genre: policier (interdit aux - 12 ans)
année: 1976
durée: 1h355
l'histoire: Alors qu'un gang de trafiquants d'armes terrorise la ville, l'inspecteur Harry Callahan est écarté des affaires criminelles. On lui confie la formation d'une nouvelle recrue, une femme, une situation qui ne convient guère au policier bourru.
la critique d'Alice In Oliver:
Pas facile de passer après deux excellents volets ! Pourtant, telle est la mission de James Fargo, réalisateur de L'Inspecteur Ne Renonce Jamais, sorti en 1976. Le but est clairement de prendre des distances avec les deux premiers opus.
Toutefois, rassurez-vous, l'inspecteur Harry Callahan (Clint Eastwood) est toujours le même. Ses exploits ne lui rapportent que le mépris de ses supérieurs.
Le policier est donc écarté des affaires criminelles. Désormais, il doit former les nouvelles recrues, notamment Kate (Tyne Daly) avec qui il va devoir faire équipe par la suite pour stopper un gang de trafiquants d'armes.
Certains dialogues sont irrésistibles et à l'image du personnage incarné par Clint Eastwood:
Callahan : "Capitaine, si vous voulez raconter des bobards à ces gens-là, ça vous regarde, mais pas avec moi !"McKay : "Il suffit Callahan ! Votre conduite vous vaut soixante jours de suspension !"Callahan : "Mettez-en quatre-vingt-dix !"McKay : "Cent quatre-vingts et rendez-moi votre étoile !"Callahan : "Tenez, ça va vous faire un suppositoire à sept branches !"McKay : "Qu'est-ce que vous osez dire ?"Callahan : "J'ai dit : collez-vous l'étoile dans le cul !"
Au niveau des séquences d'action, ce troisième chapitre est toujours aussi violent. En ce sens, L'inspecteur ne renonce jamais se situe dans la lignée de ses prédécesseurs. En vérité, le véritable changement intervient dans l'approche du héros lui-même. Plus que jamais, Harry reste un personnage anticonformiste, indésirable aux yeux de ses supérieurs, refusant d'appliquer la loi telle que la justice l'entend.
Paradoxalement, il accepte toujours d'accomplir les missions que lui impose sa hiérarchie.
Dans ce troisième chapitre, Harry ressent de la sympathie voire même du respect envers certains rebus de la société.
C'est par exemple le cas lorsque le policier interroge un activiste politique black compromis. En un sens, ce personnage lui ressemble étrangement.
Enfin, Harry est amené à revoir son jugement vis-à-vis de sa nouvelle collègue qu'il met au diapason.
Clairement, Harry ne l'épargne pas mais ressent du respect pour cette femme naïve mais forte. Encore une fois, le flic reste partagé entre son machisme clairement revendiqué et les sentiments qu'il éprouve envers cette femme déterminée. En un sens, L'inspecteur ne renonce jamais est peut-être le film le plus nihiliste et le plus noir de la saga.
Cela se confirme dans la dernière partie du film, qui se déroule sur l'île d'Alcatraz. Certains personnages importants mourront dans d'atroces souffrances (je n'en dis pas plus...).
Certes, beaucoup de fans considèrent cet épisode comme le début du déclin de la saga. Oui, au niveau de la mise en scène, L'Inspecteur ne renonce jamais est inférieur à ses modèles.
Mais c'est probablement le volet le plus complexe et le plus déroutant de la série. En tout cas, il vaut bien mieux que sa triste réputation.
Note: 15/20