Quand tout se passe comme prévu, y compris en matière de fraudes…
« Election pluvieuse, élection heureuse », a souri Lioudmila Poutine en sortant aller voter avec son mari… « La pluie, c’est bon signe », a insisté Vladimir… Même regard vers le ciel du protégé promis au sacre, Dimitri Medvedev : «Une pluie printanière agréable. On change de saison »… Puis tout s’est déroulé, comme prévu. Objectifs atteints pour la participation (autour des 70% selon les premiers résultats) et pour l’élection du protégé de Poutine dès le premier tour (au moins 65 %). Même les fraudes annoncées ont été perpétrées dans la démesure annoncée. Pauvres Observateurs du Conseil de l’Europe ! Leur rapport qui doit être publié dès ce lundi doit réclamer un art soigné de la litote pour être rédigé en des termes qui traduisent la réalité sans remettre en cause la légitimité de ce sacre du plus jeune dirigeant de la Russie depuis Nicolas II, le dernier des Romanov, assassiné par les bolchéviks en 1918…
Il a la bouille un peu poupine du genre idéal, ce juriste bien sous tous rapports qui n’a qu’un défaut présenté comme une qualité :il n’a jamais voulu que sa femme travaille… A 42 ans, l’ image de Dimitri détonne dans la galerie de portraits des Tsars (rouges et blancs) de cette Russie qui reste une « énigme enveloppée de mystère ». Poutine, lui, a la tête de son ancien employeur : Le KGB. Et de son tempérament : labourer comme un paysan, chasser comme un tireur d’élite et « faire ce qu’il faut » sans état d’âme… Jouer gagnant d’une manière intuitive aussi.
Joue-t-il « gagnant » avec Dimitri, son protégé depuis 20 ans, quia su à se hisser au sommet du pouvoir sans jamais se mettre en avant, se montrer occidental da
ns ses manières sans heurter les cosaques, s’afficher comme un « intello » sans mécontenter le « prolo », réussir toutes les missions économiques que Poutine lui a confié (à la Présidence de Gazprom, notamment) et se faire sacrer sans être issu des réseaux du FSB, ce KGB modernisé qui dirige, contrôle, noyaute tout…même le opposition à la « démocratie Potemkine » instaurée avec une main de fer et un sourire d’acier ?
Le juriste Dimitri,au poste où il est propulsé, saura se souvenir que selon la Constitution, « tout le pouvoir est au main du Président » (et non du premier ministre…) ;...Première question : cette réélection par procuration ne risque-t-elle pas d’affaiblir le pouvoir exécutif que Poutine avait tant renforcé ? Deuxième question, complémentaire : Le gouvernement à deux têtes, calqué sur un tango argentin d’un type nouveau (« Poutine mène la danse et Metvedev suit ») ne risque -t-il pas d’être rendu plus ouvert aux intrigues du palais qui font toute l’Histoire du Kremlin ? Troisième question dans la foulée : ceux qui réduisent Medvedev à un « homme de transition » ne font-ils pas la même erreur que plusieurs générations de « kremlinologues » ?
MEDVEDEV OU POUTINE AU CONSEIL DE L'EUROPE?
« Homme de transition choisi pour ses faiblesses »… On a dit cela lors de l’arrivée au pouvoir de Brejnev (1964-1982), de Khrouchtchev (1953-1964) et …de Staline (1922-1953). Le pouvoir crée l’organe …et le résultat n’est pas toujours celui que l’on attendait !
Au Conseil de l’Europe (nous l’avons déjà dit), l’espoir affiché est que Medvedev, en bon juriste, saura traduire dans les actes et les faits les engagements pris par la Russie lors de son entrée dans la « grande famille démocratique ». N’insiste-t-il pas publiquement sur « l’importance des libertés » ? Espérons…
Ceux qui ont volontairement le pari …obligatoire d’une foi dans des évolutions favorables à une démocratie moins fausse pourraient y voir la pertinence de leur »soumission volontaire ». C’est le cas, notamment de l’actuel secrétaire général de l’organisation paneuropéenne qui a ose commencer son mandat en parlant de l’Irlande Nord quand on l’interrogeait sur la Tchétchénie et des injustices électorales anglaises quand on lui parlait des fraudes électorales en Russie. Cela n’a rien d’une rumeur : j’étais de ceux qui ont lui ont posé directement les deux questions…
A ce propos, il n’est pas impossible que l’Assemblée du Conseil de l’Europe reçoive (dès sa session d’avril ?) Poutine ou Medvedev. Ce serait un vrai événement. Y compris… pour les oppositions russes. Les négociations menées depuis des semaines vont s'intensifier. A suivre…
En attendant, ces oppositions vont saisir les autorités judiciaires russes avec leur mille et une « preuves » récoltées en ce dimanche des violations de la loi électorale. En se disant sûrs « que cela ne donnera rien ». Comme dit un proverbe russe : « La justice est droite, mais les juges sont tordus ». Que cela soit vrai dans d’autres langues ne constitue en rien une consolation…
Au moins, voyons dans ces élections d’un drôle de type d’un Président d’un type nouveau un encouragement pour intensifier (pas seulement en Russie) les combats en faveur d’une démocratie qui ne soit pas que « formelle » comme disait Lénine, des libertés qui ne soient pas des « libertés-piquets », selon une formule du même Lénine et un respect des droits de l’homme qui ne soient l’œuvre d’un illusionniste nommé Potemkine..
