité première n’en est pas pour autant obsolète."
Et que dire de la valeur des trophées ? On sait bien que quelquefois certains peuvent être gagnés sur l'estocade (comme par exemple Robleño à Vic cette année), beaucoup par contre peuvent être perdus sur cette suerte, malgré une faena fantastique. Alors, où se situe la valeur de la profusion d' oreilles (symboliques) attribuées à Quito ?
Pour en venir aux toreros, j' espère croire, et ce n'est pas une excuse, que seul l' argent a été leur mobile mais qu' ils se rendaient compte du crime contre la corrida qu' ils commettaient. Alors quel comportement avoir envers eux ?
Certains proposent de les boycotter à leur retour en Europe. Je crois que le remède serait pire qe le mal : A Quito les toreros présents étaient souvent des figuras, celles qui sont à l'affiche de pratiquement 80% des corridas chez nous. Et surtout qui attirent les spectateurs dans les arènes. Alors les boycotter voudrait dire vider la plupart de nos arènes qui, en ces temps de crise, on déjà assez de mal à remplir leurs gradins. Et ne nous leurrons pas, remplacer les acteurs de Quito par des matadors de moindre catégorie n'empêcherait pas cette désaffection des arènes, et donc à terme la mort de la corrida. ( Mais a contrario, il est aussi honnête de se poser la question de savoir si l'absence des figuras à Quito n' aurait pas menacé tout espoir de revoir un jour des corridas "normales" dans ces arènes...)
Alors ne reste qu' à leur montrer notre désamour vis à vis de leur comportement, bien faible moyen devant un tel problème : Envoyer des mails, les supprimer de nos "amis" de Facebook en expliquant pourquoi, se montrer moins enthousiastes devant leur prestation et leur fair savoir par des applaudissements plus épars et moins de générosité dans nos mouchoirs ......Effectivement tout cela est bien mesquin et sans grande influence sur le problème.....mais pourquoi pas ?
Et surtout, il faut montrer que tous les aficionados en on marre de toutes ces entorses à la corrida : Il faut être unis et ne pas dire que Quito, après tout, ne concerne que les équatoriens, que Barcelone ne concerne que les catalans ou que, peut-être prochainement, Saint Sébastien ne concerne que les basques. Assez de discours dissonants comme on l'a encore vu ses jours ci, quand certains protestaient contre ce qui se passait à Quito, alors que d'autres ne se disaient pas concernés ou se pamaient devant les triomphes de Pone ou Castella.
Mais là aussi n'est ce pas de l' utopie ?