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L'instauration d'une dictature commence par la réforme du système d'éducation - La mise à mort de notre école républicaine

Publié le 07 décembre 2011 par Plusnet
L'instauration d'une dictature commence par la réforme du système d'éducation - La mise à mort de notre école républicaine
L’assassinat de notre Ecole Républicaine, deux pièces à conviction :
le livret de compétences et le socle de compétences.
Qui veut ardemment la peau de notre Ecole ?
  1. L’OCDE,  un tyran contre l’école et le savoir.

Selon l’OCDE, « puisque tous les jeunes n’embrassent pas de carrière dans le secteur dynamique de l’économie […] les programmes scolaires ne peuvent pas être conçus comme si tout le monde devait aller loin. » Il y a une idéologie du capital humain servile assujetti à la globalisation, aux humeurs du marché.
  1. Ce despote fonctionne de concert avec l’Union Européenne.

En 1988,  Claude Allègre, qui a pourtant attaqué violemment notre Ecole Républicaine, a osé dévoiler au grand jour les projets scélérats de l’Union Européenne. Ce dernier affirmait que les Etats européens étaient opposés à la marchandisation de l’éducation et à la carte d’accréditation des compétences. Il a dit : « Si vous me demandez si le capitalisme a envie de privatiser l’école, ma réponse est oui. » Le souhait de l’Europe est d’unifier le marché du travail. Et la carte  européenne d’accréditation des compétences est souhaitée par la table ronde des industriels européens (ERT) qui regroupe 47 entrepreneurs européens. Ces derniers exigent une rénovation accélérée des systèmes d’enseignement et de leurs programmes, car l’éducation et la formation sont considérées comme des investissements stratégiques vitaux pour la réussite future de leurs activités.
On note une collusion entre les instances européennes et le lobbying de l’industrie. Il s’agit de recommandations que la France n’est pas obligée de suivre. Nos élites politiques, par idéologie libérale, les appliquent.
Donc, deux dictateurs invisibles fomentent la destruction de l’école.
Le livret de compétences et le socle commun, mieux que des bombes, sont là pour anéantir l’Ecole de Jules Ferry.
Le livret de compétences précède la mise en place du socle commun.
  1. Le livret de compétences.

La loi d’orientation de 1989 a mis en place des compétences à acquérir en fin de cycle à l’école primaire. En 1990, on a introduit dans les programmes la liste des compétences à acquérir. La loi Aubry de 1991 a instauré le bilan de compétences car, selon la stratégie de Lisbonne, tout citoyen doit être doté de compétences nécessaires pour vivre et travailler dans cette nouvelle société d’information. Entre 2000 et 2006, les instances de l’Union Européenne ont approuvé un cadre de références pour les compétences clés nécessaires à l’apprentissage tout au long de la vie.
Ce livret comprend 130 compétences à valider ou non, avec une notation binaire fort contestable qui ne prête pas à la nuance. Ce livret accompagne le jeune dans toute sa scolarité et il sera intégré à un super CV. Il s’agit d’une sorte de Facebook obligatoire dès la petite enfance pour l’orientation et la vie professionnelle. Ce fichier est aussi un avatar du casier judiciaire car il peut centraliser toutes sortes de données. Orwell est un vrai visionnaire, ce livret est un outil de Big Brother. Incroyable, la fiction n’est pas démentie par la réalité !
  1. Le socle de compétences.

