Oui, le titre est long, mais je n'en ai pas trouvé d'autre (la fatigue de fin d'année) pour coiffer cette étude non exhaustive du suffixe « phobe » puisque circonscrite à son usage dans les discours politiques.
Commençons par une remarque historique. A chaque époque ses manies. Personnellement avant de voir triompher le phobe (du Grec phobos : la crainte) , j’ai vécu sous le règne de l’anti. On était antiguerre, anticolonialiste, antiaméricain, antirusse, antistalinien, antifasciste et coetera. Il y avait même des anti-limaces et des anti-monte-laits. Ayons, au passage, une pensée pour cet ustensile contemporain de la lampe Pigeon et des vélos freinant par rétropédalage. Son doux clapotement annonçait à la ménagère distraite que, faute d’une intervention rapide, il lui faudrait passer un temps précieux à nettoyer la plaque de sa cuisinière à bois et charbon (comme c’est loin tout ça…). Mais revenons à nos moutons, pardon, à notre suffixe.