J’ai décidé aujourd’hui de vous parler d’une technique photographique couramment utilisée en sport automobile, le filé. Celui-ci consiste à essayer de créer une dynamique dans un rendu pourtant statique. En résumé, recréer l’impression de vitesse sur un sujet en déplacement. Le résultat recherché est que le sujet soit net et que le fond soit flou en formant des lignes parallèles au sens de déplacement du sujet.
Cet article va se pencher plus spécifiquement sur le filé « dynamique » puisqu’il existe également le filé « statique » qui consiste, à l’inverse de la mention précédente, à obtenir un sujet flou sur un fond net.
La Technique
Pas évident de réaliser un beau filé, parfaitement net au niveau du sujet choisi et suffisamment flou dans l’arrière plan afin de donner cette impression de vitesse.
Il faut pour cela choisir une vitesse lente et déplacer l’appareil latéralement pour que le fond soit flou. Mais il faut aussi que le sujet soit net; il n’y a que deux solutions : soit « figer » son déplacement au flash, soit suivre le sujet dans le viseur pendant son déplacement, tout en déclenchant, et en faisant attention à ne pas bouger l’appareil perpendiculairement.
La deuxième technique est plus couramment employée, la première étant assez difficilement réalisable de par le trop grand éloignement du sujet. Elle convient de faire un suivi du sujet en mouvement tout en repérant à l’avance l’endroit où l’on voudra déclencher. Le geste doit être fluide tout en adoptant une grande stabilité. Il faut en effet être bien « campé » sur ses jambes, se placer parallèlement au plan de prise de vue, sans bouger les jambes, se tourner vers l’endroit d’où vient le sujet. Dès qu’il arrive, le suivre dans le viseur et déclencher au début de la zone de prise de vue repérée puis continuer à suivre le sujet dans le viseur un peu après le déclenchement, toujours en tournant le buste et sans bouger les jambes. Je le reconnais volontiers, ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile et cela demande un peu de pratique afin d’obtenir le résultat.
Ensuite, selon votre aptitude, vous pouvez de plus en plus descendre la vitesse de l’appareil afin d’accentuer l’effet de vitesse. Mais prudence à ce que le sujet, la voiture dans l’exemple de cet article, soit bien nette.
Données de l’exemple
Date : 12/06/2011 – Heure : 07h05
Boitier : Canon Eos 1D Mark III
Objectif : 70-200mm F/2.8
Focale Utilisée : 140mm
Ouverture : F/9.1 – Vitesse : 60
Le Contexte
Pour ce qui est de l’exemple que vous pouvez voir dans ce sujet, celui-ci a été réalisé au petit matin de la dernière journée des 24 Heures du Mans 2011 et il s’agit de l’Audi R18 Tdi du trio vainqueur (Fassler – Lotterer – Treluyer). La vitesse est relativement basse (malgré la grande allure de passage de la voiture) mais rendue possible car suffisamment de recul et de champ de vision pour bien préparer mon geste.
Dans le cas où ma voiture aurait été floue, cela aurait signifié que mon geste n’est pas bien exécuté, certainement en raison d’un mouvement vertical de ma part, (et) ou bien que la vitesse de mon appareil est trop basse. Il faut donc dans cette situation, bien se relâcher (éviter d’arriver essouffler et espérer qu’il n’y ait pas de vent), augmenter la vitesse de votre appareil et retenter l’image jusqu’au résultat escompté.
Alors action ! C’est à vous de filer…