Daniel RIOT
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UNE PREMIERE ANALYSE FAITE DE MOSCOU
Une politique extérieure plus amicale : Après lélection de Dmitri Medvedev àla présidence, la politique extérieure de Moscou serait plus pragmatique, mais aussi plus amicale àl'égard des pays voisins, estime le directeur général du Centre de technologies politiques Igor Bounine."Je pense que notre politique extérieure sera plus pragmatique, plus pratique, moins empreinte d'émotions et plus amicale àl'égard de nos voisins", a déclaréM. Bounine àRIA Novosti. Il a constatéles "modifications survenues ces derniers mois dans la politique extérieure de la Russie", précisant que Moscou avait commencéà"régler les problèmes dans ses relations avec la Pologne, la Géorgie et l'Estonie". Cependant, affirme l'expert, la politique de Poutine serait poursuivie en tout ce qui concerne l'opposition au projet de déploiement d'un bouclier antimissile américain en Europe (ABM). L'analyste estime également que M. Medvedev ne prêtera pas l'oreille aux avis de Guennadi Ziouganov ni àceux de Vladimir Jirinovski même s'ils représentent ensemble un tiers de l'électorat. D'après les informations préliminaires, le leader du KPRF aurait totalisé19,81% des suffrages et le dirigeant du LDPR, 12,7%.Selon M. Bounine, l'élection présidentielle s'est avérée plus réussie pour MM. Ziouganov et Jirinovski que les élections parlementaires pour leurs partis politiques. CLIN D'OEIL PIPOLE LA NOUVELLE FIRST LADY RUSSE : SVETLANA Eh!Oui...Pipolisation aussi en Russie. Le sacre du mari est aussi celui de l'épouse. RIA NOVOSTI en fait un diaporama. Tout pour plaire au bon peuple cette femmes qui préfère les oeuvres de charitéaux sorties mondaines et qui accepte àla maison la loi du mari, même si comme toutes les femmes elle sait imposer quelques unes de vues. Sauf en matière de carrière. Son Président de mari n'a jamais acceptéque son épouse gagne sa vie et s'apanouisse dans un travail. Femme au foyer, Svetlana Vladimirovna Medvedeva née LINNIK en 1965 àKoupchino dans la région de Leningrad dans une famille de militaires. Mais elle est active. L'épouse de Dmitri Medvedev est chevalier de l'ordre féminin de l'Eglise orthodoxe russe "De la vénérable Euphrosyne de Moscou", qui récompense des femmes de Russie pour leur mérite particulier. Elle est marraine de l'orphelinat N°1 de Saint-Pétersbourg oùvivent 316 pupilles âgés de 4 à25 ans. Elle dirige actuellement le comitéde patronage du programme "Culture morale et spirituelle de la jeune génération en Russie", fondéavec la bénédiction du patriarche Alexis II. Svetlana Linnik a étudiéàl'école de Koupchino, oùelle a rencontréson futur mari Dmitri Medvedev, qui était dans une autre classe du même niveau. Ils se sont mariés en 1989. En 1996, ils ont eu un fils: Ilia. LIENS Chronologie 8 ans de présidence PoutinePortrait Vladimir PoutinePortrait Dmitri MedvedevLes pouvoirs du président et du Premier ministre La Russie sur le site du ministère des affaires étrangèresLe site de la Présidence Russe (en anglais)Une Biographie de Dmitri Medvedev par Russia-Intelligence (pdf)Le site officiel de Russie unie, le parti de Poutine (en russe)Une biographie de Vladimir PoutineLes dernières nouvelles russes sur le site de l'agence RIA-NovostiUne chronologie détaillée sur la politique en Russie (la Documentation française) REPERES Le drapeau Le drapeau national de la Fédération de Russie est une toile rectangulaire composée de trois bandes horizontales de largeur égale dont les couleurs, de haut en bas, sont le blanc, le bleu et le rouge. L'interprétation des couleurs la plus répandue est la suivante: le blanc signifie la paix, la pureté, l'innocence et la perfection; le bleu est la couleur de la foi, de la fidélitéet de la stabilité; le rouge symbolise l'énergie, la vigueur et le sang versépour la Patrie. Le drapeau national apparaît àla charnière des XVIIe et XVIIIe siècles, quand la Russie montait en puissance. Pour la première fois, le pavillon blanc-bleu-rouge fut hissésur le premier navire de guerre russe "Orel" (L'Aigle) sous le