La conférence de presse du festival d’Angoulême se tient toujours dans des salles prestigieuses. Cette année, la Bibliothèque BPI du Centre Beaubourg qui accueille régulièrement des événements en partenariat avec le festival angoumoisin a ouvert son grand amphithéâtre à tous les professionnels et partenaires de l’événement de fin janvier. Le clou du spectacle était bien sûr l’interview en direct et en anglais d’Art Spiegelman interrogé par Jean-Luc Hees de Radio France. A noter que c’est désormais France Inter non plus France Info qui couvrira la manifestation, un arbitrage au sein de la maison de radio national. L’auteur new-yorkais a fait rire toute la salle par ses réponses pleines d’humour. Promettant d’être plus présent que Robert Crumb, il sera évidemment à l’honneur avec une énorme exposition monographique et rétrospective au bâtiment Castro qui voyagera ensuite à Beaubourg à partir de mars 2012, puis en Europe notamment aux Pays-Bas à Amsterdam avant de revenir aux Etats-Unis. Déjà récompensé pour ses albums en 1988 et 1993, il sourit de plaisir à l’idée de voir son affiche placardée dans les couloirs de métro parisien. Cette année encore, comme Baru, l’affiche est bâtie sur l’idée d’un mur avec des personnages de bande dessinée qui lisent de la BD, notamment sur une tablette numérique, preuve de l’évolution de ce mode de lecture. Parmi les phrases retenues, Art Spiegelman s’est comparé à « un mégalomane avec un complexe d’infériorité… » Il se dit aussi « fainéant ». Il n'y aura donc pas de séance de dédicaces, mais sans doute une séance de signatures. Il préfèrera passer du temps dans les conférences et aux expositions.
Photo de Jean-Luc Hees et Art Spiegelman © Manuel F. Picaud / Auracan.com
Parmi les expositions, le festival appuie sur l’international. Outre l’Amérique avec Art Spiegelman, il met en avant l’Europe avec 50 auteurs comme Enki Bilal, Baru, Manara, Pellejero, Joost Swarte, Florence Cestac, ou Charles Berberian qui dessinent leur idéal européen, en partenariat avec le Ministère des Affaires étrangères et européennes et la Commission européenne. Outre la BD suédoise et une rétrospective de Fred, les BD espagnoles dont la richesse et le succès sont croissants seront à l’honneur avec une exposition Tebeos et de nombreux auteurs hispaniques présents, le festival accueillera enfin l’Asie avec un coup de projecteur sur la BD de Taiwan dont les ressortissants entrent depuis le 11 janvier 2011 sans visa dans l’espace Shengen.
Photo de Frank Bondoux, directeur général et Benoît Mouchart, directeur artistique
du festival international de la bande dessinée d'Angoulême © Manuel F. Picaud / Auracan.com
Dans le reste d’actualité, il semble que le festival se range derrière ses sponsors qui prennent davantage de pouvoir et gagnent en visibilité. Ainsi la sélection officielle est aux couleurs de la FNAC qui s’occupe par ailleurs de la billetterie. Un prix spécial SNCF, transporteur officiel avec des tarifs spéciaux pour les festivaliers jusqu’à 50% de réduction et des menus spécial BD, voit le jour pour la BD polar. La Caisse d'épargne phagocyte la jeunesse, où le défie un nouvel arrivant, la filiale Malabar de Cadbury qui inaugure sa nouvelle mascotte le chat Mabulle ! Pour fêter ses 28 ans dans ce secteur culturel, la filiale de la BPCE lance le 17 janvier un nouveau site espritbd.fr, une nouvelle plateforme gratuite pour la BD numérique destinée aux jeunes auteurs et a demandé à Pénélope Bagieu et à Marc-Antoine Mathieu de réaliser chacun un visuel original de leur carte VISA. A l’inverse, pas un mot sur l’absence de l’éditeur Dupuis qui a décidé de bouder cette édition, ni les relations toujours tendues avec la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image.
Il est temps de se préparer à ce rendez-vous incontournable. Pour les tarifs, les festivaliers bénéficient de deux tarifs, soit 14 € la journée, soit 30 €. Pensez aux réductions comité d’entreprise. les 4 jours N’oubliez pas de profiter des tarifs préférentiels de la sncf et de réserver rapidement votre logement sur place. Il y fait souvent trop froid pour improviser un logement de fortune… Et la ville n’offre malheureusement pas assez de places hôtelières pour accueillir tous les festivaliers, à commencer par les milliers d’auteurs, éditeurs, journalistes et autres professionnels.
Ci-après les photos prises au cours de la conférence de presse :
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Photos © Manuel F. Picaud / Auracan.com