Reprenons en l’enrichissant le titre du chapitre que j’ai laissé inachevé hier soir car il me menait trop loin :
2 : ANALYSE RATIONNELLE DES RISQUES …….. ET EXAMEN DE CONSCIENCE !
Je me cite partiellement : « ….. La catastrophe de FUKUSHIMA a montré qu’il était nécessaire de prendre des marges plus importantes en particulier concernant :
- Les risques naturels ( séismes , inondations , tempêtes , tornades ,tsunamis pour les réacteurs maritimes etc.) ou ceux résultant d’une étude soit incomplète , soit trop optimiste. en calcul de probabilités ....
-Les risques résultant d’une détérioration climatique progressive pénalisant la sureté des réacteurs et des piscines
- Les risques humains intérieurs ou extérieurs
-Le vieillissement des divers types de structures , notamment celles des confinements
- etc ( nombreux!)
Par exemple que l’on puisse avoir construit une centrale nucléaire sur une faille active COMME CELLE DE SAN ANDREA / CALIFORNIE peut être admis si tout sur le site est capable de résister sismiquement au grand tremblement de terre de niveau 9 ,espéré depuis longtemps ….etc. »
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Puisque une certaine partie de la population semble avoir peur de la poursuite et du développement de l’électronucléaire , je suis ainsi conduit à vous résumer quels sont les catégories et les niveaux de risques que l’on prend dans la mise en service puis le fonctionnement d’une centrale nucléaire . Vous pourrez ensuite vous-même souscrire ou non à l’opinion du groupe de pression anti ou pro –nucléaire ……
2-1 : ET D’ABORD DEFINISSONS LE « RISQUE » !
Nous nous limiterons aux seules deux définitions utiles pour l’industrie nucléaire
2-1-1 : Définition scientifique : C’est Daniel Bernoulli,qui en 1738 apporte la première définition sc : « le risque est l'espérance mathématique d'une fonction de probabilité d'événements ». En termes plus simples, il s'agit de la valeur moyenne des conséquences d'événements affectés de leur probabilité. Ainsi, un événement e1 a une probabilité d'occurrence p1 avec une conséquence probable C1 ; de même un événement en aura une probabilité pn et une conséquence Cn, alors le risque r vaudra
r = p1⋅C1 + p2⋅C2 + … + pn⋅Cn = ∑pi⋅Ci.
Cette définition implique, pour le calcul du risque, la connaissance d'une suite statistique d'événements ou pour le moins une estimation approchée voire subjective des diverses plausibilités (probabilités supposées) et des conséquences des aléas imaginés… Le risque est donc le barycentre des événements, ou exprimé plus simplement le centre de gravité des conséquences des événements pondérés par les probabilités d'occurrence…… C’est l’objectif d’un concepteur de centrales d’évaluer toutes les conséquences des évènements possibles et leurs probabilités avant et pendant sa construction et sa mise en service …Je me permets de citer un exemple personnel :MICHEL PECQUEUR nous ayant réuni , vers 1974 , au moment de notre engagement pour la construction d ‘EURODIF nous pose ainsi la question de conclusion de la séance : » Messieurs , sachant que pour atteindre un enrichissement de U235 de N% les quatre usines de la cascade contiendront 150 millions de barrières de diffusion gazeuse , quelle doit être la probabilité de casse maximale d’une seule barrière pour que le résultat attendu ne soit pas plus ….. etc. …. »
2-1-2 : Définition industrielle
On voit par mon exemple qu’ un risque est la coexistence d'un ALEA et d'un ENJEU . Lorsqu'une entreprise prend un risque, elle entreprend une action avec un espoir de gain et/ou une possibilité de perte .Restons dans les généralités :
A / Risque d’utilisation de tout composant de la centrale nucléaire ( a court terme et à long terme ) :
- Aléa : il peut survenir un défaut de fabrication , de montage , une défaillance, une panne, une erreur de manipulation, une dégradation de ses propriétés par des phénomènes de contrainte , de vieillissement , de corrosion, etc. Il peut donc se présenter deux types d’effets : les déterministes ( tel événement X entrainera telle conséquence Y) ; les stochastiques (l’effet stochastique n'est pas lié à un effet de seuil … On ne peut lui adjoindre qu'une estimation statistique du risque)
- Enjeu : le gain espéré est la fonction de service du composant ; la perte peut être une perte de temps (et donc de productivité), une consommation inutile d'énergie et de consommables, la destruction d e l élément ou de l’ ensemble dont il fait partie , un dommage corporel, une pollution de l'environnement etc.
B/ : Risque majeur :problèmes naturels subits ou évolutifs .
-Aléa : - Les risques naturels ( séismes , inondations , tempêtes , tornades ,tsunamis pour les réacteurs maritimes etc.)
- Enjeu : on a construit dans cette zone géographique en raison des besoins énergétique de la population , de la possibilité d’être relié à la fourniture d’eau et de réseau énergétique d’appoint , de la disponibilité d’une surface convenable de site , de l’acceptation de l’opinion de la population etc….. la perte peut être des destructions matérielles , des dommages corporels, , une atteinte à l'environnement , une rupture de production d’énergie etc…
C/Risques économiques
-A léa : on ne peut pas prédire totalement comment va évoluer le marché de l’Energie si la récession actuelle fait régresser durablement l’économie (comment vont évoluer les besoins des clients dans 1 , 5 ,10 ans etc. .) ,quelles seront les innovations techniques concurrentes , on ne peut pas évaluer les effets négatifs des catastrophes nucléaires sur les esprits des population , leur acceptation par leur impact en termes d'image et de réputation etc.
-Enjeu : c’est la gestion d'entreprise et sa finance car le gain espéré est un retour sur investissement, un maintien ou une progression de l'activité nucléaire (prendre des parts de marché) ; la perte peut être une absence de retour sur investissement, une baisse d'activité (éventuellement un plan social de licenciements)
J’aborderai la prochaine fois les risques humains