Alors que le bilan ne fait que s'alourdir en Palestine le ton monte un peu partout. L'Union Européenne par exemple a rejoint l'ONU pour dénoncer l'usage "disproportionné" de la force par l'état hébreux contre la bande de Gaza. Pourtant, le "juste mileu" reste de mise ; mais fait mal à Israël qui se croit, au même titre que les USA, le peuple élu de Dieu (je ne dis pas ça en extrapolant mais Bush l'a déclaré lui même lors de discours, et beaucoup de parlementaires et ministres israélien l'on suivi).
Ainsi, Ban Ki Moon a déclaré que "Tandis que nous reconnaissons le droit à Israël de se défendre lui-même, je condamne l'usage excessif et disproportionné de la force qui a tué et blessé tant de civils, y compris des enfants." ; ajoutant tout de go : "Je demande à Israël de cesser de telles attaques".
Pour le juste milieu donc, il a quand même ajouté : "Je condamne aussi les attaques de roquettes palestiniennes, et j'appelle à l'arrêt immédiat de tels actes de terrorisme, qui ne serve aucun intérêts, mettent en danger la vie de civils israéliens, et emmènent la misère au peuple palestinien."
La réponse d'Olmer est de son côté assez claire : "Israël n'a aucune intention de cesser, ne serait-ce que pour un moment, les combats contre les organisations terroristes" ; ajoutant pour enfoncer le clou que "personne n'a le droit moral de critiquer Israël pour exercer son droit à l'auto-défense".
La France a clairement condamné l'intervention israélien et d'un même poids, les tirs de roquettes palestiniens (encore le juste milieu).
Le président iranien, connu pour ses déclarations fracassantes et polémiques sur l'état d'Israël, a déclaré selon l'AFP "qu'Israël serait 'déraciné' et ses dirigeants traduits en justice 'un par un'"
Voilà pour l'aspect diplomatique de la chose.
Dans le moins formel, même le pape Benoit XVI s'est mis de la partie, déclarant lors de son traditionnel sermon dominical : "Ce n'est qu'en accordant du respect à la vie humaine, même s'il s'agit d'ennemis, qu'on peut donner la chance à un avenir de paix entre les deux peuples vivant en Terre Sainte" ; terminant sur cet appel de "cesser sans conditions les attaques à Gaza et les tirs sur le Néguev occidental".
La presse de la région (et d'ailleurs) ne retient plus vraiment sa plume, dénonçant d'une part la pluie de roquettes, et de l'autre l'intervention de Tsahal. La polémique sur la "Shoah à Gaza" en est bien l'exemple. On peut noter côté arabe "Israël sème la mort à Ghaza", article écrit par Fares Chahine, correspondante du quotidien algérien indépendant El Watan ; mais aussi l'éditorial de Gulf News, "Violence only leads to more violence", beaucoup plus pondéré.
Al Jazeera nous livre lui aussi son article d'opinion signé Lamis Andoni : "Saving the palestinian sinking boat".
Côté Français, Libération titrait il y a deux jours sur son website : "Guerre et haine entre gaza et Israël", et Rue89 nous donnait hier un article de son fondateur, intitulé "L'ombre du mot 'shoah' plane au dessus de Gaza".
Côté israélien, Guysen International nous donne un éditorial sombrement nommé "Le monde de Sdérot".
Voilà donc ce que l'on peut dire de la situation actuelle entre Israël et la bande de Gaza. Bien sûr, cet article ne serait pas complet sans vous dire que samedi soir, le porte parole du ministre de la défense a déclaré à l'AFP "qu'Israël ne "s'est pas fixé de limite de temps pour mettre fin à l'opération" dans la bande de Gaza" dixit l'AFP elle-même.
La guerre s'installe donc. Pour ne pas rester en reste, le président palestinien, Mahmoud Abbas a quant à lui décidé de suspendre toute forme de relation avec Israël ; du moins tant que l'intervention ne s'arrêterait pas... Son porte-parole, Nabil Abu Rudeina, a quand même bien voulu expliquer un peu plus la décision, déclarant : "Les négociations sont suspendues, ainsi que tous contacts à tous les niveaux, parcequ'à la lumière de l'agression israélienne de telles communications n'ont aucun sens."
Rien ne va plus !
Et dire qu'il y a peu de temps certains croyaient encore à Annapolis !