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Comics Trip - Uncommon book

Publié le 02 mars 2008 par Benjamin Mialot
Common FoeÉloge d'Ed Brubaker (scénariste de Captain America ou Gotham Central), de Joe Casey (scénariste également, notamment sur Wildcats), introduction de Steve Niles (encore un scénariste de 30 Days of Night par exemple)... Comme Criminal, que j'encensais il y a peu, Common Foe a droit à un quatrième de couverture bien rempli. Du coup, j'aimerais pouvoir vous surprendre en arguant que ces superlatifs imprimés ne sont pas mérités. (Mal)heureusement, ce récit publié chez Desperado est un mix haletant de guerre et d'horreur, où les fermetures de mâchoires répondent aux détonations dans un ballet macabre mené tambour battant.
Curieux que pareil sujet me rendre presque poète, mais je n'y peux rien, le travail bien fait et la créativité me font papillonner tel un chérubin biberonné au Lexomil. Bref, en avant pour le déroulement du tapis rouge, merci d'essuyer vos semelles avant de vous y aventurer. Common Foe, comme son titre l'indique, raconte les mésaventures sanguinolentes d'un groupe de soldats américains et de leurs nazis d'ennemis qui, en pleine Seconde Guerre Mondiale et bon gré mal gré, vont devoir s'unir face à une bande vampires affamés. Prière de ne pas voir dans cette trame une tentative bénie-oui-oui de nous dire que la guerre, c'est moche, même si le message passe plus subtilement, d'autant qu'avant de devoir se serrer les coudes, les deux camps prennent soin de se nuire puis d'être décimés chacun dans leurs coins.
Plus encore que ce postulat judicieux, c'est la réalisation paradoxalement "brouillonne" et totalement adaptée qui fait la saveur de ce comic-book. Sur le plan du scénario, tout d'abord, on appréciera le rythme frénétique insufflé par la paire Keith Giffen/Shannon Eric Denton et la tension graduelle qui le précède. Ainsi, d'emblée, on découvre la débandade/boucherie face aux dents tranchantes, avant de remonter le temps, des escarmouches aux discussions entre bidasses à la nuit tombée, de la découverte d'un étrange puits jusqu'à l'arrivée des bestioles increvables. Dès lors, la machine s'emballe, les camarades tombent sous les coups de griffes et les morsures comme mes Teddy Troops sous les coups de butoir de mon clavier, ça tire et ça pète dans tous les coins, la panique se généralise, les planques ne font pas long feu et le repos n'est que trop temporaire.
Bref, c'est la guerre, on se cramponne et on essaie tant bien que mal de comprendre ce qui se passe et de distinguer des personnages condamnés à crever dans l'anonymat. Même les dessinateurs Jean-Jacques Dzialowski (approche plutôt esthétisante) et Federico Dallocchio (au trait plus punchy et viril que le frenchy) et leurs acolytes coloristes en remettent une couche : teintes bleutées et cendrées, plan d'ensemble sur des mêlées aux silhouettes indistinctes, bâtiments qui s'émiettent, éclats des armes à feu qui envahissent l'espace, gerbes d'hémoglobine qui repeignent les vignettes, effets de mouvement et de vitesse, cadre nocturne, détails estompés... Un beau bordel organisé en somme, terriblement accrocheur et intense, avec juste ce qu'il faut d'expressivité (la peur qui transpire des visages), auquel le format TPB sied bien mieux que le découpage d'origine en cinq numéros. Surtout que tout un tas d'artistes a été convié pour pondre des pin-ups en fin de ce remarquable volume.
Common Foe - Extrait
Common Foe (Desperado Publishing) - 2005-2006
Verdict du Père Siffleur
Père Siffleur

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