Vos parents avaient du vous le dire : on ne tire pas les cheveux. A ceux qui n’étaient pas enfants dans les années 70, ils avaient probablement ajouté “on ne tire pas les cheveux des filles.” S’ils avaient connu Alesana Tuilagi, ils auraient certainement mentionné “Et tu ne touches pas une tresse d’Alesana !” Des parents responsables n’inscriraient d’ailleurs jamais leur enfant dans une discipline fréquentée par la fratrie mi-homme mi-frigo américain venue des Samoa, vraisemblablement en porte-containers. Tout petit, Chris Ashton, lui, n’a jamais écouté ses parents. Non seulement, il va taquiner Manu, le plus jeune (il est ridicule de parler de “plus petit” dans cette famille), mais il a ensuite tirer Alesana par les cheveux lors du match suivant. Ajoutez à ces échanges aux poings, un arbitre un peu dépassé par les événements et vous vous retrouvez devant une situation risible. Le coup d’envoi de cet imbroglio familial est donné au printemps dernier en demi-finale du championnat d’Angleterre. Chris Ashton agresse par derrière Manu Tuilagi qui, en retour, lui décroche deux directs du gauches et un autre du droit dignes de Mike Tyson. Wayne Barnes, l’arbitre du match, très clément sort simplement un carton jaune pour les deux joueurs.
Leiceister et Northampton se retrouvent cette année en championnat. Alesana Tuilagi sur son aile file à l’essai. Percuté, il tombe ; Ashton le tire alors par ses tresses et déclenche une bagarre générale dans laquelle le Samoan a peu l’occasion de s’exprimer. Pour Wayne Barnes, de nouveau au sifflet, l’occasion de se rattraper est trop belle : un carton rouge pour Alesana Tuilagi et un autre pour Tom Wood, côté Northampton. Tuilagi victime est suspendu, Wood ne comprend pas vraiment ce qu’il lui arrive et Ashton, lui, s’en tire blanc comme neige. Quant à Wayne Barnes, il se dit qu’il n’a pas si mal arbitré que ça, “si ce n’est toi, c’est donc ton frère.”