règne d'Alexis Mikhaïlovitch (1629-1676), le père de Pierre le Grand. Le 20 janvier 1705, Pierre le Grand (1672-1725) promulgua un décret prescrivant aux navires marchands de hisser un pavillon blanc-bleu-rouge, en fit lui-même le croquis et fixa l'ordre de succession des bandes horizontales. Alexandre II (1818-1881) conféra le statut de "couleurs nationales de la Russie" àla gamme noir-jaune-blanc. Ce drapeau exista jusqu'en 1883, quand Alexandre III (1845-1894) rétablit ànouveau le drapeau àbandes horizontales blanc-bleu-rouge. Instituéle 8 avril 1918, le drapeau rouge soviétique disparut en 1991 avec l'éclatement de l'URSS. Les armoiries Les armoiries nationales de la Fédération de Russie représentent une aigle bicéphale dorée sur écu rouge. Surmontée de trois couronnes - deux petites et une grande - liées par un ruban, l'aigle lève ses ailes déployées. L'oiseau tient un sceptre dans sa serre droite et un globe dans sa serre gauche. Sa poitrine est chargée d'un écu de couleur rouge sur lequel on voit un cavalier argentévêtu d'une cape bleue terrassant un dragon noir avec sa lance. L'aigle bicéphale en tant qu'armoiries de l'Etat de Moscou apparaît sur le sceau d'Ivan III (1440-1505) en 1497, après son mariage avec la princesse Sophie Paléologue de Byzance: àl'aigle bicéphale (armoiries de Byzance) s'ajoutait ainsi le cavalier terrassant le dragon (armoiries de Moscou). Plus tard, les principaux personnages des armoiries - l'aigle et le cavalier (Saint-Georges le Victorieux) - connaissent plus d'un changement. Choisie en 1882, la version définitive des armoiries impériales subsiste jusqu'àla révolution (bourgeoise) de février 1917, quand l'aigle bicéphale se retrouve privée de ses couronnes. Après la révolution (socialiste) de février 1917, les autorités soviétiques adoptent un décret supprimant les corps et les grades avec lesquels disparaissent les ordres, le drapeau et les armoiries russes. Ces symboles ont étéréhabilités en 1993 par décret du président Boris Eltsine. L'hymne L'hymne national de la Fédération de Russie est exécutéàl'occasion des cérémonies solennelles et d'autres manifestations organisées par les administrations publiques. Jusqu'au XVIIe siècle, les Russes chantaient dans les occasions solennelles des prières liturgiques orthodoxes, puis, àl'époque de Pierre le Grand (1672-1725), des couplets patriotiques, dont le plus connu était la Marche du régiment Préobrajenski. En 1815, le poète Vassili Joukovski écrit la "Prière des Russes" commençant par "Dieu, sauve le tsar" qui devient l'hymne officiel. Dans un premier temps, la musique était celle de l'hymne britannique "Dieu, sauve le roi" (God Save the King). Ce n'est qu'àpartir du 25 décembre 1833, anniversaire de l'expulsion des troupes napoléoniennes (1812), que les paroles sont dotées d'une musique russe composée par AlexeïLvov. Cet hymne exista jusqu'au 2 mars 1917, jour de l'abdication de Nicolas II. Après la révolution (bourgeoise) de février 1917, le rôle d'hymne est confiéàla version russe de la "Marseillaise". Au lendemain de la révolution (socialiste) d'octobre 1917, Lénine propose de la remplacer par l'"Internationale". Le 1er janvier 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, la radio soviétique diffuse pour la première fois àl'initiative de Staline un nouvel hymne commençant par "Indestructible union de républiques libres" (musique: Alexandre Alexandrov; paroles: SergueïMikhalkov et Gueorgui El-Reguistan). Après le démembrement de l'URSS, c'est le "Chant patriotique" de Mikhaïl Glinka, compositeur russe du XIXe siècle, dans l'adaptation d'AndreïPetrov qui devient l'hymne de la nouvelle Russie. Le 4 décembre 2000, le président Vladimir Poutine dépose àla Douma un projet de Loi fédérale constitutionnelle sur l'hymne national proposant de réhabiliter la musique d'Alexandrov, avec un texte différent, projet que la Douma approuve le 8 décembre 2000. Réécrit par SergueïMikhalkov (néen 1913), le nouveau texte est approuvépar le président russe le 30 décembre 2000, puis par la Douma le 7 mars 2001. DECRYPTAGE RELATIO PAR DANIEL RIOT