Entrevue #4 : avec onra

Onra, de son vrai nom Arnaud Bernard, est un compositeur de Hip-Hop basé à Paris. Il a trimballé sa Mpc partout à travers le monde, mélangeant sans vergogne samples et beats bien frappés. Son premier album, «A hip-hop tribute to Soul Music» (2006) est le fruit d’une collaboration avec le producteur et ami Quetzal. En 2007, après un voyage au Vietnam, il ramène dans ses valises une collection de vieux disques vinyles vietnamiens et chinois, qu’il va utiliser pour donner naissance à son projet «Chinoiseries» sorti en 2007 et vivement acclamé par la critique. Toujours actif, son premier album «Long Distance» (2010) baigne dans une ambiance électro-funk très 80’s. Le 15 novembre dernier est sorti son dernier projet, «Chinoiseries. Part.2», disponible en format cd, vinyle et cassette !, l’occasion ici d’en savoir un peu plus. Il sera en concert à la Bellevilloise, ce weekend, samedi 10 décembre.
Denisse, a.k.a Girl Is Töugh, très grande admiratrice d’Onra, a posé quelques questions à l’artiste pour nous.
Voici ses réponses :
Ryuichi Sakamoto* (YMO) a déclaré que dans tes sons, la musique est une question d’éducation et de milieu social et non pas de différences sociales. Ce qui m’amène à demander : où Arnaud a-t-il grandit ?
Je suis né en Allemagne, j'ai grandi entre la France et la Côte d’Ivoire, où ma mère habitait
Comment et quand as-tu découvert le Hip-Hop ?
J'ai découvert le Hip-Hop en 1990/1991, je ne sais plus très bien comment mais je sais que je m'y suis intéressé instantanément, j'ai ensuite demandé des cassettes à des amis plus âgés et je ne les ai jamais rendues.
As-tu conscience que ta musique sera un héritage du courant Hip-Hop ?
Non je ne suis pas du tout conscient de ça, je vis au jour le jour, et j'essaye de garder cette innocence du débutant ainsi que ma spontanéité.
À l’écoute de ta musique, il n’est pas difficile de repérer tes principales influences, pour preuve le featuring avec T3 de Slum Village dans «Long Distance», pouvons-nous nous attendre à d’autres surprises de ce genre dans l’album «Chinoiseries Part.2» ?
Non, Chinoiseries est un projet strictement instrumental, je voulais garder exactement le même concept que sur le premier volet.

Peux-tu nous en dire plus sur l’album «Chinoiseries Part.2», distribué, entre autre, en format cassette ? D’où t’ai venu cette idée ?
J'ai rencontré un mec qui tient un label qui ne fait que des cassettes, après un de mes concerts à New York. Il m'a proposé de faire un truc ensemble, et j'ai pensé que Chinoiseries était le projet parfait pour ce format.
En tant que producteur tu passes beaucoup de temps à créer des sons dans ton appartement à Paris, mais quelles sensations ressens-tu lorsque tu les joues en live ? Est-ce que jouer en live, représente pour toi, comme pour beaucoup d’autres musiciens, le plus gros challenge, un truc comme le «moment de vérité» ?
Pas vraiment, pour moi je veux surtout faire kiffer les gens, les voir danser et prendre du plaisir, c'est ça que je préfère. J'aime garder les choses simples.
A quoi les spectateurs peuvent s’attendre en assistant au live de «Chinoiseries Part.2» ?
Je vais diviser mon show en deux, avec une première partie Chinoiseries où ça sera uniquement de la MPC, du pur beatmaking. Et ensuite, je vais continuer de jouer des morceaux Funk de mon précédent album. J'utilise maintenant un synthé et une talkbox pour en faire toujours plus...
As-tu prévu des concerts à Paris ?
Mon prochain concert à Paris est le samedi 10 décembre à La Bellevilloise.
Une dernière question : peux-tu nous donner ton top 5 des plus grands producteurs de tous les temps ?
Ce n'est jamais une question facile... Mais je dirais, Jay Dee, Kan kick, Pete Rock, Madlib, Buckwild
Un dernier mot à ajouter ?
Non !
*NDLR : Ryuichi Sakamoto, né le 17 janvier 1952 à Tokyo est un compositeur japonais, ancien membre du célèbre groupe d’électro dans les années 1970, Yellow Magic Orchestra.
Introduction par la rédaction de HO, entrevue menée par Denisse Salcido (Girl Is Töugh)