La loi d’orientation en 2005 met en place le socle commun encouragé par le rapport Thélot. Ce socle s’inscrit dans un périmètre limitatif de connaissances disciplinaires par rapport aux programmes. Il s’agit d’assujettir les contenus des enseignements au seul profit des entreprises et de permettre une sélection précoce.
Ce socle commun écrase des pans entiers de la culture scolaire auquel s’ajoutent des items  absurdes. Ainsi, dans la compétence 5 « Culture humaniste », on peut rire en lisant « identifier la diversité des civilisations, des langues, des sociétés, des religions », un vrai habit d’Arlequin cet item. L’histoire géographie en tant que discipline est noyée dans la culture humaniste. L’EPS est éparpillée parmi différentes compétences comme l’« autonomie ». Le français, ciment de notre Nation, exclut la dissertation. Il existe un item « compétences sociales et civiques », un vrai danger pour la démocratie. Comment peut-on affirmer qu’un citoyen est compétent ou non ?
Le socle vise à l’anéantissement des champs disciplinaires. Un professeur d’histoire peut valider une compétence en français. Le Chef d’établissement peut aussi valider des compétences.
Le livret de compétences et le socle commun visent à un appauvrissement des programmes, à la suppression de la notation, à la transformation des écoles en lieu de vie de type CLUB MED, grâce à la disparition des savoirs et de la rigueur des apprentissages. On proposera aux élèves des professeurs polyvalents (cf. les établissements Clairs) qui auront pour mission de fabriquer des générations dociles et ignorantes pour le bien des entreprises.
L’ Objectif final.
1. L’école comme caution à la mise en place d’une dictature.
  1. L’illégalité du  livret de compétences.

Ce fichier n’a pas fait l’objet d’un décret au Conseil d’Etat. Il n’a pas fait l’objet de débat parlementaire. On note l’absence curieuse de l’avis de la CNIL. Il y a absence de protection pour les citoyens car ce fichier n’est pas protégé par la CNIL. Ceci est contraire à toute démocratie.
En faisant régresser la loi, on a pu aisément mettre en place ce fichier. La loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés a été libéralisée en 2004. On a réduit les prérogatives de la CNIL. A la demande d’un président sénateur UMP. Voilà  une atteinte gravissime à notre démocratie.
  1. Un fichage orwellien de l’individu.

   La version numérique du fichier a été imposée pour septembre 2011. Ce livre constitue une mine de renseignements sur l’individu. On a un traitement automatisé des données à caractère personnelles. Il n’est pas confidentiel car il appartient aux sociétés privées qui le gèrent. Les parents n’ont  pas été consultés. Ce fichier permet toutes les extractions et tous les croisements de données. Il peut être interconnecté  avec d’autres fichiers.
Ce fichier a un ancêtre : le livret ouvrier du 19ème siècle qui permettait d’assurer un contrôle social et de limiter les salaires dans un contexte de pénurie de main d’œuvre, contexte dans lequel on voulait empêcher la mobilité des ouvriers. Aujourd’hui, c’est le contraire, le système veut des travailleurs mobiles et flexibles afin de mieux les mettre en concurrence.
2. Une dictature au service de la  marchandisation de l’école.
Le rapport Candessus dit expressément qu’il faut prévoir la privatisation partielle du système éducatif.
Evaluer et dater des items de compétences pour 30 élèves va très vite se révéler impossible. C’est là qu’interviendront les logiciels privés en ligne. En novembre 2010, une publicité du ministère (Paraschool) apparaît en direction des enfants en difficultés. Il y a un vrai lobbying des industries du numérique. Lagardère et Vivendi ont pris 80% de l’édition scolaire.
En 1996, la Commission Européenne publie un appel d’offre demandant à des entreprises privées si elles veulent participer à un programme de logiciels.
3. Une dictature au service de la marchandisation du capital humain et de sa mise en esclavage.
En 1996, l’Union Européenne a imaginé une carte à puce répertoriant les « compétences acquises » pour chaque personne tout au long de la vie. Cela conduira fatalement à la fin des diplômes, à l’absence de qualification. Le travailleur sera dépossédé de son métier.
La notion de tâches, de compétences est un jargon des entreprises qui doivent sans cesse s’adapter. Il faut une masse de personnes flexibles et dociles. Le monde du travail ne cherche pas des travailleurs qui savent mais des individus qui sont poly-compétents et capables de s’adapter à l’instabilité économique et aux crises.
Conclusion.
La dictature  euro-atlantiste a planté ses crocs dans la chaire de notre joyau républicain. Notre Ecole Républicaine, attaquée à coups de réformes scélérates, va devoir abandonner ses enfants au profit d’organismes privés qui ne se soucient pas du bien commun. Si l’école meurt, notre Nation sera en lambeaux.
Source : Zoorah Spera

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