Magazine Politique
Côte d’Ivoire : Ouattara fixe les législatives au 11 Décembre.
Dieu, faites que le mandat de Ouattara s’achève cette nuit. Depuis qu’il a pris le pouvoir, Ouattara a en ligne de mire les législatives pour finir définitivement avec l’ère Gbagbo. C’est à l’Assemblée nationale, qui n’a pas été dissoute que se trouve retranché le dernier bastion de l’ancien régime : L’ex n°2 du régime de Gbagbo, deuxième personnage de l’état, Mamadou Coulibaly l’est aussi sous le régime de Ouattara (paradoxe constitutionnelle oblige). Ouattara compte bien se débarrasser de cette marmaille du front populaire ivoirien avant la fin de l’année. Il pense débuter 2012 avec tous les pouvoirs concentrés entre les mains. Pourtant le calendrier électoral ne s’y prêtait guère ; les ivoiriens n’ont pas digéré le plat de la présidentielle que le cuisinier Ouattara leur propose le dessert législatif. Et puis, Il y a beaucoup de questions en suspense dans cette société dont celle de la réconciliation nationale, de la confiance qui méritent d’être soulignées avant toute chose : A ce sujet, prenez 2 quartiers populaires d’Abidjan, Abobo et Yopougon. Le premier est dit pro-Ouattara et le second pro-Gbagbo. Au cours de la guerre civile postélectorale, les habitants de ces quartiers, supporteurs de Ouattara ou Gbagbo se sont combattus à coup de fusil, machette, hache, couteau, bambou, bois. Il y a eu des morts… Il y a eu aussi des mouvements de population vers ces quartiers par rapport à leur appartenance ethnique, politique ou religieuse. C’est ainsi que les bétés, yobés, agnis par exemple qui ne sont pas pro-Ouattara sont chassés d’Abobo et les dioulas qui sont derrière Ouattara ont subi le même sort à Yopougon. Comment peut-on organiser des élections libre et transparente dans le pays où la haine ethnique est à l’ordre du jour ? Le parti de Gbagbo, le FPI va sans aucun doute boycotter cette législative parce que des conditions ne sont pas réunies pour avoir une élection libre et démocratique : Gbagbo transféré devant la cour pénale internationale, les listes électorales ne sont plus à jour, celles qui avaient servi à la présidentielle sont parties en fumée dans la bagarre , la majorité des ivoiriens ont perdu leur carte d’électeur ou pièce d’identité, les adresses ont changé depuis le temps après l’ exode rural forcé. Cette législative opposera donc à l’absence du FPI les alliés de la présidentielle : le PDCI, le parti de Bédié, le RDR de Ouattara ainsi que Les rebelles de Soro, le premier ministre. Soro qui vise clairement la présidence de l’Assemblée nationale ( pour prendre tôt ou tard la place de Ouattara) est candidat dans le nord .Remarquez la Côte d’ivoire est le pays au monde où le cumul des mandats est un sport politique : J’ai un ami personnel, plus qu’un frère, ministre dans le gouvernement de Ouattara, qui fera encore parti des nouveaux députés ivoiriens ; Cela fait 20 ans qu’il est député-maire de sa ville natale, président du conseil régional, président des députés PDCI à l’Assemblée nationale, membre de la commission domaniale au conseil économique et social, membre de conseil d’administration de plusieurs sociétés ivoiriennes… Pour 225 sièges à pourvoir, 1162 candidats se présentent. L’alliance politique résistera-t-elle aux appétits du pouvoir des uns et des autres de chaque camp ? Zako gnali