Quelle lumineuse interview que celle parue ce week-end dans le journal suisse Le Temps. Le directeur général de Payot Librairie, Pascal Wandenberghe, donne son sentiment sur le développement de la lecture numérique et des nouveaux livrels avec un crédo, allons-y !
"Il ne faut pas rater un train qui démarre! Même si l'offre n'est pas
encore très développée dans le monde francophone, nous étudions ce
marché de près. Nous nous préparons à commercialiser l'ebook dans nos
librairies. Et sur notre site internet, nous vendrons des livres à
télécharger. A l'avenir, nous pourrions même installer des bornes de
téléchargement dans nos librairies. Mais nous y allons à notre rythme.
Pour ce qui est du support, nous hésitons encore entre le ebook de Sony
et celui de Philips, l'iLiad, qui est un peu plus cher, mais qui a une
grande capacité de mémoire et une bonne ergonomie."
A la sempiternelle question : "Certains vous diront que vous contribuez à la mort du livre, votre
gagne-pain!" Pascal de rebondir avec intelligence : "L'ebook ne tuera rien du tout, pas plus que le livre de
poche n'a été le fossoyeur de la création littéraire dans les années
1950. Ce ne sera ni une révolution, ni un flop. Le livre papier
restera, il est lié affectivement aux œuvres littéraires. Mais il y a
des nombreux écrits à caractère documentaire, pratique ou
encyclopédique qui n'ont pas forcément ce rapport affectif au papier.
Les canaux de commercialisation se diversifient, et c'est tant mieux:
cela prouve que nous sommes dans un secteur économique qui peut aussi
bouger."
Et de pointer sur le véritable danger qui se prépare actuellement : "Le vrai risque réside à mes yeux dans la volonté de certains
acteurs de vouloir créer des formats propriétaires et négocier des
exclusivités avec les éditeurs, ce qui semble être l'option d'Amazon
aux Etats-Unis. Dans cette situation, le choix pour le client de
s'approvisionner où bon lui semble serait annihilé, ce qui à mon avis
est contraire aux règles du commerce et à l'exercice de la liberté
individuelle."
Qui dira encore que les libraires subissent l'internet et le marché de du numérique sans rien faire...
Combattons les clichés, vivent les libraires numériques !